Fin 2009, Mozilla planchait sur son projet Electrolysis, lequel a vu le jour au sein de la version 3.7 de Firefox. L'objectif : dissocier le chargement de la page et son contenu tout en isolant le navigateur du reste du système. Ainsi, si le plugin d'une page Web ne charge pas, le reste du navigateur doit toujours être fonctionnel. Côté sécurité, le développeur Benjamin Smedberg affirmait alors : « Si le système d'exploitation doit exécuter un processus nécessitant des droits d'administration, le navigateur peut isoler les pages web du reste de l'ordinateur, rendant la tâche plus difficile pour un hacker souhaitant infecter la machine ».
Les travaux portés sur le projet Electrolysis n'ont toutefois jamais été complètement achevés et n'ont été implémentés qu'au sein des versions pré-alpha (Nightly) du navigateur. Google, Safari et Microsoft ont malgré tout avancé sur ces travaux. Chrome, par exemple, alloue un processus pour chaque onglet. En revanche, si cela lui assure une certaine stabilité, il est relativement gourmand et la firme de Mountain View travaille désormais sur l'optimisation de la consommation des ressources.
Mozilla envisage ainsi d'activer la prise en charge du multiprocessus de Firefox au sein de la version 41 alpha (Aurora) attendue un peu plus tard ce mois-ci. Electrolysis sera en outre activé en version bêta sur Firefox 42 à la fin du mois de septembre. Si les tests sont concluants, la technologie pourrait voir le jour en version finale avant la fin de l'année.
Une édition 64-bit encore compromise
En parallèle, Mozilla souhaite connaître plus précisément les conséquences économiques liées à la publication d'une mouture prenant en charge les architectures 64-bit avant de continuer ses travaux. Décidément, le projet aura connu plusieurs freins. L'idée fut précédemment abandonnée en 2012 et la fondation expliquait avoir rencontré plusieurs problèmes : ressources, efforts de maintenance doublés, et compatibilité avec le parc de plugins et d'extensions conçus pour la version 32 bits du logiciel. La prise en charge du 64-bit était alors limitée aux éditions nightly de Firefox.Au mois d'octobre dernier, le wiki officiel de Mozilla avait été mis à jour. Il mentionnait que la moitié des utilisateurs de Firefox dispose d'une version 64-bit de Windows. Les travaux sur un tel projet feraient désormais sens aux yeux des développeurs. Par ailleurs, les travaux de Mozilla portés sur ces architectures ces dernières années seraient déjà à un stade relativement avancé.
Une nouvelle correction du wiki remet en question ce développement. Sur le document, nous lisons ainsi : « avant de continuer à investir dans ce plan, nous devons identifier les retours du marché concernant l'acquisition de nouveaux utilisateurs ou la conservation des utilisateurs existants par rapport aux coûts liés à une mise à disposition générale ». De toute évidence, si Mozilla publie une version 64-bit de Firefox, les ingénieurs devront mettre celle-ci à jour, multiplier leurs tests, leur hébergement et leur bande passante. Le jeu en vaut-il la chandelle ?
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