© Blockverse
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Les crypto-monnaies se sont popularisées ces derniers temps, et le monde de la blockchain est en proie à de nombreuses arnaques, qui se comptent en milliards de dollars.

La dernière en date : un projet de serveur Minecraft en pay-to-earn qui a récolté plus d’un million de dollars en une poignée d'heures. Il en aura fallu quelques-unes de plus à ses créateurs pour se faire la malle avec le pactole.

Un serveur Minecraft en pay-to-earn

Huit heures. C’est le temps qu’il aura fallu à Blockverse pour lever plus d’un million d’euros via des dons et des achats en Ethereum (500 ETH), la principale crypto-monnaie après le Bitcoin. Derrière ce projet, on trouve une version non officielle de Minecraft fondée sur la blockchain et qui s’appuie sur des mécaniques pay-to-earn (P2E). Ce système permet de gagner des NFT en jouant pour ensuite les échanger contre de l’argent réel. Il fait ainsi de l'œil aux développeurs, en particulier chez Ubisoft.  

Plus concrètement, Blockverse devait proposer un serveur Minecraft Joueur contre Joueur (JcJ) dont l’accès n’était réservé qu’à celles et ceux disposant d’un billet spécial vendu environ 124 dollars l’unité. La proposition a séduit la communauté, qui a déboursé au total 1,24 million de dollars. Seulement, les joueurs qui ont mis la main au portefeuille étaient sans doute loin de s'imaginer qu’ils seraient les dernières victimes en date d’une arnaque massive, ou presque.

Les créateurs partent avec le pactole

Après s'être targué sur les réseaux sociaux de cette récolte de fonds express, l’équipe de Blockverse s’est volatilisée dans la nature. Plus aucune activité sur les réseaux sociaux, le site est down, le serveur Discord consacré a éjecté tout le monde avant de s’évaporer à son tour. Il s'agit là d'une pratique courante dans le monde des crypto-monnaies : le rug pull, qui consiste à repartir avec le pactole sans laisser de traces. Sauf que les créateurs de Blockverse ont laissé plusieurs pistes, notamment leur IP Cloudfare et leurs adresses Coinbase, et la communauté a réussi à les traquer.

Résultat, l’équipe du projet est revenue quelques jours plus tard pour se défendre : elle serait partie sans dire un mot à cause des retours des joueurs. Elle aurait pointé du doigt des charges liées aux NFT (Gas Fees) trop importantes, le manque de capacité de joueurs sur les serveurs ou encore une utilité trop faible pour les jetons du projet ($DIAMOND) qui ne servaient ici que d’accès aux serveurs. Des retours qualifiés de très virulent, allant du harcèlement aux menaces de mort. Dans la panique, l’équipe aurait décidé de tout supprimer sur un coup de tête, mais aurait l’intention de tout rouvrir dès que les esprits se seront calmés. 

Une excuse qui ne convainc pas les investisseurs du projet, qui doutent des intentions et de la légitimité des créateurs de Blockverse. La communauté serait en négociation pour reprendre la main sur le projet, tandis que certains essayent d’obtenir un remboursement. Le problème : les créateurs veulent conserver l’intégralité des recettes générées par la vente des billets, alors que les investisseurs veulent en récupérer une partie pour engager des développeurs et faire tourner le projet. Affaire à suivre…