Fondé il y a tout juste un an par quatre entreprises, le consortium SBMC, qui a le projet de standardiser les batteries pour les deux roues, en rassemble désormais plus de 21.
Un projet certainement louable et sans doute bénéfique pour les utilisateurs, mais qui risque de marcher sur les plates-bandes d'une entreprise déjà en place.
Pour faciliter la mobilité électrique urbaine
Parmi les freins à l’acquisition d’un véhicule électrique, il y a bien sûr l’autonomie, mais aussi, pour beaucoup de citadins résidant en appartement, l’impossibilité de charger l’engin à leur domicile. Afin de pallier ces deux soucis, quatre sociétés ont formé le Swappable Battery Motorcycle Consortium (SBMC) en septembre 2021 : Honda Motor, KTM F&E, Piaggio Group et Yamaha Motor.
L'objectif affiché de ce Consortium est de « trouver des solutions aux préoccupations des clients concernant l'avenir de l'électromobilité, telles que l'autonomie, le temps et l'infrastructure de recharge, et les coûts ». Concrètement, il doit aboutir au développement de spécifications techniques communes pour des systèmes de batteries interchangeables à un niveau mondial.
De 4 à 21 membres au bout d’un an
Jusqu’à présent, la proposition s’est limitée à une tentative d’imposer la batterie développée par Honda pour son scooter électrique PCX – sans grand succès. Vous en conviendrez, la viabilité de ce type de regroupement dépend de la force de ses membres mais surtout de leur nombre. Autant dire qu’avec quatre entreprises seulement, la réussite était loin d’être garantie au départ.
Toutefois, ce qui ressemblait à un vœu pieu pourrait finalement se transformer en réalité. En effet, le consortium comprend désormais plus de 21 membres : d’importants fabricants de véhicules électriques mais aussi de batteries.
Voici la liste complète (incluant les deux membres associés AVL et JAMA, d'où les 23 noms) : AVL, Ciklo, FIVE, Forsee Power, Hioki, Honda, Hyba, JAMA, Kawasaki, KTM, KYMCO, Niu, Piaggio, Polaris, Roki, Samsung, Sinbon, Sumitomo Electric, Suzuki, Swobbee, Vitesco, VeNetWork, Yamaha.
Yan Li, P.-D.G. de NIU, une entreprise qui commercialise des scooters électriques et qui a rejoint le consortium, a déclaré :
« Nous sommes déterminés à améliorer l'accès à la mobilité urbaine électrique par la création de normes communes pour les batteries interchangeables. Nous pensons que cette technologie est essentielle à l'adoption de solutions durables pour les deux roues dans les villes en réduisant les temps de charge, en augmentant l'autonomie des véhicules et en diminuant les coûts pour les utilisateurs finaux. »
Rouler sur les plates-bandes de Gogoro
L’avenir nous dira si le projet de ce consortium aboutit ou non. Reste que leur ambition concernant les batteries interchangeables est, de fait, déjà une réalité dans de nombreux pays d'Asie.
En effet, la firme taïwanaise Gogoro a fait des batteries interchangeables sa spécialité. Plus d’une douzaine de fabricants de scooters utilisent désormais la plateforme de Gogoro, laquelle doit maintenant s’étendre à d’autres régions du globe.
Ainsi, d’aucuns verront surtout dans le consortium SBMC la tentative de quelques acteurs industriels d'endiguer le phénomène Gogoro.