Vue d'artiste d'un satellite OneWeb de première génération en orbite. Crédits : OneWeb Satellites
Vue d'artiste d'un satellite OneWeb de première génération en orbite. Crédits : OneWeb Satellites

L'entreprise progresse plus discrètement que d'autres, mais tandis que ses derniers lots de satellites sont bloqués au sol, elle prépare l'avenir… et réussit à montrer aux compagnies d'aviation que son système de connectivité fonctionne. De quoi préparer l'avenir sereinement face à SpaceX, Telesat et Amazon ?

La deuxième génération sera encore plus performante.

OneWeb décolle (et cette fois en avion)

Une téléconférence vidéo, du streaming, puis du jeu vidéo : les passagers d'un vol de test d'un avion de ligne ont pu bénéficier d'une connexion par satellite à la constellation en orbite basse de OneWeb. Une expérience organisée avec Stellar Blu, opérateur spécialisé dans la connectivité des avions le 14 juin, pour promouvoir leur solution commune.

Car avec Starlink, qui écrase par sa publicité, ses milliers de satellites et ses offres directes aux consommateurs les débats sur les superconstellations, on pourrait oublier que OneWeb dispose aussi de 428 satellites en orbite. Et que le système est actif, pour l'instant au-dessus de larges zones polaires pour une meilleure couverture. Discrètement, parce qu'elle ne s'adresse qu'aux opérateurs de communication déjà implantés localement, OneWeb progresse pourtant sur les marchés maritimes, aériens et au sol, avec une réputation de plus en plus solide.

OneWeb ne décolle pas (avec ses satellites)

Reste que l'entreprise est soumise en 2022 à une forte pression du côté technique : il restait six décollages avec chacun une grappe de 36 satellites à envoyer en orbite lorsque la Russie a envahi l'Ukraine. Dans un échange de sanctions et de chantage, le directeur de Roscosmos avait même décidé de stopper le décollage d'une fusée Soyouz depuis Baïkonour avec l'un des lots de satellites.

Résultat, 36 unités sont toujours cadenassées au Kazakhstan, tandis que les autres ont besoin d'arriver rapidement en orbite. Le premier tir « de secours » avec SpaceX (même si c'est un concurrent, OneWeb n'a pas vraiment eu le choix) pourrait avoir lieu d'ici le dernier trimestre, ainsi qu'avec le lanceur indien GSLV Mk3.

OneWeb et Soyouz, la page est tournée. © ESA/CNES/CSG/Arianespace/S. Martin
OneWeb et Soyouz, la page est tournée. © ESA/CNES/CSG/Arianespace/S. Martin

OneWeb décollera (avec le NewSpace)

Enfin, OneWeb est déjà engagé dans une transition vers sa deuxième génération de satellites. À présent que le business est bien implanté (à défaut d'être rentable…), il faut assurer l'avenir. Et prendre les devants : les futures unités de SpaceX, Amazon et Telesat auront des capacités étendues, il ne faut pas perdre de temps.

OneWeb a donc signé un contrat d'un montant non divulgué, mais de plusieurs centaines de millions de dollars avec Relativity Space, l'une des plus jeunes start-up du NewSpace. Alors que cette dernière se prépare pour le décollage de sa première fusée Terran-1, le contrat avec OneWeb concerne une future génération Terran-R… et ce, pour des lancements à partir de 2025. Un timing très serré de part et d'autre, à la hauteur de leurs ambitions ! Ce contrat est sans doute une déception pour d'autres acteurs installés aux États-Unis (Rocket Lab, Virgin Orbit), mais aussi en Europe pour Arianespace, qui espéraient récupérer plusieurs lancements.

Néanmoins, OneWeb jouera peut-être la sécurité cette fois en répartissant ses commandes de deuxième génération chez plusieurs fournisseurs ?

Source : Spacenews