Design et ergonomie : le Mac Mini se (re)ferme[/anchor]
En apparence, le Mac Mini 2014 est identique au modèle précédent, une évolution d'un design inauguré en 2010. Pas plus petit, ni plus fin, il conserve son look de grande Apple TV, ou de Time Capsule « ancienne génération » en aluminium. De la sobriété made in Jony Ive, pas désagréable, mais alors que les autres Mac s'affinent de génération en génération, le Mini garde des dimensions qui remontent à l'époque où il embarquait un graveur DVD.Sous le pavé, on retrouve le couvercle circulaire en plastique noir, mais il perd les 2 encoches permettant de l'ouvrir plus facilement. Si vous comprenez par là que vous n'êtes plus censé accéder à ce qu'il y a en dessous, vous avez malheureusement raison.
En fait, Apple aurait même pu les conserver, car une plaque de métal recouvre intégralement les composants accessibles sur le modèle précédent, et la mémoire vive est de toute façon soudée à la carte mère. Apple continue donc à supprimer progressivement cette possibilité d'extension, et on se demande si les prochains iMac 27 pouces ne verront pas, à leur tour, leur trappe disparaître.
L'autre différence notable est moins triste : le port Firewire 800 disparaît pour laisser place à un 2e Thunderbolt 2.0. Si vous ne l'avez pas déjà fait, vous devrez acquérir un adaptateur auprès d'Apple, au cas où vous disposeriez encore de périphériques avec cette connectique.
Et puisqu'on parle de connectique, à moins que ce soit un oubli de notre exemplaire, il faudra également faire le deuil de l'adaptateur DVI fourni depuis les débuts du Mini, à l'époque où Apple vendait le concept « Bring Your Own Display, Keyboard and Mouse », afin de faciliter la transition des utilisateurs de PC. 29 euros de plus !
Composants : un pas en avant, un pas en arrière[/anchor]
Le Mac Mini avait complètement sauté l'architecture Haswell jusqu'ici : il était grand temps qu'il s'y mette. Comme sur ses iMac, Apple fait désormais le grand écart entre le modèle d'entrée de gamme et le plus onéreux, alors que les prix jouent à nouveau au yoyo. On retrouve ainsi un Mac Mini sous la barre des 500 euros, mais équipé d'un processeur Intel Core i5 4260U à 1,4 GHz, le même que l'on trouve dans les MacBook Air, avec un circuit graphique HD5000 et d'un disque dur 500 go à 5400 tours/minute. Un choix correct si vous êtes vraiment contraint par votre budget, mais dont il faudra attendre des performances très modestes.À partir de la configuration intermédiaire, on s'approche davantage des spécifications d'un MacBook Pro Retina 13 pouces, avec un Core i5 4288U à 2,6 GHz, et une partie graphique qui passe à l'Iris 5100. Attention cependant : il ne s'agit pas de l'Iris Pro 5200, présent sur le MacBook Pro 15 pouces, qui creuse un vrai écart avec le HD5000, mais de l'Iris 5100, qui ne permet de gagner qu'une poignée d'images par seconde. Le disque dur monte à 1 To sur ce modèle, et la mémoire vive à 8 Go.
Le haut de gamme, atteint un prix avoisinant celui de PC très bien équipés pour une fiche technique somme toute assez modeste : un Core i5 4308U à 2,8 GHz, là où son prédécesseur intégrait un Core i7 quadri cœurs ! Un recul difficile à accepter et d'autant plus frustrant qu'on trouve enfin un Fusion Drive (SSD 128 Go et disque dur 1 To) dans cette configuration.
C'est à croire que Apple fait toujours exprès de rendre systématiquement le Mac Mini moins attractif que l'iMac, et c'est sans doute compréhensible d'un point de vue commercial ou de coûts de production à maîtriser, mais à un moment, proposer une machine qui satisfait vraiment les besoins des utilisateurs, quitte à cannibaliser les ventes du modèle supérieur, c'est bien aussi !
À l'usage : confort et silence[/anchor]
Paradoxalement, malgré les griefs énoncés plus haut, le Mac Mini reste un Mac agréable à utiliser, surtout dans la configuration avec Core i5 2,8 GHz / Fusion Drive que nous avons testée. OS X Yosemite est parfaitement réactif, même sur un écran QHD, et quel silence ! Il faut vraiment effectuer une tâche lourde (jeu, encodage vidéo...) pour qu'il se fasse entendre, et même à plein régime, le bruit du ventilateur est nettement moins gênant que celui d'un MacBook.OS X étant moins à l'aise avec un disque dur aussi lent que celui fourni sur les modèles de base, on recommandera chaudement d'opter pour le Fusion Drive ou le stockage flash intégral, même sur les autres configurations : avec un système hybride ou un SSD, les lancements d'applications sont nettement plus rapides, et la beachball de OS X se montre moins souvent.
On continue à regretter l'absence d'au moins un port Thunderbolt et/ou USB en façade : certes, la pureté made in Sir Jony Ive en prendrait un coup, mais on n'aurait pas à se contorsionner à chaque insertion de clé USB ou branchement de câble.
Performances[/anchor]
Sans surprise, notre modèle de test (Core i5 double cœur à 2,8 GHz, Iris 5100, Fusion Drive 1 To et 8 Go de mémoire vive) obtient des performances très similaires à celles d'un MacBook Pro Retina 13 pouces, dont la configuration est assez proche. Et elles ne sont pas mauvaises, mais ce sont des chiffres de Core i5 bi-cœur, alors que l'on avait un Core i7 quad pour le même prix avant la mise à jour.Peut-on jouer sur un Mac Mini avec Iris 5100 ? Oui... À condition d'avoir des ambitions très modestes. On tourne à 31 FPS sous Batman Arkham City en niveau de détail moyen, et sans anti aliasing, en 1 280 x 720 pixels. De là, on peut encore ajouter de l'antialiasing 4x ou monter en 1 600 x 900 pixels, et tomber à une moyenne de 26 FPS, soit l'extrême limite entre jouabilité et saccade. Bref, il ne faudra pas trop en attendre, mais si votre consommation de jeux se borne à des indés ou à des AAA de plus de 3 ans en niveau de détail moyen, ça dépanne.
Notre avis[/anchor]
Tous les 2 ans, on s'inquiète de la disparition possible du Mac Mini, et tous les 2 ans, Apple calme l'incertitude, mais en assurant le service minimum. On sent qu'Apple hésite de plus en plus à rendre le Mini vraiment attractif, et que cette hésitation s'appelle « iMac ». Comment ne pas voir autrement l'absence d'un circuit graphique Iris Pro et d'un processeur quadri-cœur dans le modèle haut de gamme ?Cette dernière limitation est vraiment la plus gênante. Ne pas pouvoir jouer dans de bonnes conditions avec un Mac Mini, on s'y attend plus ou moins, même si on appréciait quand Apple proposait encore un modèle avec une puce dédiée. Mais en revoyant à la baisse le processeur de la configuration à 999 euros, Apple supprime le Mac quadri-cœurs de bureau le plus abordable, qui pouvait avoir son intérêt pour une niche d'utilisateurs aux besoins spécifiques. Comme le soulignait Arstechnica, ce choix semble également lié à un équilibre nécessaire à trouver entre facilité de production et performances. En gros, Apple aurait dû fabriquer 2 cartes mères différentes, ou basculer l'ensemble de la gamme sur la carte permettant d'intégrer un processeur quad core. Quoi qu'il en soit, l'utilisateur est lésé, et l'alternative, si on souhaite absolument exécuter OS X, est désormais l'iMac (mais tout le monde n'a pas besoin d'un écran)... Ou le hackintosh.
De manière générale, le nouveau Mac Mini n'est pas un mauvais ordinateur de bureau, loin de là : si on met le prix pour une bonne configuration, c'est un desktop silencieux, agréable à utiliser, qui prend peu de place, et qui consomme très peu. Mais il faut justement faire gonfler la facture (sans compter l'ajout d'un clavier et d'une souris !), et le positionnement toujours aussi bizarre du Mini nuit fortement à son attractivité. Le modèle haut de gamme est trop cher, et l'entrée de gamme sans aucun doute handicapée par un disque dur lent qu'on aimerait voir disparaître définitivement du catalogue.