Raspberry Pi, NuC, clés Android : le succès des mini PC

Jérôme Cartegini
Publié le 13 juin 2013 à 17h06

Les Raspberry Pi, le Nuc d'Intel, les clés-PC, les ordinateurs et même leurs systèmes d'exploitation sont en pleine mutation. Pas de quoi faire trembler pour l'instant Microsoft et Apple, mais cette nouvelle génération de machines fonctionnant avec des OS Open Source (Android, Linux,...) démontre que des alternatives très bon marché peuvent satisfaire de multiples besoins. En pleine crise économique, on ne peut que se féliciter de cette tendance qui suscite un immense engouement. Décryptage de ces nouveaux pionniers de l'informatique 2.0...

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La chute des ventes d'ordinateurs

Rien ne va plus sur le marché des ordinateurs... Selon l'institut International Data Corp (IDC), les ventes sont en chute libre et accusent une baisse de 13, 9 % pour le premier trimestre 2013. Il s'agit de la plus forte baisse depuis près de vingt ans ! La faute à la conjoncture économique difficile, mais également à l'échec des nouvelles versions de PC sous Windows 8 (un OS qui est loin de faire l'unanimité), et bien sûr à l'émergence fulgurante des tablettes. De plus en plus de consommateurs se contentent désormais d'une tablette comme outils informatique, tandis que d'autres se tournent vers des solutions beaucoup plus abordables que les ordinateurs traditionnels.

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L'essor des micro-PC low cost

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Le marché ne semble pas près de reprendre des couleurs, d'autant que de nouvelles machines à bas prix viennent concurrencer les ordinateurs traditionnels. On assiste en effet à la montée en puissance des micro-PC lancés il y a tout juste un an par le fabricant anglais Raspberry PI. Basées généralement sous Linux, ces machines atypiques à peine plus grandes qu'une carte de crédit sont vendues à partir d'une vingtaine d'euros. Le concept remporte un tel succès que des poids lourds du marché de l'informatique comme Intel, AMD ou Samsung proposent désormais des modèles concurrents.

Des clés-PC Android prometteuses

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Autre tendance qui commence à arriver peu à peu en France, les clés-PC sous Android (l'OS mobile de Google) qui se vendent entre 75 et 130 €. Des ordinateurs de la taille d'une « grosse » clé USB destinée à être branchée à un écran de TV ou un moniteur via une prise HDMI. L'intérêt ? Apporter des fonctions multimédias à des écrans non connectés grâce au Wi-Fi, consulter les fichiers stockés sur leur mémoire interne, accéder à un ordinateur distant via une application spécifique, ou encore à l'immense catalogue d'applications de Google Play. Là encore, des poids lourds comme Dell et Haier n'ont pas tardé à se positionner sur ce nouveau segment de marché.

Un second âge d'or pour l'informatique ?

Cette nouvelle génération de produits innovants et bon marché offre l'opportunité d'explorer de nouveaux horizons. Raspberry Pi ouvre une voie royale aux bidouilleurs en herbe qui peuvent se frotter à la programmation pour faire faire à ces petits engins exactement ce qu'ils souhaitent. Dans le sillage du fabricant anglais, le géant Intel semble avoir visé juste avec le NuC, une version chic des Raspeberry Pi dont les spécifications commencent à être reprises par d'autres constructeurs. Promis sans doute à un bel avenir, les clés-PC offrent une nouvelle expérience permettant de profiter de l'univers du multimédia, de la mobilité et de l'informatique sur un seul et même écran. Tour d'horizon des possibilités offertes par ces ordinateurs d'un nouveau genre...Le concept de Raspberry Pi n'est pas né d'hier et partait, dès le départ, d'une bonne intention. En 2006, Eben Upton et une poignée d'ingénieurs de l'université informatique de Cambridge en Angleterre s'inquiétaient du manque d'intérêt grandissant des enfants pour la programmation, comparativement aux années 90. Ils sont partis du constat que la génération précédente avait appris à coder sur des Amigas, des Comodores 64, etc. remplacés aujourd'hui par des consoles de jeux et des ordinateurs devenus bien trop chers et sophistiqués pour laisser les bambins en culotte courte s'amuser à les démonter et les programmer. Sans compter que peu à peu, les cours de programmation ont disparu des programmes scolaires au profit de cours sur la suite Office (Word, Excel...), le développement Web, etc.

En s'inspirant notamment du programme de 2005 « One Laptop per Child » (un portable par enfant), ils se sont mis en tête de remédier à cette situation en tentant de créer un ordinateur à bas coût qui puisse démarrer sur un environnement ouvert. L'objectif étant de réhabiliter la discipline à l'école et d'encourager l'apprentissage de la programmation informatique. Très vite, le projet bénéficie d'une très importante couverture médiatique et va intéresser non seulement le milieu de l'enseignement, mais également les musées souhaitant créer des dispositifs d'affichage à bas coût, et surtout les pays en voie de développement qui n'ont tout bonnement pas les moyens d'acheter des équipements informatiques traditionnels. La fondation reçoit ainsi de nombreux soutiens et aides financières pour se développer.

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Les micro-PC cassent la baraque !

Après le développement de plusieurs prototypes, l'équipe d'informaticiens crée la Fondation Raspberry Pi en 2008. Quatre ans plus tard le 29 février 2012, les premiers exemplaires sont mis en vente à des tarifs compris entre 25 et 35 $ (19 et 26 €) ! Le succès est tel que les sites Internet de la fondation et des distributeurs officiels de l'époque ont décroché seulement quelques heures après le lancement. Depuis, son succès ne se dément pas, la marque à la framboise a déjà écoulé plus d'un million de micro-ordinateurs !

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Le tout premier prototype de Raspberry Pi


Architecture minimaliste

Les micro-ordinateurs ultras low cost se présentent sous la forme d'un circuit imprimé de la taille d'une carte de crédit de seulement... 45 grammes. Équipée d'un processeur ARM (700 MHz), cette minuscule carte mère se décline en deux modèles « A » et « B » comprenant respectivement 256 et 512 Mo de mémoire vive. Tous deux intègrent un circuit graphique BMC Videocore 4 (capable de décoder des Blu-Ray HD (1080p), une sortie HDMI, une prise audio Jack 3, 5 mm, un slot SD, et une interface Micro USB pour l'alimentation. Le modèle A ne possède qu'un seul port USB et n'a pas de sortie réseau contrairement au modèle B qui en possède une, ainsi que deux ports USB.

Le processeur ARM 700 MHz (256 ou 512 Mo) des Raspberry Pi n'est en principe pas capable de faire tourner Windows, mais il peut fonctionner avec Android, Firefox OS, et diverses variantes de Linux dont Raspbian (une distribution basée sur Debian spécialement conçue pour le petit ordinateur anglais). Il existe également des distributions très spécifiques pour assigner au micro-ordinateur une tâche bien précise : XBian basée sur XBMC (logiciel multimédia) pour créer un Media Center, Pi MusicBox pour en faire un serveur audio Spotify et AirTunes, Chameleon Pi dotée de plusieurs émulateurs de jeux pré-installés, etc.


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Raspberry propose des liens et des instructions sur la page de téléchargements de son site pour installer différentes distributions de Linux sur une carte SD (minimum de 2 Go). Un installateur du type Win32 Disk Imager est indispensable pour copier l'image (ISO) sur la carte mémoire. À noter que de nombreux distributeurs proposent des cartes préprogrammées comme Kubii en France pour un peu plus de dix euros.

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Concept anti-crise

Le succès des Raspberry Pi fait les beaux jours des fabricants d'accessoires et des distributeurs spécialisés. À moins de recycler d'anciens périphériques (c'est une excellente occasion de le faire), l'achat du micro-PC s'accompagne souvent de celui de quelques accessoires : boitier, micro hub, ensemble claviers/souris, clé Wi-Fi, carte d'extension, convertisseur, mini-écran, carte SD préprogrammée... le choix est vaste. Avec un budget d'une cinquantaine d'euros, il est déjà possible de se concocter une belle petite machine.


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L'atout de la fondation Raspberry Pi réside en grande partie dans l'immense communauté qui s'est formée autour d'elle à travers le monde. Ceux qui souhaitent se lancer dans l'aventure peuvent trouver sur le Web une quantité impressionnante de tutoriels, y compris sur Clubic, de blogs, de vidéos, etc. entièrement consacrés au petit ordinateur anglais.

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Le phénomène est tel que l'on voit régulièrement des réalisations basées sur les Raspberry Pi faire la une des sites high-tech. Ce fût le cas notamment du Pi-to-Go, un Raspberry Pi transformé en portable avec un boitier conçu en impression 3D, du Wet Pi qui dispose d'un incroyable système de watercooling miniature, ou encore du Raspberry Pi Micro Arcade Machine (ci-dessous), une micro-borne de jeux d'Arcade assez impressionnante.

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Que faire avec un Raspberry Pi ?

Même s'il peut effectuer toutes les tâches courantes d'un ordinateur (navigation Web, bureautique, vidéo, jeux...), le Raspberry Pi n'est pas vraiment fait pour cela. Sa configuration correspondant à peu près à celles des ordinateurs de la fin des années 90, c'est avant tout une machine pour s'amuser à lui faire exécuter une tâche bien précise. Et autant dire que pour cela il faut se retrousser les manches... Très loin de l'univers aseptisé et fermé des ordinateurs sous Windows ou Mac OSX, il faut se familiariser avec la programmation et déterminer les éventuels composants et accessoires nécessaires pour réaliser son projet.

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Inutile d'être forcément un as de l'informatique, mais il faut quand même avoir une bonne dose de patience et s'attendre à passer quelques nuits blanches. Les branchements sont très simples à effectuer. Avec un modèle B, il suffit pour l'essentiel de brancher un clavier et une souris sur les ports USB, un écran (ou une TV) sur la sortie HDMI, et une Box sur la prise Ethernet. Pour l'alimentation, un câble mini-USB classique comme pour les smartphones peut faire l'affaire. Un guide d'installation rapide (en anglais) très bien fait est disponible sur le site de la fondation.

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Pour les néophytes, la partie la plus compliquée réside dans l'installation d'une distribution Linux sur une carte SD, le paramétrage du bios, et apprivoiser le mode de fonctionnement de l'environnement libre. Mais le jeu en vaut la chandelle : réussir à utiliser et faire fonctionner cette petite machine minimaliste procure une certaine satisfaction. Ensuite, il n'y a plus qu'à laisser libre cours à son imagination pour lui trouver une réelle utilité, ou de s'inspirer des projets réalisés par la communauté.


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Accès à distance

Petit et parfaitement silencieux, le Raspberry Pi peut être placé un peu partout sans difficulté (à côté de la Box, scotchée derrière un écran de TV ou un moniteur ...). Les accessoires comme l'écran, le clavier, la souris (ou le trackpad) peuvent quant à eux être mutualisés avec son équipement existant. Grâce à des logiciels gratuits (pour un usage privé) comme Real-VNC et quelques bouts de codes à rentrer dans le système du Raspberry Pi, il devient possible de le piloter à distance directement depuis un ordinateur fixe, portable, ou un terminal mobile. Une simple recherche sur Google permet de trouver des dizaines de tutoriels pour utiliser cette méthode.

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Quelques exemples d'utilisation

La fondation Raspberry Pi en partenariat avec notamment IndieCity (un portail de vente de jeux vidéo) a développé sa propre boutique d'applications baptisée Pi-Store. Cette dernière est installée nativement sur la distribution Debian optimisée pour Raspberry Pi.On y trouve toutes sortes de programmes qui donnent déjà quelques idées de ce que l'on peut faire : transformer le Raspberry Pi en Media Center, réaliser des tâches domotiques, un client Spotify, etc. Mais la véritable source d'inspiration provient de la communauté dont l'imagination semble sans limites. Impossible d'être exhaustif, mais voici trois exemples de tâches à assigner à un Raspberry Pi.

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Un Media Center : l'une des utilisations les plus courantes consiste à transformer le Raspberry Pi en Media Center. Il existe divers logiciels permettant de le faire, mais l'un des plus efficaces est OpenElec XBMC. Il existe d'ailleurs des cartes SD avec une version préchargée et optimisée pour Raspberry Pi. Sinon, il est possible de le télécharger ici et de l'installer soi-même en procédant de la même manière que pour la distribution Debian. Pour cette transformation, un boitier avec un bouton d'alimentation peut-être utile pour éteindre et allumer plus facilement le micro-ordinateur.

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Discrètement fixé derrière un écran de TV et relié à une box via un câble RJ45, le Raspberry Pi se transforme en redoutable Media Center. Son GPU Broadcom décode sans sourciller les vidéos HD (1080p), mais la lecture en streaming peut marcher plus ou moins bien en fonction de la qualité du réseau. XBMC permet en outre de synchroniser la médiathèque (musique, films...) du réseau via le protocole UPnP. Autre atout non négligeable, il récupère automatiquement sur le Web toutes les informations relatives aux fichiers multimédias : jaquettes, titres, résumés, etc. À noter enfin qu'il est possible de le configurer de façon à pouvoir le piloter avec la télécommande de la TV.

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Un NAS : pour les utilisateurs aguerris, il est possible de transformer le Raspberry Pi en NAS. En déportant son affichage avec Real-VNC, le modèle B dispose deux ports USB de libres sur lesquels on peut brancher deux disques durs pour pouvoir y accéder ensuite depuis n'importe quels ordinateurs. Par contre, les disques durs doivent avoir leur propre système d'alimentation, car le Raspberry Pi n'est en principe pas suffisamment puissant pour les alimenter lui-même. Ce projet n'est pas le plus simple à réaliser, car la configuration et l'installation se fait en grande partie en ligne de commande. Il faut notamment paramétrer le logiciel de partage réseau Samba (préintégré dans la grande majorité des distributions Linux) et monter les disques durs dans le système de fichiers, car ils ne sont pas reconnus automatiquement. Pas facile, mais très utile si l'on ne veut pas casser sa tirelire pour un véritable NAS.

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Un serveur de Webcam
: très attendu, le tout nouveau module Camera Board conçu par Raspberry offre de nouvelles possibilités... Ce composant de seulement quelques grammes se connecte directement à la petite carte mère via une nappe propriétaire. D'une définition de 5 mégapixels, il permet de prendre des photos et de filmer en 1080p (30 images/s). En parallèle, la fondation a développé un logiciel (inclus dans la distribution Debian) qui s'active dans le bios puis en ligne de commande dans le système. Elle propose par ailleurs un tutoriel vidéo sur son site pour effectuer les branchements. Environ 25 €.

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Conclusion

Les Raspberry Pi apportent un peu de fraicheur sur le marché de la high-tech. Si la fondation britannique n'a pas vraiment inventé le concept qui existait déjà, elle est arrivée au bon moment et surtout elle a su fédérer autour d'elle une communauté qui fait aujourd'hui son succès. Avec l'arrivée du nouveau module caméra et sans doute d'autres innovations matérielles et logicielles à venir, le phénomène devrait encore s'accentuer dans les mois à venir.Le succès des Raspberry Pi attise la convoitise de certains constructeurs. La plupart tentent toutefois de concurrencer le petit ordinateur anglais avec des produits nettement plus chers. AMD propose ainsi une carte musclée baptisée Gizmo Board capable de faire tourner n'importe quels OS (Windows, Mac, Linux...). Ce modèle disponible uniquement aux USA revient tout de même à 199 $. Citons également l'ODROID-X de Samsung (ci-dessous), une solution intéressante permettant de faire tourner Android et vendue 129 $. Il s'agit ni plus ni moins que la carte mère du smartphone Galaxy S-3 avec notamment un processeur quatre cœurs Exynos 4412 (plus performant que celui des Raspberry Pi) et six ports USB.

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Face aux Raspberry pi, l'un des concepts les plus prometteurs est celui d'Intel avec le NuC (pour Next Unit of Computing). Comme il l'avait fait pour les ultrabooks, le fondeur a conçu lui-même ce micro-PC avec l'espoir que des constructeurs exploitent ses spécifications. Pour un prix de base de 170 € (modèle DCCP847DYE), Intel propose un produit plus abouti que ceux de ses concurrents. En dehors de sa taille ultra-compact (11, 6 x 11, 2 x 3, 9 cm), il se rapproche beaucoup plus d'un PC traditionnel avec un boitier bien fini et robuste. Contrairement à un Raspberry Pi, il peut s'acquitter sans peine des tâches bureautiques et multimédias comme un véritable ordinateur de bureau.

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Un mini-PC à configurer

Plus petit que le Mac mini , le NuC est une machine étonnante capable de répondre à des besoins multiples. En particulier le modèle de milieu de gamme NuC DC3217IYE (275 €) dont les performances sont largement suffisantes pour la plupart des tâches courantes (en dehors des jeux vidéo récents). Il peut en outre faire un excellent HTPC (ordinateur multimédia) à fixer derrière un écran de TV grâce au kit de montage VESA fourni en standard. Côté configuration, il embarque une puce double cœur Intel Core I3, un chipset graphique Intel HD4000, trois ports USB 2.0 (dont un en façade), deux sorties HDMI (mais pas de sortie audio SPDIF !), une alimentation (sans le... câble !), et un port Gigabit Ethernet.


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Pour le rendre fonctionnel, il faut donc ajouter de la mémoire vive au format SODIMM (jusqu'à 16 Go), un disque SSD au format mSATA, éventuellement le WiFi et le Bluetooth, et enfin un système d'exploitation. En utilisant une distribution Linux, il faut compter grosso modo une centaine d'euros supplémentaires, soit un total d'environ 375 € (avec 4 Go de RAM et un SSD de 128 Go) pour créer un PC complet. In fine, le tarif du NuC n'est pas si avantageux, à fortiori si l'on veut mettre Windows 8 et un disque SDD plus important. Mais à l'usage, il se révèle plutôt séduisant.

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Simple et mobile

Du montage des composants, aux branchements, en passant par l'installation d'un OS, le NuC est sans surprise bien plus simple à prendre en mains qu'un Raspberry Pi. Pour le montage, il suffit d'enlever quatre vis pour accéder à la carte mère et les positionner dans les emplacements prévus à cet effet.

Véritable PC de bureau nomade, il offre de nombreuses possibilités d'utilisation. Ceux qui possèdent une tablette par exemple pourraient être tentés par ce type de solution, plutôt que d'acheter un portable ou une unité centrale classique. Son encombrement réduit permet de le transporter facilement de la chambre au salon, en vacances, etc. Il suffit d'emporter avec soi un petit clavier pourvu d'un trackpad comme le Logitech K400 (39, 90 €) ainsi qu'un câble HDMI pour pouvoir le relier à un écran de TV ou un moniteur. Dans cette optique, l'absence d'une sortie audio pour brancher un casque ou un kit d'enceintes sans interface HDMI est vraiment regrettable.

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Des usages multiples

Pour réduire les coûts, la meilleure solution consiste à installer la distribution Linux Ubuntu via une clé USB bootable. À moins d'avoir des besoins très spécifiques sur Windows pour le travail par exemple, Ubuntu offre aujourd'hui un grand confort d'utilisation. Contrairement à la distribution Debian optimisée pour Raspberry Pi, il n'est pas nécessaire de saisir des lignes de commandes pour installer un programme, faire des mises à jour, etc. Comme ses concurrents payants, Ubuntu dispose de son propre store d'applications dans lequel il suffit de piocher pour enrichir son environnement. Son ergonomie rappelle d'ailleurs un peu celle d'Android.

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Avec Windows 8 ou Ubuntu, le NuC se montre très efficace que cela soit pour la bureautique, la navigation Web, ou encore le décodage de vidéos HD... Il n'est en revanche pas du tout fait pour jouer à des titres sophistiqués en 3D ou réaliser par exemple des montages vidéo sollicitant énormément le processeur. Mais en tant que Media Center, son prix est-il justifié face au Raspberry Pi, une Clé-PC sous Android ou tout simplement un disque dur multimédia ?

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Silencieux et très discret, le NuC a le format et le look idéal pour accompagner un écran de TV. Toutefois, il devient véritablement intéressant que si on souhaite l'utiliser à la fois comme PC et Media Center. Pour la navigation Web sur un écran de TV par exemple, il se montre bien plus efficace que tous les appareils précités. Par contre, la note est salée si on le destine uniquement à servir de Media Center, même s'il remplit parfaitement ce rôle : possibilité de visionner deux flux vidéo en simultanée sur deux écrans distincts, lecture vidéo HD 1080p parfaitement fluide... Mais son stockage limité nécessite soit de streamer le contenu sur le réseau, soit de brancher un disque dur externe comme sur un Raspberry Pi, ou une clé HDMI Android bien moins chers. Et contrairement au petit ordinateur anglais, il n'est pas possible de piloter le NuC avec la télécommande de la TV sans ajouter un récepteur dédié.

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Conclusion

Le NuC incarne sans doute une future génération d'ordinateurs de bureau ultracompacts, polyvalents et silencieux. Pour que le grand public adhère, il faudra sans doute attendre que d'autres constructeurs proposent des configurations clés en main à des tarifs plus abordables. Quelques modèles commencent à arriver sur le marché comme le Zotac nano XS (puce AMD), ou encore le Brix de Gygabite. Intel semble bien décidé à imposer ce nouveau format et annonce de nouveaux modèles Core i5 et i7 bien plus performants avec une connectique comprenant notamment des ports USB 3.0 et Mini DisplayPort. À suivre...Elles ne sont pas encore très connues en France, mais il n'y a déjà plus aucun doute, les clés-PC sous Android s'apprêtent à débarquer en masse sur le marché. Jusqu'à présent, seuls quelques petits constructeurs et distributeurs occupaient le terrain, mais des acteurs comme Dell et Haier sont sur les starting-blocks et lanceront prochainement des clés-PC. À peine plus grosses que des clés USB, elles se branchent sur des moniteurs ou des télévisions via une prise HDMI pour les connecter au Web. Animées par Android, elles permettent d'accéder à l'environnement de Google et ses milliers d'applications, à un ordinateur distant, un NAS, ou encore à leur propre espace de stockage.

Encore un concept prometteur permettant à la fois de profiter de fonctionnalités proches d'un ordinateur, des atouts d'un OS mobile, et d'un media center. Aussi simples à utiliser qu'une tablette, les clés-PC s'adressent à un très large public. À l'instar des Raspberry Pi, leurs tarifs avantageux (de 75 à 130 €) représentent un énorme atouts par les temps qui courent.

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Android sur grand écran

Pas de montage, ni d'installation à faire... les clés-PC sont prêtes à l'emploi et d'une simplicité d'utilisation redoutable. Leurs performances peuvent différer, mais leurs caractéristiques techniques sont toujours plus ou moins les mêmes avec un processeur, de la mémoire vive, un SSD (entre 2 et 8 Go), des modules Wi-Fi/Bluetooth, un slot micro-SD, un port USB (pour connecter un ensemble clavier/souris ou un disque externe), une prise USB pour l'alimentation de la clé, et enfin une télécommande.

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Pour débuter, il suffit de configurer l'accès au Wi-Fi et d'ajuster l'affichage si nécessaire. Les télécommandes fournies par les fabricants se révèlent vite limitées pour exploiter toutes les fonctions des clés-PC. Le modèle TizzBird TizzStick N1 que nous nous sommes procuré peut être piloté via l'application dédiée TizzRemote pour smartphones et tablettes (Android et iOS). Pratique, celle-ci affiche un clavier et une souris virtuels permettant de piloter le système au doigt et à l'œil. Le port USB permet également de brancher un récepteur pour utiliser un ensemble clavier/souris sans fil.

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Multimédia, mobilité et informatique

Multimédia : le potentiel de la petite clé de Tizzbird est assez étonnant. Elle permet en effet de répondre à un grand nombre d'usages nécessitant habituellement plusieurs appareils. Pour commencer, c'est une passerelle capable de lire tous les fichiers multimédias du réseau (compatible UpNP, Samba, NFS...), ou les contenus qu'elle stocke sur sa propre mémoire ou un disque dur externe (à condition que ce dernier soit autoalimenté). Elle lit tous les formats de fichiers, y compris les mkv en HD 1080p et peut récupérer automatiquement les jaquettes des films et les pochettes d'album via des bases de données, dont Allo Ciné.

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Mobilité : TizzBird propose sa propre boutique d'applications baptisée 1 Mobile Market, mais il est également possible d'installer Google Play. Toutes les applications ne sont pas compatibles, mais le choix est si vaste que l'on finit toujours par trouver ce dont on a besoin. Gageons qu'une nouvelle catégorie sera créée à terme avec les applications adaptées à un usage sur de grands écrans non tactiles. Navigation Web, messageries (compatible Exchange), réseaux sociaux, lecture de vidéo Flash, location de VOD, jeux vidéo, etc. tout l'univers d'Internet et de Google Play devient accessible sur grand écran !

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Informatique : la richesse du catalogue d'Android permet de tout faire ou presque comme sur un ordinateur, d'installer une suite bureautique, et toutes sortes d'outils. La limite des clés-PC réside dans leur mémoire interne (4 Go pour le modèle de TizzBird) qui ne permet pas d'installer énormément d'applications. Pour profiter des outils d'un ordinateur via une clé-PC, l'une des solutions consiste à installer une application d'accès à distance comme Jum Desktop Free (version gratuite limitée à un poste), LogMeIn, TeamViewer, etc. Elles permettent d'accéder à toutes les fonctions de l'ordinateur distant sans occuper la mémoire interne.

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Conclusion

Cette nouvelle génération de produits fait tomber les frontières entre différents environnements, et elle le fait extrêmement bien. Elle n'a pas vocation à remplacer les ordinateurs, mais elle peut rendre toutes sortes de services et surtout offrir une kyrielle de nouveaux usages. Pionnier du marché, TizzBird lancera au mois de juin une seconde version TizzStick N2 sans doute plus performante, tandis que Dell et Haier équiperont leurs modèles de processeurs ARM double cœur et d'une mémoire native de 8 Go. Des solutions prometteuses qui devraient permettre aux clés-PC de se démocratiser rapidement.Avec la crise économique actuelle, le grand retour des machines et des accessoires low cost est de bon augure. Tout le monde se rappelle du carton qu'avaient fait les netbooks il y a quelques années sous l'impulsion du constructeur Asus, avant de retomber dans l'oubli. Au départ, Asus avait également utilisé des processeurs basse consommation et des distributions Linux pour parvenir à proposer des machines à des prix défiant toute concurrence. Une tentative tuée dans l'œuf par Microsoft qui avait pesé de tout son poids sur les constructeurs pour imposer son ancien système Windows XP sur les netbooks aux dépens de Linux.

Le succès des Raspberry Pi n'est pas de la même ampleur que celui des netbooks à l'époque (pour l'instant), mais toute l'industrie high-tech commence à s'inspirer de ce concept étonnant. Par ailleurs le phénomène anglais cache une autre tendance de fond... la démocratisation des systèmes libres de droits tels qu'Android, la multitude de distributions Linux, Firefox OS... Tous les produits que nous avons passés en revue ont en commun de promouvoir ces systèmes gratuits, légers, véloces et malléables. Lors du lancement des netbooks il y a quelques années, le gros des consommateurs était totalement réfractaire à l'idée de changer d'environnement, mais la situation a depuis bien changé. Avec les smartphones, les tablettes, et même les Mac, passer d'un OS à un autre est devenu quelque chose de naturel. Cette nouvelle génération de micro-ordinateurs a donc sans doute toutes les chances de s'imposer sur le long terme. In fine, c'est peut-être bien un nouvel âge d'or de l'informatique qui commence...

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Jérôme Cartegini
Par Jérôme Cartegini

Journaliste depuis vingt ans, je ne me lasse pas d’explorer la planète techno à la recherche des dernières innovations. De Paris, à Vegas, en passant par Londres, Taipei, Tokyo, Los Angeles, San Francisco et quelques bourgades bien moins célèbres, la chasse aux infos m’a amené aux quatre coins du monde et la route promet d’être encore longue et fascinante. Cyberguerre, robotique, intelligence artificielle, blockchain, véhicules autonomes, informatique quantique, ou transhumanisme, la révolution ne fait que commencer…

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