Et ce Pixel nouveau ne manque pas d'arguments. Hardware remis à niveau, technologie innovante de contrôle gestuel, encore meilleur en photo... autant de promesses sur lesquelles Google mise gros en cette fin d'année.
D'autant que sur ce dernier point, la firme de Mountain View doit cette année composer avec un adversaire de taille : Apple, qui avec son iPhone 11 se hisse presque au même niveau d'excellence pour un tarif similaire.
Le Pixel 4 et le Pixel 4 XL sont disponibles depuis le 24 octobre au tarif respectif de 769€ et 899€.
Google Pixel 4 XL : la fiche technique
Tout flagship qu'il est, le Pixel 4 de Google ne bénéficie pas des toutes dernières avancées en termes de hardware. Cela est notamment vérifiable par la présence d'un Snapdragon 855 au détriment de la version « + » du SoC de Qualcomm.Certains tiqueront également sur l'absence d'une puce de stockage UFS 3.0. Un standard qui tend à se généraliser dans l'industrie, et qui offre des vitesses de lecture et d'écriture tout bonnement inédites.
Pixel 4 | |
Écran | 6.3" OLED HDR 90 Hz (19:9) QHD+ (537 ppp) |
SoC | Snapdragon 855 (7 nm) : 1x 2.84 GHz + 3x 2.42 GHz + 4x 1.78 GHz & GPU Adreno 640 |
RAM | 6 Go |
Stockage | 64 Go (UFS 2.1) |
Batterie | 3 700 mAh |
APN avant | 8 MP (ƒ/2.0 1,22 µm) 3D ToF |
APN arrière | Grand angle (12 MP ƒ/1.7 1,22 µm OIS EIS) Téléobjectif (16 MP ƒ/2.4 1 µm OIS EIS) |
Vidéo | 2160p@30 ips, 1080p@30/60/120 ips, 1080p@30 ips |
Prise jack | Non (adaptateur non-inclus, écouteurs USB-C fournis) |
Étanchéité | IP68 |
Charge | 18 W (inclus) et 11 W sans-fil |
Connectivité | Bluetooth 5.0, Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac, NFC |
Dimensions | 160,4 x 75,1 x 8,2 mm |
Poids | 193 g |
Prix | 899€ |
Il n'est pas bien difficile de jouer au jeu des sept différences entre ce nouveau modèle et le Pixel 3 XL. Tout, ou presque, a été revu et amélioré par Google. Outre le SoC, c'est aussi la mémoire vive qui passe de 4 à 6 Go. La batterie fait elle aussi un saut en avant avec 3 700 mAh contre 3 430 mAh l'an dernier.
Côté photo, Google a aussi doté son Pixel 4 d'un second module téléobjectif afin d'améliorer ses résultats en zoom. Enfin, le capteur d'empreintes digitales disparaît au profit d'une technologie de reconnaissance faciale 3D rappelant le Face ID d'Apple, ou encore le Face Unlock de Huawei sur les derniers Mate.
Dans sa boîte, le Pixel 4 XL s'accompagne d'un adaptateur secteur 18 W, d'un câble USB-C 3.1 vers USB-C 3.1, d'un dongle USB-A vers USB-C et d'une paire d'écouteurs USB-C.
Discrimination esthétique
Avant toute chose, arrêtons-nous un instant sur un détail important : cette année, le Pixel 4 n'est disponible en France que dans un seul coloris, noir.Alors que Google surprend chaque année avec des teintes audacieuses sur ses produits, on ne s'explique pas que le Vieux Continent soit ainsi discriminé. Les États-Unis peuvent, eux, profiter du smartphone en blanc mais aussi en orange. Fermons la parenthèse.
Finalement non. Rouvrons-là. Il ne s'agit pas que d'une histoire de coloris. Au fil des générations, Google a développé une patte esthétique assez reconnaissable. Et dans cette charte graphique, le revêtement bimatière (mi-brillant, mi-mat) du dos de ses smartphones occupe une place de choix.
Figurez-vous que dans le cas de ce Pixel 4 XL noir, l'intégralité du dos est en verre brillant. Le smartphone cultive ainsi une ressemblance gênante avec un iPhone 11 et — autant l'écrire — n'est absolument pas une réussite en termes de design. Fermons, pour de bon, la parenthèse.
Côté gabarit, le Pixel 4 XL est respectivement plus haut, plus épais mais légèrement moins large que ne l'était le Pixel 3 XL. Inutile donc de préciser qu'il s'agit-là d'un smartphone à réserver aux amateurs de grandes diagonales. Il vous sera très difficile de manipuler le smartphone à une main.
Outre son dos particulièrement banal, et dont le verre Gorilla Glass 5 est très friand des traces de doigt, le Pixel 4 XL affiche un cerclage en aluminium brossé au rendu curieux. Curieusement cheap, même. C'est bien simple : ça ressemble à du plastique.
Situé sur la tranche droite du smartphone, le bouton d'allumage était sur les générations précédentes l'occasion pour Google d'apporter une petite touche d'excentricité à l'ensemble. Point de couleur cette année, mais un blanc offrant sa seule touche de contraste à une robe bien trop sérieuse.
L'an passé, l'épaisse encoche du Pixel 3 XL avait fait jaser. C'est de bonne guerre. D'autant que l'interface était parfois assez mal optimisée pour la prendre en charge correctement.
Cette année, Google boxe dans une autre catégorie. D'aucuns pourraient y voir un rétropédalage dans une industrie ne jurant plus que par l'écran total, mais la firme de Mountain View assume ses choix.
Retour donc en 2017, avant qu'Apple ne vienne embêter son monde avec son histoire d'encoche. Le Pixel 4 affiche un front assez épais - finalement assez similaire à celui du Pixel 3a XL. La raison ? De nombreux capteurs y sont intégrés. Appareil photo avant, capteur de luminosité, caméra 3D ToF, radar Soli... Autant de petites nouveautés sur lesquelles nous reviendrons dans la partie dédiée au logiciel.
Enfin, la partie inférieure du téléphone affiche le port USB-C ainsi qu'un duo de grilles de haut-parleurs, lesquelles fonctionnent en stéréo avec le haut-parleur situé au-dessus de l'écran. Comme l'an passé, la partie audio du smartphone est plutôt bonne, et le son produit par le Pixel 4 se montre doux et harmonieux.
Un écran magnifique, plus réactif que jamais
Tutoyant l'excellence de Samsung l'année dernière en matière d'écran, Google surpasse selon nous le maître en 2019.L'écran 6,3 pouces du Pixel 4 XL est non seulement parfaitement calibré et défini. Il est d'une fluidité sans pareille, et contribue à rendre l'expérience Android 10 prodigieusement confortable.
On l'a déjà dit : Google intègre cette année à son flagship un écran QHD+ (537 ppp) ayant la particularité de pouvoir jongler entre 60 et 90 Hz. Lors de sa conférence, le constructeur admettait avoir fait ce choix afin de préserver la batterie du téléphone — davantage mise à l'épreuve avec un taux de rafraîchissement élevé.
Sur ce mode « Smooth Display », commençons par dire qu'il fait des merveilles. À l'instar de OnePlus avec le OnePlus 7 Pro et plus récemment avec le OnePlus 7T, le Pixel 4 donne l'impression d'être le smartphone le plus rapide que l'on n'a jamais eu entre les mains (spoiler : ce n'est pas le cas).
C'est grâce, d'une part, à une fluidité accrue permise par ce nouvel écran, mais aussi via la parfaite intégration logicielle d'Android 10 dans le nouveau bébé de Google.
Pour ce qui est du côté « dynamique » de l'écran, on avoue cependant être un peu chafouins. Pas que l'on ne comprenne pas le fond, mais la forme pose problème. Il a en effet été découvert que la bascule entre un affichage 60 et 90 Hz s'effectuait sur la seule base de la luminosité de l'écran. Ainsi, tant que votre smartphone affiche une luminosité de 75% ou plus, l'écran se calibre en 90 Hz. En dessous, il repasse à 60 Hz.
De la part de Google, la simplicité (et l'incohérence) de cette manœuvre nous étonne. Qu'importe : il est possible de forcer l'affichage constant du 90 Hz en devenant développeur. Au grand dam de votre batterie, n'en doutez pas.
Forcer l'affichage 90 Hz : mode d'emploi
Si les va et vient de l'écran entre le mode 60 et 90 Hz vous irritent, sachez qu'il est possible de bloquer le refresh rate du Pixel 4 à 90 Hz. Voici comment vous y prendre.
- Ouvrez les réglages
- Rendez-vous tout en bas et cliquez sur À propos du téléphone
- Tout en bas, tapotez 10 fois sur « Numéro de build ». Vous voilà devenu développeur.
- Retournez dans le menu Système, cliquez sur paramètres avancés, puis entrez dans les options pour les développeurs
- Dans la liste, vous trouverez un item intitulé « Force 90 Hz refresh rate » qu'il vous suffit d'activer
Par défaut, l'écran du Pixel 4 pourra chagriner les amateurs de contrastes. Un simple détour du côté des options graphiques vous permettra de sélectionner le mode « contrasté » plutôt que « adaptatif ». Vos yeux n'en seront que plus flattés.
Du reste, la luminosité maximale du téléphone nous apparaît plutôt correcte, avec des valeurs avoisinant les 430 cd/m2. Ici, la concurrence fait beaucoup mieux, surtout en plein soleil. Mais, par chance, Google a l'habitude de sortir ses nouveaux smartphones au milieu de l'automne.
Enfin, que l'on aime ou l'on déteste l'épais front dont se dote le Pixel 4, il faut reconnaître que l'écran n'a a souffrir d'aucune encoche, poinçon ou autre goutte d'eau. Vos contenus vidéo n'en seront appréciés que plus confortablement.
Le Pixel 4, ou les doux chaussons d'Android 10
Qu'est-ce qu'un Pixel, si ce n'est la représentation d'un idéal pour Google ? Pour la firme, voici à quoi doit ressembler un smartphone sous Android en 2019. Et autant dire qu'à ce petit jeu du logiciel, ce n'est pas à ce vieux singe qu'on apprendra la grimace.Livré de série avec Android 10, le Pixel 4 est probablement le smartphone le plus fluide qu'on ait jamais vu. Nous ne parlons même pas de performances ici, mais bien de ressenti. On glisse d'une application à une autre avec une aisance permise non seulement par un écran rafraîchi plus régulièrement, mais aussi par un logiciel pensé en complémentarité totale avec le Pixel 4.
Dans les faits, cette nouvelle mouture d'Android diffère assez légèrement du fork d'Android 9 sous lequel tournait le Pixel 3. Il va sans dire que la navigation gestuelle a néanmoins été améliorée, et permet — enfin ! - d'effectuer un retour sur la page en faisant glisser son doigt vers la gauche.
Mais plutôt que de refaire la liste des nouveautés apportées par Android 10, autant aborder le sujet épineux de Face Unlock : la technologie de reconnaissance faciale 3D du Pixel 4.
Le « cas » Face Unlock
Il faut déjà comprendre deux choses à son sujet. Face Unlock fait collaborer une caméra 3D ToF à une puce radar Soli, permettant une détection bien plus large du visage de l'utilisateur. Aussi, n'y allons pas par quatre chemins : le Pixel 4 bénéficie du déverrouillage facial le plus rapide qu'on ait jamais vu sur un smartphone.Mais de cette vélocité ne naissent pas que des avantages. En réalité, Face Unlock est frustrant, et à bien plus d'un titre. L'angle de la détection est tellement large, et le radar tellement sensible qu'il n'est pas rare de saisir son téléphone et de le déverrouiller alors même que vous ne vouliez que consulter vos notifications sur l'écran d'accueil.
Bien entendu, il s'agit-là d'une option qu'il suffit de décocher. Mais que cela soit voulu comme étant la « bonne façon d'utiliser Face Unlock » a de quoi dérouter.
Tout rapide qu'il est, Face Unlock n'est en aucun cas la solution la plus sécurisée du moment. Vous êtes au courant, pas vrai ? La reconnaissance faciale du Pixel 4 fonctionne même si vous avez les yeux fermés. Pire ! Google précise jusqu'à dans le menu dédié à Face Unlock que « une autre personne peut également déverrouiller votre téléphone en tenant celui-ci devant votre visage, même si vous avez les yeux fermés » et que votre Pixel 4 peut être déverrouillé « par quelqu'un qui vous ressemble beaucoup, comme votre jumeau/jumelle ». Rassurant.
En clair, Face Unlock donne alors surtout l'impression d'être une fonctionnalité qui marche très bien... jusqu'à ce qu'elle marche très mal. En cela, elle est beaucoup plus imprévisible qu'un capteur d'empreintes classique qui, à défaut d'être « révolutionnaire », fonctionne parfaitement.
Motion quoi ?
Mais puisque l'on parle gadgets, l'heure est venue d'aborder le cas de Motion Sense — le petit nom donné à Google pour la fonctionnalité permettant de contrôler « sans les mains » son smartphone.Si vous étiez déjà dubitatifs devant les tentatives similaires d'autres constructeurs (Samsung, LG, ...), laissez-nous vous dire que vous ne risquez pas d'être subjugués par celle de Google.
En toute franchise : je peine encore à trouver un intérêt à tant d'investissement en recherche et développement. Pour dire les choses très clairement, à l'heure où sont écrites ces lignes, Motion Sense ne vous sert qu'à passer d'un morceau de musique à un autre, à snoozer votre alarme, et à rejeter un appel téléphonique.
Faire un geste de la main devant l'appareil photo de son smartphone plutôt que de toucher ledit smartphone pour effectuer la même action. Voilà ce que Google nous propose comme innovation phare en cette fin 2019.
Et encore. Si ça fonctionnait, on se contenterait de relever l'aspect gadget de la chose. Mais en plus d'être inutile, Motion Sense est à peu près aussi peu fiable que le capteur d'empreintes ultrasonique du Galaxy S10 (ok, elle était facile).
Passer un titre sur Spotify me demande en moyenne 3 à 4 essais avant de parvenir à mes fins. Et contrairement à ce que Google annonçait pendant sa conférence, aucun tutoriel ne vient vous sauter au visage pour vous apprendre à manier Motion Sense. Il faudra aller le chercher vous-même dans les méandres des réglages du smartphone ! (Réglages > Recherche > Astuces Pixel > Gagner du temps)
Un flagship aux solides performances
En termes de performances, les smartphones Pixel ne se sont jamais avancés comme étant des foudres de guerre piétinant toute la concurrence sur leur passage.La philosophie de Google est simple : faire en sorte que notre smartphone fasse tourner sans broncher l'intégralité des applications et jeux de notre catalogue. Plutôt louable, n'est-ce pas ?
Alors plutôt que de pousser tous ses composants dans leurs retranchements et de jouer à celui qui a la plus grosse (étoile au classement des benchmarks), Google signe une fiche technique très efficace, sans en faire trop.
Pourvu d'un Snapdragon 855, le Pixel 4 remporte 366123 points sur AnTuTu Benchmark. Un score parfaitement raccord avec la lecture de la fiche technique donc. Benchmark 4 lui accorde pour sa part 3093 points en single-core et 9919 en multi-core. La version 5 de Benchmark octroie quant à lui 637 points en single et 2439 points en multi-core au Pixel 4. Peu ou prou autant que le Samsung Galaxy Fold donc.
Le GPU Adreno 640 est excellent pour l'affichage de scènes 3D très exigeantes. Ce que confirme 3D Mark dans le test Sling Shot Extreme, en octroyant 4 808 et 4 458 points dans ses deux versions en OpenGL et Vulkan.
Côté mémoire flash en revanche, le Pixel 4 est à des années-lumière de ses concurrents pourvus d'une puce UFS 3.0. Androbench calcule une vitesse de lecture séquentielle à 634 Mb/s et 247,75 Mb/s en écriture séquentielle. Les OnePlus 7 et 7T, par exemple, culminent à 1410 Mb/s en lecture.
Mais comme nous le disions plus haut : le Pixel 4 donne parfaitement le change. Il n'est peut-être pas le plus rapide du marché, mais il donne l'impression de l'être. N'est-ce pas tout ce qui compte.
Call of Duty : Mobile et Fortnite peuvent être lancés dans leur configuration maximale sans esquinter le téléphone, et en restant parfaitement fluides. On mettra par contre un léger bémol sur la chauffe provoquée par des sessions de jeu intensives.
Y a-t-il du mieux en autonomie ?
L'an dernier, l'autonomie faisait partie des plus gros défauts des Pixel 3 et Pixel 3 XL. En ayant pris connaissance de la fiche technique respective des deux smartphones, nous avons constaté que le constructeur leur avait offert des batteries de plus grandes capacités cette année. Cela est-il suffisant, alors que le Pixel 4 est maintenant en mesure d'afficher du 90 Hz ?En quelque sorte. Disons que si la question est : « l'autonomie est-elle meilleure ? », la réponse est oui. Notre test à montré que le Pixel 4 XL (batterie de 3 730 mAh) pouvait tenir 23h15 de charge pour un temps d'affichage de 6h17. Pour rappel, le Pixel 3 XL nous avait lâché au terme de 19h pour 4h30 d'affichage.
Les progrès sont donc réels, et viennent hisser le Pixel 4 XL au même niveau que l'iPhone 11 pour lequel nous avions calculé des données similaires.
Nous n'avons pas été en mesure de prendre en main le Pixel 4 classique. Mais sa batterie de 2 800 mAh seulement ne doit pas être en mesure de lui accorder plus de 5h de temps d'écran, au mieux.
Pour ce qui est de la recharge, l'adaptateur secteur 18 W fera regagner 50% de jus à votre smartphone en 30 minutes. Comptez 1h30 tout rond pour passer de 0 à 100%.
Un appareil photo toujours au top
Google s'est forgé une solide réputation en termes de photographie. Les Pixel 3 restent encore à ce jour parmi nos photophones favoris, et n'ont rien perdu de leur superbe.Ce qui fait que la magie opère ? Le traitement numérique réalisé par les puces intégrées au smartphone. Et cette année, ce traitement est réalisé par le nouveau Pixel Neural Core, que Google promet être encore plus rapide et performant pour sublimer vos clichés.
Il faut néanmoins garder les pieds sur terre (et ce même si Google veut nous envoyer dans la Voie lactée avec son mode astrophotographie). Le Pixel 3 était impressionnant parce que la concurrence n'avait rien de bien intéressant à nous montrer.
Un an plus tard, la donne a bien changé. Se sont succédé, pour ne citer que ceux-là, les Huawei P30 Pro et l'iPhone 11 Pro : deux smartphones qui n'ont clairement rien à envier à celui de Google.
Pourtant, jouer de l'obturateur avec un Pixel a quelque chose de caractéristique. Le « Pixel look », comme l'appelle Google, est un parti pris artistique qui fait que chaque photo que l'on prend se voit sublimée d'un petit quelque chose.
Y allant un peu fort par moments sur le contraste et la saturation, l'algorithme de Google s'efforce à magnifier vos clichés, sans pourtant plonger dans le post-processing décomplexé.
Ne changeant pas grand-chose à sa formule hardware (un capteur 12,2 mégapixels ouvrant à ƒ/1.7), le Pixel 4 nous offre des images très détaillées, et toujours agréables à regarder.
Le piqué au centre de l'image est tout bonnement excellent, et la restitution des couleurs d'une redoutable efficacité.
Par défaut, on pourra s'étonner que le Pixel 4 ait la fâcheuse tendance à sous-exposer légèrement les scènes. Sans doute pour les rendre encore plus dramatiques et forcer davantage le contraste. Mais cette année, l'application intègre de nouveaux jouets permettant de régler indépendamment la luminosité et les ombres de l'image.
Encore mieux : la fonction HDR+, qui permet aux smartphones Pixel d'exposer parfaitement toutes les zones de l'image, est visible en temps réel sur votre écran. Plus la peine d'attendre le traitement a posteriori du déclenchement. Ce que vous voyez correspond exactement au résultat que vous aurez dans votre pellicule (merci le Pixel Neural Core).
En bref : on touche encore à l'excellence en la matière. On ne peut toutefois pas s'empêcher de remettre en question l'intérêt d'un second capteur sur le Pixel 4. Surtout du choix de ce second capteur.
Alors que l'industrie semble avoir acté de façon unilatérale que le grand-angle est beaucoup plus amusant que le téléobjectif, Google nage à contrecourant et inaugure sur son Pixel 4 une focale de 45 mm correspondant à un zoom 2x.
Nous sommes de mauvaise foi. Nous comprenons bien la démarche de Google. Il faut dire que le constructeur avait créé la surprise l'an dernier avec sa fonctionnalité Super Res Zoom qui, bien qu'entièrement numérique, permettait d'obtenir des résultats bluffants à longue distance.
Cette année, Google veut aller encore plus loin, et permet avec son téléobjectif de repousser les limites de Super Res Zoom. Il est maintenant possible de zoomer jusqu'à 8x (hybride) sur votre sujet. Si l'image est forcément un peu bruitée à l'arrivée, il faut reconnaître que le niveau de détails que l'algorithme est parvenu à conserver est impressionnant.
Encensé pour son mode portrait, Google ne fait cette année ni mieux, ni pire. Le Pixel 4 est parfaitement capable de détourer harmonieusement un sujet et de créer un flou d'arrière-plan saisissant.
On regrettera simplement à ce sujet que ce soit désormais le téléobjectif qui soit utilisé dans la manœuvre, et plus la focale standard de 28 mm. Par conséquent, il devient plus complexe de créer des scènes de groupes ; le mode portrait devient davantage réservé à des clichés individuels.
Un constat qui peut être décliné à l'avant du smartphone. Contrairement au Pixel 3 XL qui embarquait deux focales différentes à l'avant, le Pixel 4 XL fait l'impasse dessus, et ne propose qu'une unique lentille (assez large tout de même) de 22 mm. Ici encore, le mode portrait est de très bonne facture.
Et quid du mode nuit alors ? C'est vrai : après tout, si le Pixel 3 a eu aussi bonne presse, c'est notamment parce qu'il a très largement démocratisé l'usage de la photographie de nuit.
Sans surprise, le Pixel 4 est de nouveau excellent dans ce domaine. Souverain en ses terres, le smartphone estampillé Google fait preuve d'un certain goût pour les scènes nocturnes, tout comme pour les intérieurs où la luminosité vient à manquer.
On ne distingue en revanche pas de grand progrès en la matière par rapport à la génération précédente. Peut-être certaines scènes sont tout de même plus détaillées, la luminosité mieux gérée. Il faudrait un comparatif précis des deux smartphones pour en avoir le cœur net.
Encore assez frais dans mon esprit, je dirais que le Pixel 4 fait légèrement mieux en photo de nuit que l'iPhone 11. Mais leur philosophie de traitement est bien différente. Le Pixel 4 va s'évertuer à corriger la balance des blancs pour éviter que des teintes jaunâtres apparaissent sur les clichés. Apple va privilégier une restitution « fidèle » de ce qu'il perçoit.
Reste qu'à titre personnel, j'ai une légère préférence pour le smartphone d'Apple. Et pour une raison toute simple : le mode photo de nuit s'active automatiquement, quand le smartphone en a besoin pour capter davantage de lumière. Ici, Google demande à l'utilisateur de choisir entre deux modes de capture différents, et dont le résultat varie forcément.
Le mode astrophotographie du Pixel 4
Cela n'aura échappé à personne : Google inaugure cette année avec Night Vision 2.0 un mode dédié à l'astrophotographie.
Pour l'activer, il suffit de disposer son smartphone sur un trépied, ou une surface fixe, pour que le mode Photo de Nuit permette automatiquement en mode astrophotographie.
Malheureusement, je n'ai pas été en mesure de m'éloigner suffisamment de la pollution lumineuse et de la grisaille pour que les résultats soient probants.
Enfin, les vidéastes seront particulièrement attristés d'apprendre que le Pixel 4 n'est pas capable de filmer au-delà de la 4K à 30 images par seconde. D'autant plus dommage que la stabilisation est ici plus que correcte. Google a justifié son choix en indiquant que, d'après lui, les utilisateurs continuent de préférer le 1080p.
Google Pixel 4 XL : l'avis de Clubic
Le Pixel 4 est un drôle de smartphone. Le nouveau flagship de Google excelle à nous offrir ce que nous attendons tous (des photos magnifiques), mais pêche sur plusieurs aspects sur lesquels il était très attendu.Si Face Unlock est proprement impressionnant de par sa rapidité, on reste très dubitatifs quant à l'intérêt de Motion Sense et des contrôles gestuels sur le Pixel 4. Difficile de voir autre chose qu'un gadget dans une puce permettant (quand elle le veut bien) de passer d'un titre à l'autre en agitant sa main devant l'écran.
Aussi, on ne cache pas notre déception en matière de design. D'autant plus que la France est très mal lotie, avec un seul modèle noir disponible — impersonnel au possible. Du reste, l'écran du Pixel 4 est une véritable petite merveille. Et il lui faut bien ça pour afficher les magnifiques clichés que vous serez en mesure de prendre grâce à lui.
Test réalisé à partir d'un exemplaire prêté par la marque
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