L'objectif annoncé par Intel, selon lequel les ultrabooks devraient représenter 40% des ventes d'ordinateurs portables grand public d'ici fin 2012 n'est pas tenable, déclare Asus, dont l'Ultrabook UX21 de la série UX (ci-contre) pourrait sortir en septembre prochain. Selon Jerry Shen, cet objectif de 40% ne serait en toute vraisemblance accessible qu'en 2013. A titre indicatif, Asus, qui est le cinquième plus gros fabricant d'ordinateurs au monde en matière de ventes, prévoit que sa série d'Ultrabooks « U » représente 20% de ses ventes d'ordinateurs portables l'an prochain.
Premier obstacle à la montée en flèche des appareils à mi-chemin entre ordinateur portable et tablette : les complexités techniques engendrées par la conception et la construction de ces appareils ultra-fins. Pour exemple, Jerry Shen a mentionné le fait que si les processeurs dédiés à ce nouveau pan de marché sont puissants, le corollaire est qu'ils dégagent une grande quantité de chaleur, problème que le DG d'Asus qualifie de « très difficile à résoudre ».
La seconde entrave à la consécration rapide des Ultrabooks n'est autre qu'un défaut de capacité de production. Pour conférer aux Ultrabooks leur ultra-minceur, il faut en effet fabriquer des composants spécifiques. Pour ce qui est des fournisseurs d'Asus, M. Chen évalue la capacité de production actuelle à 200 000 Ultrabooks par mois maximum (alors que le fabricant taïwanais a vendu aux alentours d'un million de portables par mois au deuxième trimestre 2011).
Comme, dans ces conditions, il ne peut tabler sur un grand nombre de ventes, Asus fait dans le haut-de-gamme en créant cinq à sept modèles de notebooks dont les prix s'échelonneront de 799 à 1999 euros.
Intel n'ignore pas ces freins. Le constructeur a même, au début du mois, créé un fonds de 300 millions de dollars pour travailler à la résolution de certains de ces problèmes. Selon David Flanagan, directeur général d'Intel Capital, en charge du fonds, une partie de cette belle somme servirait à parer au problème de l'insuffisance de capacité de production pour les composants fins. Le fonds serait également utilisé pour mettre au point des éléments à ajouter aux Ultrabooks, tels que des capteurs intégrés ou des logiciels et services, comme du stockage dans le cloud. Selon David Flanagan, ces ajouts permettraient d'accroître la valeur des Ultrabooks, à défaut de pouvoir pour le moment en abaisser le prix.