Asus Taichi, l'ultrabook à deux écrans

Frédéric Cuvelier
Publié le 17 juin 2013 à 17h57
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A la désormais longue liste des nouveaux formats d'ordinateurs portables engendrés par l'arrivée de Windows 8, il faudra ajouter le Taichi d'Asus. Une machine à nulle autre pareille, puisqu'elle a la particularité d'utiliser deux écrans.

Quand il s'agit de lancer des formats originaux, Asus n'est jamais loin. Rappelons en effet que le constructeur fut le premier à se lancer sur le terrain des netbook, alors qu'on doit à Asus le concept de l'hybride, dont le Transformer fut le premier représentant. Alors quand Microsoft lance un OS qui mise avant tout sur l'usage tactile, Asus saute sur l'occasion pour montrer ce dont il est capable.

Et cela nous donne le Taichi, un ordinateur portable unique, sorte de vitrine technologique de la marque. Unique, car c'est actuellement le seul du marché à posséder deux écrans : l'un que l'on trouve à son emplacement habituel, l'autre qui se positionne à l'arrière du premier, en lieu et place de la traditionnelle coque de protection.

Ordinateur convertible comme l'est le Lenovo Yoga 13, le Taichi est la réponse la plus originale qu'Asus ait trouvée à la problématique posée par Windows 8. Cette réponse est-elle satisfaisante ? Vérifions-le.



Présentation[/anchor]

Asus Taichi 21
Caractéristiques techniques
Réf. exacteAsus TAICHI21-CW003H
Ecran - Définition2x 11,6 pouces
1 920 x 1 080 pixels
ProcesseurIntel Core i5-3317U
(1,8 GHz)
Nombre de cœurs2 (4 avec HyperThreading)
Mémoire vive4 Go DDR3 1 600 MHz
Carte graphique
Intel HD 4000
StockageSSD 128 Go
Wi-Fi802.11 b/g/n
Bluetooth4.0
Lecteur de cartesSD, SDHC, SDXC
Connectique PC2x USB 3.0
Connectique A/Vmini-HDMI 1.4, mini-VGA, casque/micro
Webcam0,9 MP + APN 5 MP
Touchpad105 x 64 mm cliquable multipoint
OSWindows 8 64 bits
Batterie4 cellules 36,9 Wh
Dimensions325 x 226 x 17.4 (8) mm
Poids
1,25 Kg
Ceux qui ont déjà eu entre les mains un Zenbook d'Asus ne seront pas perturbés par le design de ce Taichi. Coque entièrement en aluminium, qualité des finitions, choix des couleurs : l'aspect général de cet ultrabook est très proche de celui de l'UX21A de la marque.

Notez toutefois que le constructeur a revu les dimensions légèrement à la hausse, sauf au niveau de l'épaisseur, qui reste toujours aussi faible (16,5 mm). Et si le poids est également plus important de 150 grammes, les 1 250 grammes du Taichi nous paraissent raisonnables si l'on considère le second écran et la couche de verre Gorilla qui le protège.

Venons-en justement à ces deux écrans, qui affichent les mêmes caractéristiques : il s'agit de deux dalles IPS affichant sur 1 920 par 1 080 pixels, soit une définition Full HD. En revanche, lorsque l'écran « externe » est tactile et recouvert d'une couche de verre qui prend autant les reflets que les traces de doigts, l'écran « interne » bénéficie quant à lui d'un traitement antireflet et ne dispose pas d'une couche tactile.

Du fait de la présence du Gorilla Glass sur l'écran tactile, les performances de ces deux écrans varient légèrement : une fois la calibration effectuée (sur l'écran interne), la colorimétrie est excellente dans les deux cas (delta E moyen de 0,4 à l'intérieur, 1,2 à l'extérieur), la luminosité équivalente (188 et 190 cd/m² pour 200 demandés), mais les noirs sont plus délavés sur l'écran tactile (0,48 cd/m², contre 0,3 à l'intérieur). En résulte un contraste plus important sur l'écran intérieur (627:1) que sur l'écran tactile (395:1) : deux chiffres qui restent toutefois satisfaisants, si tant est que vous pensiez à désactiver le capteur de luminosité ambiante du Taichi.



Configuration matérielle[/anchor]

L'Asus Taichi existe en deux versions : le Taichi 21, notre exemplaire de test, et le Taichi 31, au format 13,3 pouces. Sur le premier, vous avez le choix entre un Core i5-3317U ou un Core i7-3517U côté processeur, et un SSD Sandisk X100 de 128 ou 256 Go. Le Taichi 31 ne reprend quant à lui que les options les plus onéreuses (Core i7, SSD 256 Go) et affiche un poids plus conséquent (1,56 Kg au lieu de 1,25 Kg).

Les autres éléments de ces deux configurations sont complètement identiques, avec 4 Go de DDR3-1600, une compatibilité Wi-Fi 802.11n (et Intel WiDi) et Bluetooth 4.0, alors que l'Asus Taichi est éligible à la technologie Anti-Theft d'Intel qui permet, pour rappel, de désactiver à distance un ordinateur qui aurait été volé ou égaré.

Coté équipement, les deux modèles offrent les mêmes prestations : webcam 720p et APN 5 mégapixels côté « tablette », permettant de filmer en 1080p, deux ports USB 3.0, un port micro-HDMI et un autre au format mini-VGA, convertible en VGA via un adaptateur fourni. Un autre adaptateur, livré également par Asus, permet d'utiliser un port USB pour disposer d'un port Ethernet absent par défaut, finesse du Taichi oblige. Sachez également que le bundle Asus s'accompagne, comme sur les Zenbook de la marque, d'une housse de protection.

Deux points noirs sur ce portable : l'absence de lecteur de cartes, d'une part, mais surtout la capacité particulièrement faible de la batterie : 35 Wh, y compris pour le modèle 13 pouces. Cela promet une autonomie relativement faible, notamment lors de l'usage des deux écrans.



A l'usage, ergonomie[/anchor]

La particularité de l'Asus Taichi, c'est sans conteste son second écran. À quoi sert-il en pratique ? Asus présente le cas d'un père qui travaille dans le train pendant que son fils, en face, regarde un film. Soit. On peut également évoquer le cas, pour les professionnels, d'une présentation projetée sur l'écran tactile pendant que l'orateur peut lire ses notes sur l'autre écran. Très bien. Mais finalement, pour tout un chacun, difficile de trouver une réelle justification à l'utilisation simultanée de ces deux écrans, notamment si l'on ajoute le problème du contraste plus limité de la dalle tactile et celui du compromis à trouver quant à l'inclinaison de ces deux écrans, afin que tous les utilisateurs disposent d'un angle de vision confortable.

En revanche, à l'usage, c'est plutôt agréable de travailler sur son portable de manière « traditionnelle », puis d'utiliser les aptitudes tactiles du Taichi en refermant simplement le capot. Le temps de basculement entre les deux écrans est relativement court, et malgré les petits ratés du Taichi aux débuts de nos tests, nous n'avons par la suite rencontré aucun problème de fonctionnement du dispositif. Sachez qu'en dehors de ce mode automatique qui envoie l'affichage d'un écran à l'autre en fonction de votre utilisation, Asus a prévu un raccourci sur le clavier qui autorise un mode clone et un mode bureau étendu.

Reste le problème engendré par la présence d'un écran tactile et d'un autre qui ne l'est pas : de quoi troubler probablement certains utilisateurs qui tenteront vainement d'utiliser Metro en tactile sur l'écran principal du Taichi.



Concernant le clavier du Taichi justement, pas vraiment de défaut à signaler : certes, le pavé directionnel est un peu sacrifié, mais les autres touches sont de bonnes tailles et bien séparées, la course est suffisante, bref, la frappe est agréable. En outre, ce clavier bénéficie d'un rétroéclairage dont l'intensité peut être ajustée (deux modes ou désactivé) via un raccourci. Nous avons en revanche été un peu moins satisfaits du touchpad multipoint qui, s'il dispose de dimensions tout à fait confortables, ne s'est pas toujours montré d'une réactivité exceptionnelle.

Côté suite logicielle, saluons les efforts d'Asus qui laisse le choix à l'utilisateur d'installer les programmes de son choix, sans que ces derniers installés par défaut. Problème, l'application qui autorise ce choix souffre de dysfonctionnements du point de vue de l'affichage qui découragent son utilisation. La seule application qui a ainsi trouvé grâce à nos yeux est l'Instant Connect, qui permet d'utiliser un smartphone Android comme point d'accès. On passe en revanche sur l'écran de réglages mis en place par Asus : la présentation à la Metro est réussie, mais l'intérêt reste assez limité.



Performances : les scores de l'Asus Taichi[/anchor]

Comment se comporte notre Taichi 21 face à d'autres ultrabooks sous Windows 8 que nous avons testés dernièrement ? Notre modèle de test, équipé d'un Intel Core i5-3317U et d'un SSD de 128 Go est ici mis en concurrence avec l'Acer Aspire S7, les Lenovo Twist et Yoga 13, et le Toshiba U920T.



Sur les tests mettant en cause le processeur (ScienceMark, Cinebench), le Taichi affiche les performances attendues, quoique légèrement en deçà de la concurrence, pourtant équipée du même CPU (Lenovo Twist, Aspire S7). La faute n'en incombe pas à la bande passante mémoire, la plus importante de ce comparatif et sur les tests 3D (3DMark, Call of Duty), cette anomalie n'est pas reproduite. Quant au SSD Sandisk qui équipe le Taichi, ses performances sont remarquables, que ce soit en lecture ou en écriture.

Cette bande passante performante alliée aux excellentes prestations du SSD permet également au Taichi de se placer parmi les meilleurs modèles pour ce qui est de la compression (Mediacoder, Winrar) ou d'un test complet comme celui de PCMark 7. Finalement, ce n'est que lorsque nous arrivons au test de température que l'on comprend les contre-performances du Taichi sur Cinebench et ScienceMark : le portable chauffe beaucoup et le Core i5-3317U ajuste sa fréquence à la baisse en fonction de cette donnée. Les exercices de compression, moins longs et moins intenses, n'engendrent pas ce phénomène.

Qui dit chauffe importante dit également nuisances sonores : certes, au repos, le Taichi est complètement silencieux, mais son ventilateur se met rapidement en branle et implique par moment une pression acoustique suffisante pour rendre l'ultrabook d'Asus assez bruyant.

Enfin, côté consommation, le Taichi 21, malgré son écran de 11,6 pouces, se montre le plus gourmand de nos PC, alors qu'en charge, il reste dans la moyenne des 5 machines testées. Cette consommation pas vraiment maîtrisée et la batterie à la capacité réduite impliquent sans surprise une autonomie particulièrement faible : seulement plus de 3 heures et 14 minutes. Et si l'on utilise le Taichi avec ses deux écrans, l'autonomie chute à 1 heure et 21 minutes. Insuffisant.

Notre avis[/anchor]

Si l'on se réfère aux performances du Taichi (et notamment celles du SSD), son design toujours aussi soigné et ses aptitudes tactiles (un simple basculement permet de l'utiliser comme une tablette), l'ultrabook d'Asus pourrait conquérir le cœur de ceux qui sont à la recherche d'un produit alliant usage classique d'un portable et usage tactile.

Oui mais voilà, le Taichi souffre de problèmes qui nous semblent rédhibitoires : les soucis d'affichage rencontrés en début de test, probablement liés à la chauffe excessive de l'appareil, ne mettent pas en confiance. Son autonomie réduite, voire très limitée si vous utilisez les deux écrans, est un autre point noir. Enfin, le prix parait trop élevé au regard de ce qui existe chez la concurrence, et notamment au niveau d'un Yoga 11 S, la variante Windows 8 du convertible de Lenovo. Bref, le Taichi nous semble davantage fait pour épater la galerie et démontrer le savoir-faire d'Asus que pour répondre à une véritable problématique d'utilisateur.

Asus Taichi 21

4

Les plus

  • Aptitudes en tactile
  • Performances intéressantes
  • Clavier rétroéclairé

Les moins

  • Intérêt des deux écrans ?
  • Chauffe trop
  • Autonomie réduite
  • Le prix

Performances7

Autonomie3

Ergonomie / Finition7

Positionnement tarifaire5



Frédéric Cuvelier
Par Frédéric Cuvelier

Mes domaines de prédilection ? Les ordinateurs portables et les SSD ! Mais de temps à autre, je m'autorise quelques infidélités pour des boîtiers, des alimentations ou des solutions de refroidissement, tests dont je suis particulièrement friand. Je déteste l'expression "Le mieux est l'ennemi du bien" (notamment lorsqu'il s'agit de rendre mon PC silencieux), les livreurs qui arrivent sans bordereau et les coups de pieds de Polo sous le bureau. J'aime réussir mes photos-produit, améliorer les protocoles de test et cocher la case "Public" de notre interface d'édition. Féru de football, je m'essaie également à la photographie à mes heures perdues et ne recule jamais devant une petite partie de poker. Le tout saupoudré de beaucoup, beaucoup de musique.

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