© Jacqueline Orrell/SLAC National Accelerator Laboratory
© Jacqueline Orrell/SLAC National Accelerator Laboratory

« That's a new world record ! » Des chercheurs américains ont battu le record du monde du plus gros capteur photo numérique. Au compteur : 3 200 mégapixels, pour des clichés d'une précision jusqu'alors inégalée. Le but n'est évidemment pas de pouvoir prendre des selfies avec une perche de 20 km, mais d'explorer l'espace via l'œil d'un télescope.

Depuis des années, les constructeurs de smartphones se livrent une véritable course aux mégapixels. L'idée est généralement d'afficher la plus grande valeur possible afin de promouvoir la capacité du module photo de l'appareil. On parle ainsi souvent de quelques dizaines de mégapixels, jusqu'à 108 MP, pour un capteur co-développé par Samsung et Xiaomi. Petits joueurs.

Distinguer une balle de golf à 24 km de distance

En effet, il est question ici de pas moins de 3 200 mégapixels ! Des chercheurs de l'université de Stanford (États-Unis) sont parvenus à ce résultat en assemblant 189 capteurs de 16 mégapixels chacun, le tout coûtant des dizaines de millions de dollars.

Lors d'un test réalisé par les scientifiques, l'appareil a donc réussi à prendre une photo d'une définition de 3 200 mégapixels, record battu. Un cliché si grand que pour pouvoir l'afficher en taille réelle, cela nécessiterait la bagatelle de 378 téléviseurs 4K UHD, placés les uns à côté des autres.

Le capteur serait si précis qu'il pourrait « voir » une balle de golf à plus de 24 kilomètres de distance ! Dit comme cela, on pourrait douter de l'utilité d'un tel dispositif, mais en réalité, son application est toute autre.

L'œil d'un futur télescope américain

Car l'appareil n'est bien sûr pas destiné au grand public. Il serait de toute façon difficile de l'intégrer dans un smartphone, puisqu'il mesure plus de 60 cm de largeur… Le capteur a ainsi une autre ambition : scruter l'espace, notamment pour étudier la matière et l'énergie noires. À cet effet, il mettra à profit sa grande sensibilité à la lumière : il est capable de repérer des objets 100 millions de fois plus sombres que ceux détectables à l'œil nu.

C'est l'Observatoire Vera-C.-Rubin qui profitera des qualités inédites du capteur. Le télescope américain, situé au nord du Chili, s'en servira pour alimenter son « Legacy Survey of Space and Time », un catalogue recensant un nombre gigantesque de galaxies et de divers objets célestes, mais ce ne sera pas avant le milieu de l'année 2021, date à laquelle commenceront les derniers tests avant sa mise en service.

Source : Engadget