Test Panasonic Lumix TZ20 : un nouvel opus décevant

Aurélien Audy
Publié le 29 juin 2011 à 15h34

Panasonic Lumix TZ20

Et voici le constructeur qui est à la fois pionnier et leader sur ce segment, avec la famille désormais nombreuse des TZ, pour Travel Zoom. Entre le TZ1 annoncé en février 2006 et le TZ20 que nous testons là, se sont enchainés pas moins de 9 modèles ! Fort d'une telle expérience, Panasonic supplante-t-il toute la concurrence ?

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Panasonic Lumix TZ20
Caractéristiques photo
Pixels réels /
Résolution max
14,1 Mpix /
4 320 x 3 240 pixels
Capteur - tailleMOS - 1/2,33''
Zoom24 - 384 mm (16 X)
Ouvertures max / stab
f3,3 - f5,9 / optique
Ecran
3'' tactile / 460 000 pixels
Sensibilités
80 à 1 600 ISO
(jusqu'à 6 400 ISO en 3 Mpix)
Obturateur
60 s - 1/4 000 s
Macro
3 cm
Portée du flash
5 m maximum
GPS / Format RAW
Oui / Non
Stockage
SD/SDHC/SDXC
+ 18 Mo interne
ConnectiqueMicro USB + mini HDMI
Autonomie annoncée260 photos (CIPA)
Dimensions104,9 x 57,6 x 33,4 mm
Poids218 g
AlimentationBatterie Li-ion 895 mAh
Caractéristiques vidéo
Qualité max1080i en 50 im/s
Conteneur - codecMTS - AVCHD
SonStéréo
Zoom / AF pendant vidéoOui / Oui
Vidéo stabiliséeOui, optique

Prise en main et ergonomie du Lumix TZ20

Les TZ se suivent et se ressemblent... à quelques détails près. Entre le dernier modèle en date, le TZ10, et ce TZ20 (Panasonic a sauté quelques numéros...) il n'y a physiquement que la poignée qui a changé (légèrement biseautée en haut), l'emplacement du bouton vidéo (passé sur la tranche supérieure) et le pavé multidirectionnel, désormais en un bloc. Une discrète excroissance s'affiche également sur le dessus, elle abrite la puce GPS.

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La poignée est légèrement biseautée, le bouton rouge d'accès direct à la vidéo est passé sur le dessus de l'appareil. Tout à gauche sur la deuxième photo, on aperçoit la puce GPS


Bref, c'est un design éprouvé que nous retrouvons, toujours doté des mêmes qualités et défauts. Dans la première catégorie, nous classerons le raccourci Q. Menu, la belle finition et la bonne prise en main du boîtier. Dans la seconde, le recours à un interrupteur pour passer de la capture à la lecture, le sélecteur de modes trop mou, la touche Exposure pas pratique ou encore l'écran peu réaliste et beaucoup trop brillant pour être visible par temps ensoleillé.

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Commandes à l'arrière, interrupteur capture/lecture et bouton Exposure, visibilité de l'écran en plein jour


Particularité de l'écran : il est tactile. Soit... mais l'interface de l'appareil n'a pas du tout été pensée pour une utilisation au doigt (comme le GF2 pouvait l'être). D'ailleurs, on peut tout à fait utiliser l'appareil sans même savoir que l'écran est tactile ! En effet, en dehors du déclenchement avec mise au point sur la zone touchée, d'une molette virtuelle de zoom (parfaitement inutile), de la page d'accueil à 4 icônes du menu (au-delà le tactile ne marche plus...) et du défilement des photos en lecture, la couche tactile ne sert à rien.

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Ecran de visée, déclenchement sur la zone touchée, manette de zoom virtuelle et unique écran du menu où le tactile marche encore


En matière de menus, Panasonic a fait des progrès depuis des appareils comme les (GF2 ou LX5)... mais il reste encore des points à améliorer. La présentation est plus claire, les intitulés davantage compréhensibles et de toute façon expliqués en temps réel par un bandeau déroulant en bas d'écran. Les onglets ont été remplacés par 4 icônes en page d'accueil : ça ne change rien au découpage du menu mais cette présentation est peut-être plus engageante. Parmi les points qu'il reste à améliorer, on citera précisément le découpage trop fourre-tout (5 écrans de réglages dans la section Enr., dont certains déjà accessibles via le Q. Menu, 7 écrans dans la section Config....), l'emplacement mal vu de certains réglages utiles comme l'Exposition i. ou le Mode de couleurs, ou encore le fait que l'appareil ne revienne pas automatiquement sur la dernière entrée visitée.

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Section Enr. avec bandeau déroulant, section Config., Q. Menu et réglage d'exposition à l'écran


Pas de surprise sinon en matière de connectique : micro USB et mini HDMI sont de la partie. Enfin, l'appareil tient la charge pendant 260 déclenchements (normes CIPA).

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Connectique et emplacement batterie plus carte mémoire


Performances du TZ20 : réactivité et objectif

Le TZ20 ne se met pas en branle de façon foudroyante, mais en dehors de l'allumage, l'appareil révèle une excellente réactivité. On retombe à peu près sur les mêmes performances qu'avec le FinePix F550 EXR. La rafale en apparence moins nerveuse (3,6 im/s sur 18 vues ou 5,1 im/s sur 14 vues avec mise au point actualisée entre les vues) monte tout de même 10 im/s sur 10 vues sans actualisation de l'autofocus. L'autofocus est un des plus rapides qui soient, sauf au télé par faible luminosité où le Cybershot de Sony est imbattable.

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Mesures exprimées en secondes : la plus petite est la meilleure


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C'est la marque de fabrique de Panasonic : proposer des objectifs de conception Leica. Ce partenariat prestigieux donne la plupart du temps des résultats de très bonne facture. Ici, le zoom s'est encore allongé pour atteindre un facteur de 16X. Le 25-300 mm du TZ10 se transforme ainsi en un 24-384 mm, avec la même ouverture en grand angle (f3,3) mais un diaphragme qui se rétrécit inévitablement au téléobjectif (il passe de f4,9 à f5,9). Mais le boîtier n'est pas plus épais ! Et bien sûr, l'efficace stabilisation optique de Panasonic répond toujours présente. Même à main levée, il faut descendre sous la barre du 1/20e de seconde pour commencer à avoir les premières photos franchement floues. Et on arrive encore à avoir une image nette sur 5 à 1/8e de seconde !

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Panasonic inaugure un 24-384 mm très compact !


Ne tournons pas autour du pot : l'objectif Leica reste fidèle à sa réputation. Il est peut-être un tantinet moins piqué au centre que certains concurrents comme les zooms de Canon ou Fujifilm. Encore que... Mais c'est en revanche le plus homogène de tous, avec celui de Nikon. À part un léger coup de mou sur les bords extrêmes au 24 mm et à la grande ouverture, la netteté affiche une bonne répartition dans l'image à toutes les focales ! Notez que l'ouverture minimale ne dépasse jamais f6,3 : au téléobjectif, le mode A se résume donc à f5,9 ou f6,3, ce qui ne fait pas franchement de différence... Au grand angle, le TZ20 laisse quatre paliers : f3,3, f4, f5 et f6,3. Heureusement l'obturateur monte au 1/4000e de seconde pour compenser. Cette limite à f6,3 permet d'éviter le phénomène de diffraction qui dégrade fortement les images au-delà de f10 (et parfois même f8), sans pénaliser la profondeur de champ de toute façon importante avec ces petits capteurs. Par ailleurs, les aberrations chromatiques sont très bien contenues, tandis que la distorsion évolue normalement du barillet au grand angle vers le coussinet au téléobjectif. Mais dans des proportions très correctes.

Qualité d'image et hautes sensibilités

Le TZ20 adopte un capteur MOS de 14,1 Mpix. C'est le CMOS à la sauce Matsushita, le même que celui vu pour la première fois sur le bridge FZ-100 en juillet 2010. La tendance au remplacement des CCD par des CMOS se confirme clairement ! Mais contrairement aux autres CMOS de ce comparatif, tous rétro-exposés (dits BSI pour Back Side Illuminated), ce MOS conserve la structure traditionnelle des capteurs, avec les photodiodes situées sous les circuits électroniques. Verdict ? Première déception, le multi-aspect, n'est plus de la partie. Cette caractéristique typique de Panasonic consistait à prendre un capteur plus grand que nécessaire de sorte à découper dedans les quantités de pixels idéales pour que les changements de ratio (4:3, 3:2, 16:9 et 1:1) n'impactent pas l'angle de vue (lié à la taille de la diagonale de l'image).

L'autre déception concerne la qualité d'image, avec des contours qui commencent à cisailler dès 100 ISO, comme si on était déjà à 200 ou 400 ISO. C'est d'autant plus dommage que l'appareil parvient à capter nombre de détails, avec finesse. Ça ne s'arrange pas à 200 ISO où le cisaillement s'accentue et le lissage de détails fait son apparition. À 400 ISO, le gommage est tel qu'il produit des plâtrées de pixels dans les zones unies (sur notre scène de test on ne distingue déjà plus lire les lignes de chiffres et de lettres sous l'inscription Intel du processeur). Ça ne se voit pas en taille écran (typiquement 25 à 33 % de la taille de l'image) mais en taille réelle la piètre performance saute aux yeux ! Le 800 ISO fait penser à un 1 600 ISO, le 1 600 ISO à un 3 200 ISO avec un vilain bruit chromatique en prime... Bref, pour des tirages A4 il ne faudra pas dépasser 400 ISO et pour du 10 x 15 cm s'arrêter à 800 ISO maximum. Panasonic semble ici retomber dans son pire travers, celui de la mauvaise gestion du bruit numérique.

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<center>Scène de test : extrait 1 à 200 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 1 à 400 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 1 à 800 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 1 à 1 600 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 2 à 100 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 2 à 200 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 2 à 400 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 2 à 800 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 2 à 1 600 ISO</center>

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A gauche le mode P à 800 ISO, à droite le mode nocturne également estimé à 800 ISO



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En mode nocturne sur trépied, c'est plus propre ! Mais il faut un trépied...


Pas de souci particulier à déplorer en matière de mesure d'exposition ou de balance des blancs, le TZ20 se montre fiable et délivre globalement de belles images, tant qu'on ne les scrute pas à 100 %. Seul le flash déçoit par son manque de puissance, non réglable.

Fonctionnalités et vidéo

En matière de GPS, la solution de Panasonic n'est pas la plus précise et encore moins la plus rapide (le fix nécessite souvent deux minutes au bas mot). Fujifilm fait nettement mieux. Le TZ20 sait toutefois afficher les noms des lieux en mode lecture d'image (si toutefois l'image a pu être géotaguée...) et PhotoFunStudio 6.1 HD (une usine à gaz...) permet un tri utile des images contenant des informations GPS. Comme sur le Canon ou le Fujifilm, il est possible de paramétrer le module en mode Avion (les coordonnées ne sont relevées que quand l'appareil photo est allumé) ou bien de le laisser allumé en permanence pour tracer votre parcours. Nous n'avons cependant pas vu de façon d'exploiter ce dernier mode depuis le logiciel fourni. Et la puce GPS est tellement capricieuse qu'on voit mal comment s'y fier...

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Classement des photos géotaguées par lieux depuis PhotoFunStudio


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Pas de panoramique à la volée ici (Panasonic préfère encore la réalisation « old school ») mais un mode photo 3D. Pour ce dernier, on dessine une sorte de petite panoramique en déplaçant l'appareil latéralement. Le TZ20 capture alors plusieurs vues et parvient à reconstituer une parallaxe virtuelle. Nous avons testé sur téléviseur 3D, ça fonctionne plutôt bien, mais la qualité d'image n'est malheureusement pas assez propre (trop de bruit numérique).

Reste la vidéo, domaine où Panasonic fait figure de leader. Est-ce toujours le cas ? Oui, sans détour ! L'autofocus est le meilleur de nos huit appareils avec celui du Sony HX9V. Déjà Panasonic maîtrise clairement son sujet, mais le constructeur peut également s'appuyer sur la rapidité de son capteur pour envoyer des informations de mise au point rafraîchies plus souvent au processeur de traitement d'image. La mise au point résiste remarquablement aux variations de focale, un atout important. Et la stabilisation se montre sans surprise redoutable. Attention, le cadrage en vidéo est beaucoup plus serré qu'en photo. Le 24 mm disponible en 4:3 passe déjà à du 26,6 mm au format 16:9, tandis qu'en vidéo le grand angle tombe à 29 mm !

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Différence de cadrage entre une photo 16:9 et une vidéo, au même grand angle


Côté encodage, le TZ20 enregistre en AVCHD (forcément...) en 1 080i à 50 im/s. En qualité maximum, le débit atteint 18 Mbps. L'image est belle et fluide. Et pour ceux que l'AVCHD rebute, le TZ20 propose également du 720p à 30 im/s encodé en Motion Jpeg à 18,7 Mbps environ. Petit bémol à signaler : si vous êtes plutôt du soir, le mode vidéo peu sensible vous décevra. En effet, passé un certain seuil de luminosité les vidéos sont toutes noires. Le Cybershot HX9V de Sony est alors incomparablement plus efficace !





Conclusion

Le TZ20 aurait pu une fois de plus devenir « l'appareil » de sa catégorie, celui qui détrône toute la concurrence. Il possède un 24-384 mm stabilisé de très bonne qualité, dispose de la finition Panasonic habituelle, se montre réactif et propose un mode vidéo splendide. Malheureusement, à moins de ne jamais retoucher ses images consciencieusement, il n'y a pas de quoi être pleinement satisfait du traitement d'image de l'appareil. Ou alors il ne faut pas dépasser 200 ISO... ou encore se contenter de formats de tirage raisonnables. Bref, le TZ20 pèche sur un critère trop dommageable à notre goût, l'image, et c'est regrettable. Espérons que ce capteur MOS sera mieux maîtrisé à l'avenir !

Panasonic Lumix TZ20

5

Les plus

  • Qualité du zoom / bonne stab
  • Superbe mode vidéo
  • AF consistant / appareil réactif
  • Finition / bonne tenue de boîtier

Les moins

  • Traitement d'image à tous ISO
  • Tactile inutile / écran peu visible
  • Encore des couacs ergonomiques
  • GPS long à la détente

Qualité d'image6

Réactivité8

Ergonomie7

Fonctionnalités7


Aurélien Audy
Par Aurélien Audy

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