Par rapport à l'article de 2010, le propos reste inchangé. Les appareils eux, ont en revanche bien évolué. Côté étanchéité déjà, puisque le recordman descend désormais à 25 mètres (Canon D30), suivi d'assez près par le Nikon AW120 (18 mètres), tandis que le minimum d'aujourd'hui devient le maximum d'hier, à savoir 10 mètres. De quoi envisager plus que des simples sorties en piscine ou même en snorkeling (sorties marines avec palmes, masque et tuba). La norme demeure l'IP68 (appareils totalement hermétiques aux poussières et résistants à une immersion continue au-delà d'un mètre), simplement les techniques de fabrication ont été améliorées.
Côté chocs, en dehors du Fujifilm XP70 qui ne résiste "qu'à 1,5 mètre", tous sont désormais supposés sortir indemnes d'une chute de 2 mètres. Petit rappel : la procédure de test généralement utilisée (MIL-STD 810F, méthode 516.5) consiste à faire tomber l'appareil sur un panneau de contre-plaqué de 5 cm d'épaisseur. Une chute de 2 mètres sur des rochers anguleux ne donnera pas le même résultat... Et attention, les constructeurs préviennent généralement qu'une ou plusieurs chutes peuvent altérer l'étanchéité : l'appareil n'est pas invincible, il est simplement renforcé.
Il y a quatre ans, nous avions dû trier les appareils grand-angle de ceux qui ne l'étaient pas. Ce parce que la réfraction sous l'eau allonge la focale de 33 % (un 28 mm dans l'air équivaut à un 37 mm sous l'eau), et comme les bras eux ne s'allongent pas, réaliser un autoportrait relève de la gageure. Aujourd'hui, tous démarrent au 28 mm, parfois même au 25 (Ricoh), 24 (Nikon) voire au 21 mm (Olympus). Les capteurs photo se sont eux davantage pixelisés (comme c'est étonnant !), mais surtout le CMOS rétro-exposé a depuis chassé les CCD d'alors, annonçant une meilleure qualité d'image dans les hautes sensibilités (utiles sous l'eau) et une réactivité accrue (rafale, AF, modes spéciaux, etc.).
Les autres aspects, plus convenus, sont néanmoins intéressants : les écrans se sont agrandis et améliorés, la vidéo Full HD s'est généralisée. On trouve parfois du Wi-Fi, et souvent du GPS intégré, complété pour les appareils les plus racés (Nikon, Ricoh, Panasonic et Olympus) par une boussole électronique, un altimètre, un profondimètre et un baromètre. Assez parlé pour l'instant, placer au test.
Canon D30, Fujifilm FX70, Nikon AW120, Olympus TG-850 iHS
Olympus TG-3, Panasonic FT5 et Ricoh WG-4 GPS
Le TG-3 d'Olympus a rejoint les rangs en cours de comparatif (ce qui explique le tableau de spécifications à part). Seulement c'est une version non définitive, l'appareil pourra donc évoluer d'ici sa commercialisation. Relativement peu puisque celle-ci est imminente, mais tout de même, soyez avertis. Enfin une parenthèse sur le cas de Sony. Nous nous sommes entretenus avec des représentants de la firme nippone pour savoir pourquoi elle n'avait pas sorti de nouvel appareil cette année. Sony nous a répondu que les compacts étanches représentaient un marché de niche, en forte décroissance. Marché qui par ailleurs empiète sur celui des actions cams (à moins que ce ne soit l'inverse). Sony a donc souhaité privilégier les petites caméras à la mode.
Appareil photo numérique : découvrez des offres à bas prix sur notre comparateur de prix !
Caractéristiques techniques comparées
Quatre ans après notre dernier dossier sur les appareils étanches, la grande différence que nous pouvons observer aujourd'hui c'est que tous les appareils sont globalement bons. Ou disons qu'il n'y en a pas de vraiment mauvais. Des appareils se démarquent dans certains domaines, ponctuellement. En matière de qualité d'image, c'est Panasonic qui se distingue, assez nettement. Nikon produit de belles images prêtes à l'emploi, mais qu'il ne faut pas trop regarder dans le détail, Ricoh s'en sort avec les honneurs. En macro et pour ce qui est de la réactivité, Olympus s'impose. C'est moins surprenant sur le premier point que le second. Pour l'étanchéité, Canon et Nikon qui dépassent leurs concurrents. En vidéo ? Panasonic et Olympus. Sur le plan des fonctionnalités ? Olympus, Nikon et Panasonic.
Avec un peu d'attention, vous aurez remarqué que des noms ressortent souvent, comme Panasonic, Olympus et Nikon. D'autres moins comme Ricoh, Fujifilm et Canon. Et il se trouve qu'on peut extirper de ce tri naturel une certaine logique : les trois premiers constructeurs se sont montrés innovants, les trois autres moins. Pour Fujifilm, c'est un peu différent : son XP70 est un modèle d'entrée de gamme, moins cher que les autres. Il est donc aussi moins bon, mais on en a globalement pour son argent. Côté Canon et Ricoh en revanche, on peut dire que la recherche et développement a stagné. Certes Canon annonce un impressionnant 25 m d'immersion. Mais c'est à peu près la seule nouveauté par rapport au D20, l'appareil précédent du constructeur. Capteur, zoom, interface et fonctionnalités sont restés les mêmes, et pas pleinement satisfaisants. Et pour Ricoh, le WG-4 GPS n'est qu'un rebranding du Pentax WG-3 GPS !
A l'inverse, les deux constructeurs que nous trouvons les plus méritants sont Panasonic, qui maintient la barre haut et accomplit une belle progression en matière de qualité d'image avec son FT5, mais surtout Olympus. Le TG-850 n'est pas parfait, mais il innove, avec son optique ultra grand-angulaire stabilisée et son écran pivotant. Le TG-3 se montre lui particulièrement réactif et riche en fonctionnalité, nous sommes simplement plus prudents puisqu'il s'agit d'une version non définitive. Quant à Nikon, on sent que le constructeur a également fourni des efforts sur son AW120, notamment sur l'optique. Vous voilà maintenant armés pour faire votre choix.