Au Royaume-Uni, une nouvelle loi va imposer aux sites pornographiques de (vraiment) vérifier l'âge de leurs visiteurs. Ceux-ci seront ainsi contraints de prouver qu'ils sont majeurs, via une pièce d'identité ou une carte bancaire.
Le gouvernement britannique a pris des mesures pour protéger les internautes mineurs. Pour la ministre du numérique, Margot James, « les contenus en ligne pour adultes sont accessibles bien trop facilement pour des enfants ».
Vous voulez accéder à un site porno ? Vous avez vos papiers ?
Par conséquent, le Parlement du pays a adopté, en 2017, une loi renforçant les contrôles à l'entrée des sites pornographiques. La nouvelle législation imposera donc aux internautes de justifier leur majorité pour pouvoir accéder à ces contenus. Concrètement, ils seront redirigés vers une page les invitant à entrer une adresse mail, un mot de passe et à envoyer un document prouvant leur âge. Il pourra s'agir d'une carte d'identité, d'un passeport, d'un permis de conduire ou d'une carte bancaire.La loi entrera en vigueur à compter du 15 juillet prochain alors qu'elle était initialement prévue pour la fin de l'année 2018. Ce nouveau délai doit permettre aux sites concernés de se mettre en conformité. S'ils refusent, ils pourront s'exposer à un gel de leur système de paiement, voire à un blocage total sur le territoire.
Risques de fuites de données
Cette nouvelle mesure pourrait constituer un coup dur pour le trafic britannique de ces sites. Car au-delà des utilisateurs qui dissimulaient leur véritable âge, combien seront prêts à envoyer un document si sensible, uniquement pour du contenu pour adultes ? Les risques associés pourraient pousser certains internautes à la prudence.D'autant que la question de la confidentialité des données demeure problématique. D'après l'Open Rights Group, organisation de défense des libertés individuelles : « Le gouvernement doit se structurer et légiférer en matière de protection de la vie privée ». Dans le cas contraire, l'exploitation de failles de sécurité pourrait conduire à la révélation d'informations compromettantes, directement associées à l'identité d'un utilisateur. « Les fuites de données pourraient être désastreuses. Et cela sera la faute du gouvernement », indique Jim Killock, directeur général de l'association.
Source : Mirror