Le Royaume-Uni n'appliquera finalement pas son contrôle des sites à caractère pornographique. Après des années de controverses, le pays a laissé tomber la troisième partie de son Digital Economy Act 2017.
Des décisions à l'efficacité contestée sont ainsi enterrées. La secrétaire d'Etat Nicky Morgan souligne cependant que le Royaume-Uni continuera sa lutte en ligne.
« Porn pass »
Pour le Royaume-Uni, la problématique est celle de l'exposition des mineurs à des contenus pornographiques. En 2016, le ministère britannique de la culture et des médias a mené une enquête publique concernant l'accès aux sites pornographiques, en annonçant réfléchir à la pertinence de la signalisation audiovisuelle, notamment au sigle « 18 » apposé au contenu audiovisuel érotique et « R18 » pour du contenu pornographique.En 2018, le Royaume-Uni prévoyait ainsi l'instauration d'un « porn pass » pour l'année suivante. Il devait s'agir d'un code à 16 chiffres fourni par les marchands de journaux aux personnes ayant prouvé leur majorité, et permettant d'accéder aux sites pornographiques. La mesure, qui s'inscrit au cœur d'un texte de loi, le Digital Economy Act, envisageait aussi de vérifier l'âge légal via les codes de cartes bancaires.
Un pas en avant, deux pas en arrière
Mais depuis, le Royaume-Uni n'a cessé de reculer. Les mesures annoncées ont d'abord été jugées insuffisantes ou inefficaces par beaucoup. Par exemple, des sites comme Twitter ou Reddit ne devaient pas être contraints par la loi : aucune vérification d'âge ne pouvait donc y être instaurée.Des craintes concernant la vie privée des personnes ont également été émises. Aussi, le gouvernement a commencé à reculer au mois d'avril, alors que 40 % des opposants à la loi affirmaient qu'ils utiliseraient un VPN si le texte de loi entrait en vigueur. En juin, le projet a de nouveau été repoussé de six mois.
Aujourd'hui, il a définitivement été abandonné, Nicky Morgan annonçant que le Royaume-Uni « n'entamerait pas » la troisième partie de ce Digital Economy Act, qui devait effectivement instaurer cette vérification d'âge.
Mais si la mesure est abandonnée, la secrétaire d'état confirme néanmoins que le pays continuera de chercher des solutions. Un livre blanc publié en avril prévient que les sociétés de mise en ligne auront à assumer tout contenu illégal (pornographie, mais également terrorisme, harcèlement et usage détourné des réseaux sociaux). Le pays n'en a donc pas terminé avec le porno.
Source : The Verge