Blocage du porno au Royaume-Uni : c'est la débandade

Benoît Théry
Publié le 17 octobre 2019 à 11h47
18+

Le Royaume-Uni n'appliquera finalement pas son contrôle des sites à caractère pornographique. Après des années de controverses, le pays a laissé tomber la troisième partie de son Digital Economy Act 2017.

Des décisions à l'efficacité contestée sont ainsi enterrées. La secrétaire d'Etat Nicky Morgan souligne cependant que le Royaume-Uni continuera sa lutte en ligne.

« Porn pass »

Pour le Royaume-Uni, la problématique est celle de l'exposition des mineurs à des contenus pornographiques. En 2016, le ministère britannique de la culture et des médias a mené une enquête publique concernant l'accès aux sites pornographiques, en annonçant réfléchir à la pertinence de la signalisation audiovisuelle, notamment au sigle « 18 » apposé au contenu audiovisuel érotique et « R18 » pour du contenu pornographique.

En 2018, le Royaume-Uni prévoyait ainsi l'instauration d'un « porn pass » pour l'année suivante. Il devait s'agir d'un code à 16 chiffres fourni par les marchands de journaux aux personnes ayant prouvé leur majorité, et permettant d'accéder aux sites pornographiques. La mesure, qui s'inscrit au cœur d'un texte de loi, le Digital Economy Act, envisageait aussi de vérifier l'âge légal via les codes de cartes bancaires.

Un pas en avant, deux pas en arrière

Mais depuis, le Royaume-Uni n'a cessé de reculer. Les mesures annoncées ont d'abord été jugées insuffisantes ou inefficaces par beaucoup. Par exemple, des sites comme Twitter ou Reddit ne devaient pas être contraints par la loi : aucune vérification d'âge ne pouvait donc y être instaurée.

Des craintes concernant la vie privée des personnes ont également été émises. Aussi, le gouvernement a commencé à reculer au mois d'avril, alors que 40 % des opposants à la loi affirmaient qu'ils utiliseraient un VPN si le texte de loi entrait en vigueur. En juin, le projet a de nouveau été repoussé de six mois.

Aujourd'hui, il a définitivement été abandonné, Nicky Morgan annonçant que le Royaume-Uni « n'entamerait pas » la troisième partie de ce Digital Economy Act, qui devait effectivement instaurer cette vérification d'âge.

Mais si la mesure est abandonnée, la secrétaire d'état confirme néanmoins que le pays continuera de chercher des solutions. Un livre blanc publié en avril prévient que les sociétés de mise en ligne auront à assumer tout contenu illégal (pornographie, mais également terrorisme, harcèlement et usage détourné des réseaux sociaux). Le pays n'en a donc pas terminé avec le porno.

Source : The Verge
Benoît Théry
Par Benoît Théry

Je veux tout savoir, et même le reste. Je me passionne pour le digital painting, la 3D, la plongée, l'artisanat, les fêtes médiévales... Du coup, j'ai toujours des apprentissages sur le feu. Actuellement, j'apprends à sourire sur mes photos de profil.

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Commentaires (10)
Matrix-7000

Oh shocking! I guess sex is out of question…

cirdan

C’est la débandade parce que le gouvernement a été pas niqué.

cirdan

Par contre il ne me semble pas, dans les contenus que vous citez, que la pornographie soit illégale.

m_enfin

Débandade, débandade, du coup pas tant que ça xD

-> [ ]

LeToi

Non, ce qui ne va pas c’est la diffusion aux moins de 18 ans :wink:

moa

Rooooh… le jeu de mot ^^

sami17220

Elégant le titre :wink:

Matrix-7000

Cela me rappel, il y a quelques années, en Belgique, une autorité, je ne me souvient plus laquelle, voulais taxer les prostituées, alors que la prostitution est interdite.
Nous sommes sans arrêt dans le contradictoir et dans le double discourt. Aujourd’hui il faut du politiquement correct. Le parlé vrai n’a plus sa place!

cirdan

On est bien d’accord, mais les autres exemples cités (terrorisme, harcèlement…) sont interdits par nature, ce qui n’est pas le cas de la pornographie.

dredd

La prostitution n’est pas illicite en Belgique mais aucune loi ne l’encadre. C’est le racolage (et le proxénétisme évidemment) qui sont illegaux. Une prostituée a tout a fait le droit (et même l’obligation) de payer des impôts sur le revenu de sa profession.

La polémique était sur une surtaxe aux taxes déjà exigées aux établissements de prostitutions.

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