Le gouvernement australien souhaite imposer aux éditeurs de sites pour adultes un dispositif de reconnaissance faciale qui se baserait sur les photos utilisées pour les cartes d'identité et permis de conduire.
Le porno est dans le viseur des autorités australiennes. Le ministère de l'intérieur local souhaite imposer aux éditeurs de plateformes pour adultes l'adoption d'un système d'identification biométrique permettant de vérifier l'âge des visiteurs.
Une identification faciale obligatoire pour accéder à ses sites porno préférés
Cette proposition vient en complément d'une réglementation à l'étude par les parlementaires australiens, qui souhaitent imposer un contrôle plus strict sur les sites pornographiques mais également les plateformes de jeu d'argent en ligne.Pour vérifier l'âge des visiteurs, le ministère utiliserait ses propres bases de données, constituées des photos utilisées par les citoyens australiens lors de la création de leur carte d'identité ou de leur permis de conduire. Les administrations et la police australienne utilisent déjà des systèmes de vérification similaires pour éviter les fraudes et les usurpations d'identité.
« Cela pourrait aider à la vérification de l'âge, par exemple en empêchant un mineur d'utiliser le permis de conduire de ses parents pour contourner les contrôles », explique le ministère de l'Intérieur dans une note adressée au Parlement.
Le débat fait rage entre protecteurs des droits de l'enfant et défenseurs de la vie privée
La question de la vérification de l'âge fait l'objet de vives discussions en Australie. D'un côté, divers groupes religieux militent activement pour protéger les mineurs de contenus inadaptés à leur âge. De l'autre les défenseurs des libertés individuelles craignent pour la protection de la vie privée des utilisateurs et de leur libre accès à de la pornographie.Reste également la question de l'application. On imagine les sites porno rechigner à intégrer un tel dispositif qui leur ferait perdre une audience certes significative mais négligeable au niveau mondial. Ces plateformes sont d'ailleurs hébergées en règle générale à l'étranger et on ne sait pas comment l'Australie pourrait légalement leur imposer cette mesure.
Une disposition similaire avait été débattue en Grande-Bretagne il y a quelques mois avant d'être abandonnée début octobre. Le gouvernement a cédé face aux nombreuses difficultés pratiques de mise en oeuvre et surtout aux critiques l'accusant de vouloir constituer un grand fichier national répertoriant les adeptes des films pour adultes.
Source : CNET