Les relations entre les deux groupes se tendent encore un peu plus. Dimanche, Suez a annoncé avoir reçu une lettre d'intention de deux fonds d'investissement, visant à racheter les parts de… Veolia.
Tout juste une dizaine de jours après avoir reçu une offre de Veolia visant à lui racheter ses 70,1% de parts restantes, Suez a peut-être trouvé une échappatoire presque miraculeuse. Les efforts du groupe spécialisé dans le traitement de l'eau et la gestion des déchets pour trouver une alternative n'ont pas été vains, puisqu'il a annoncé avoir reçu, dimanche 17 janvier, une lettre d'intention d'Ardian et GIP (Global Infrastructure Partners), un consortium de fonds d'investissement qui pourrait se livrer à une OPA amicale.
Suez réitère ses objectifs : maintenir la concurrence et l'emploi en France
L'approche d'Ardian, un fonds français, et de GIP, dont le siège social est basé à New York, est destinée, selon Suez, à "permettre une solution amicale et rapide à la situation créée par l'intention d'offre de Veolia."
"Dans un contexte amical entre Suez et Veolia, et en tout état de cause sans démantèlement de Suez, la lettre d’intention ouvre la voie à une solution globale avec diverses modalités d’exécution possibles, d’effet équivalent, y compris une offre d’achat des actions Suez par les investisseurs, au prix de 18 euros par action, coupon attaché", indique l'entreprise au logo vert dans un communiqué.
Réunie dans l'urgence ce dimanche, le Conseil d'administration du groupe Suez "a accueilli favorablement" et "à l'unanimité" la démarche du consortium. La firme estime qu'elle et son concurrent Veolia en sortiraient tous deux gagnants, avec un maintien de la concurrence et de la compétitivité du secteur en France, ainsi que la préservation de l'emploi. Le président du CA de Suez, Philippe Varin, invite désormais à engager des discussions avec Veolia, "afin de parvenir à une solution conforme à l'intérêt social."
Veolia n'entend pas vendre ses parts
Après avoir racheté 29,9% du capital de Suez en octobre dernier, Veolia a adressé à son concurrent sa proposition d'offre publique de rachat des 70,1% restants du capital le 7 janvier. Faisant part de ses inquiétudes, Suez indiquait alors accuser réception de la démarche. Sauf qu'entre temps, l'entreprise cherchait une autre solution. Et autant dire que celle-ci n'emballe franchement pas Veolia, qui devrait être difficile à convaincre.
Si le consortium Ardian/GIP ne l'explique pas en ces termes, on devine que son approche correspond quelque peu à un projet d'OPA, avec un prix de 18 euros par action, prix auquel Veolia propose de racheter les parts restantes de Suez.
Mais dans la foulée du communiqué tombé le 17 janvier, Veolia a rapidement réagi, rappelant "que les 29,9% qu'il possède au capital de Suez ne sont pas et ne seront pas à vendre." La position semble plutôt catégorique, d'autant plus que ces parts ne représentent pas à ses yeux "un élément de stratégie financière", mais bien "la première étape de la construction inéluctable et sous contrôle français du champion mondial de la transformation écologique."
Veolia va même jusqu'à prévenir que tout projet qui pourrait sous-entendre la cession de sa participation au capital de Suez serait vu comme hostile. Antoine Frérot, le président-directeur général de Veolia, répétait dimanche être "ouvert à la discussion" avec Suez sur le projet envoyé la semaine précédente. L'ex-Compagnie générale des eaux ne lâchera pas si facilement. Mais Suez dispose désormais d'un atout dans sa manche.
Source : communiqués de presse