© 360b / Shutterstock.com
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Le mastodonte français de la transformation digitale, Atos, aurait posé 10 milliards de dollars sur la table pour racheter son concurrent américain. DXC Technology a confirmé la réception de l'offre.

Atos semble prête à réaliser la plus grande acquisition de son histoire. Devancée par une rumeur provenant de nos confrères de Reuters, qui ont été mis au parfum par des indiscrets du marché, le groupe français a dû rapidement communiquer, jeudi 7 janvier en fin de journée, sur son intérêt pour l'entreprise DXC Technology. L'entreprise américaine, née de la fusion de Hewlett Packard Enterprise avec CSC en 2016, a confirmé avoir reçu une proposition d'Atos, et annonce son intention de l'étudier.

Atos veut accroître sa présence aux États-Unis, mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

Le marché s'est emballé en fin de journée. L'action d'Atos s'est effondrée de 13 % jeudi, à 65,42 euros, tandis que celle de DXC Technology, à Wall Street, a bondi de près de 10 %, à 28,91 dollars, au plus haut depuis février 2020. Cet affolement franco-américain est à mettre au crédit de l'offre de rachat « amicale » faite par le groupe français.

Atos aurait proposé à son concurrent américain de le racheter pour un montant légèrement supérieur à 10 milliards de dollars, soit 8,2 milliards d'euros. Les investisseurs du groupe français doivent certainement juger bien trop élevée cette offre, ce qui explique la plongée assez violente de son action en Bourse.

Pourtant, sur le papier, la promesse ne paraît pas inintéressante. Atos pourrait renforcer assez sérieusement sa présence sur le sol américain, auréolée du sceau d'une entreprise reconnue outre-Atlantique pour ses activités de transformation numérique auprès des professionnels, et avoir ainsi accès au large parc de clients de DXC. Un éventuel rachat pourrait presque être la suite logique de l'acquisition de Syntel, poids-lourd américain du digital pour lequel le groupe français avait déboursé 3,4 milliards de dollars en 2018, sa plus grosse acquisition à ce jour.

Atos indique en tout cas vouloir créer « un leader des services digitaux bénéficiant d'une envergure mondiale ».

La tentative d'Atos pourrait être facilitée par la dette de DXC

DXC, de son côté, a bien accusé réception de l'offre française. Peu après le communiqué d'Atos, l'entreprise américaine a pris la parole jeudi soir pour confirmer « avoir reçu une proposition non sollicitée, préliminaire et non contraignante (ndlr : pour ne pas dire « amicale ») d'Atos pour acquérir toutes les actions DXC Technology ». On parle donc d'une acquisition à 100 % de la firme US.

Le conseil d'administration de DXC a précisé qu'il allait évaluer la proposition et que l'intérêt d'Atos n'était jusque-là pas remonté à ses oreilles.

L'entreprise DXC traine comme un boulet une dette de plus en plus importante année après année, qui la pousse à revoir sa stratégie, notamment en ce qui concerne ses actifs. En 2020, sa dette est passée de 7,4 milliards à 9,9 milliards de dollars. Son chiffre d'affaires, lui, est aussi passé sous la barre des 20 milliards de dollars l'année dernière. Mercredi, DXC avait annoncé céder sa filiale technologique de capitaux et de données de marché, Fixnetix.

DXC, qui peine à se développer, pourrait bien être tentée de céder aux sirènes d'Atos. Plus pour le meilleur que pour le pire sans doute.

Source : Reuters