Plusieurs banques sont tombées ces dernières semaines, la dernière en date étant le Crédit Suisse, faisant craindre le pire au secteur bancaire, qui ne veut pas subir de crise financière.
Le monde de la banque est secoué comme rarement en ce mois de mars. Faillite de Silicon Valley Bank (SVB) et mise en liquidation de la Silvergate Bank, dégringolade puis rachat par UBS du Crédit Suisse, les Bourses européennes et asiatiques en souffrance. Mais que se passe-t-il dans le secteur bancaire ? Et doit-on craindre une contagion qui irait jusqu'à toucher les établissements français ? Les autorités se veulent rassurantes.
Un mois de mars noir pour le secteur bancaire
Depuis le 8 mars et la mise en liquidation de la Silvergate Bank, les signaux rouges s'empilent, et la chute de SVB n'a pas mis fin aux inquiétudes. Ces derniers jours, la quatorzième banque américaine, la First Republic, a aussi perdu pied, jusqu'à ce que plusieurs mastodontes bancaires des USA volent à son secours. Un élan insuffisant, l'établissement ayant perdu 80 % de sa valeur en l'espace d'une semaine.
Du côté de l'Europe, le Crédit Suisse enchaîne les mauvaises nouvelles depuis le début du mois. On parle ici du numéro 2 suisse, qui a subi ces derniers jours la perte d'un de ses actionnaires de référence, et des déclarations cinglantes de son principal investisseur, la Banque Nationale saoudienne, indiquant le 17 mars qu'il ne fallait surtout pas recapitaliser la banque si elle venait à être frappée par un problème financier.
Le même jour, son action s'est effondrée, dans un contexte où le marché est devenu particulièrement nerveux, car chahuté par les déboires des établissements d'outre-Atlantique dont nous parlions. Mais ces tensions n'expliquent pas à elles seules la déroute de Crédit Suisse, considéré comme le maillon faible du système bancaire helvète depuis plusieurs années. Dans la précipitation et pour essayer de préserver la confiance des investisseurs mondiaux, le premier groupe bancaire suisse, UBS, a annoncé dimanche 19 mars le rachat de son rival, pour une bouchée de pain.
Crédit Suisse, deuxième banque helvète, rachetée par son rival et leader
Le montant du rachat du Crédit Suisse s'élève à 3 milliards d'euros (l'établissement pesait 3 fois plus vendredi soir en clôture de la Bourse), une somme payable en actions UBS, qui permet de créer un géant parmi les géants de 5 000 milliards de dollars d'actifs investis. La Banque centrale suisse a d'ailleurs annoncé octroyer une aide jusqu'à 100 milliards de francs suisses (quasiment 100 milliards d'euros), sous forme de liquidités.
Le rachat n'a au départ pas eu l'effet espéré. Lundi matin, les Bourses européennes plongeaient parfois jusqu'à 6 ou 7 %, avant de repartir dans le vert en fin de matinée. C'est évidemment plus délicat pour les actions UBS et Crédit Suisse. Ce lundi 12 h, l'action de l'établissement racheté plongeait de 60 % (à 0,75 centime l'action), en stabilité néanmoins depuis 9 h 20. Quant à UBS, son cours a sévèrement chuté en ouverture, avant de se reprendre et d'atteindre, à midi, les 16,50 francs suisses (17,20 en ouverture).
« Je me réjouis de cet accord, c'est un bon accord », a réagi le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire, chez nos confrères de BFMTV lundi matin. Mais la vigilance est de mise, même si le gouverneur de la Banque de France insistait, de son côté, pour dire que les banques françaises ne sont pas concernées par le problème de Crédit Suisse.