"Une licence Office 2013 à vie… tant que le PC fonctionne", une chronique d'Anicet Mbida

Anicet Mbida
Publié le 20 février 2013 à 19h36
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Anicet Mbida, aux commandes de Secrets de Fabrication sur la chaîne 6Ter, inaugure le nouvel espace chronique de Clubic Pro. Ce spécialiste du high-tech, passé par Culture Geek sur BFM TV et ancien rédacteur en chef adjoint du magazine 01 Informatique, nous y livrera chaque semaine son avis sur l'actualité numérique.
Il y a le Microsoft que l'on aime : novateur avec la Xbox, audacieux avec Windows Phone. Et le Microsoft que l'on déteste : cupide, prêt à aliéner ses propres clients pour doper ses profits. C'est malheureusement ce Microsoft-là qui revient avec la dernière version d'Office.

On a beaucoup parlé d'Office 365 (voir notre dossier) et de sa commercialisation par abonnement. Mais on a vite oublié qu'Office 2013, sa déclinaison « boîte » vendue en magasin, n'est plus disponible que sous licence ultra restrictive. Jugez plutôt : installer Office 2013 le lie définitivement à la machine. Il est impossible de le désinstaller pour pouvoir le réinstaller ailleurs. Si la machine tombe en panne, on perd sa licence Office. Idem si l'on change d'ordinateur ou si on le revend, il faudra racheter un nouvel Office 2013 !

Jusqu'ici, Microsoft était resté plutôt vague, parlant seulement d'installation unique. Ce n'est que la nuit dernière qu'il vient de clarifier la situation sur son blog. Donc attention : « installation sur une machine » implique « impossibilité de désinstaller. »

L'éditeur rappelle d'ailleurs que ce mode de licence n'est pas nouveau. C'est celui utilisé par les fabricants de PC quand ils préinstallent Windows. Certaines éditions « boite » d'Office 2010 étaient aussi proposées sous cette licence. Mais Microsoft offrait toujours une version que l'on pouvait désinstaller et réinstaller ailleurs. Avec Office 2013 c'est terminé. Le choix se résume à l'installation liée à la machine ou à la formule par abonnement multi-installations d'Office 365. Un choix plus que limité puisque, pour beaucoup de particuliers ou de petites entreprises, payer 99 € par an « ad vitam » reste excessif. Ils préfèrent une bonne vielle licence perpétuelle, un logiciel payé une fois et que l'on peut désinstaller et réinstaller autant que l'on veut.

Seulement une plainte par semaine

Pour se défendre, Frank Halmaert, chef de produit Office, assure que l'abandon des licences multi-installables « n'a qu'un seul objectif : simplifier l'offre pour la rendre plus lisible. » Il n'empêche. On peut aussi y voir une ruse pour combattre le piratage et, surtout, pousser les formules par abonnement type Office 365 ou Open. Evidement l'éditeur réfute toute malice. « Sachez que la grande majorité des achats d'Office 2010 s'effectuait déjà sur des licences liées à une machine. Et aujourd'hui, l'assistance technique ne remonte qu'environ un cas par semaine concernant les problèmes de réinstallation. » Un cas par semaine ? C'est déjà trop. Surtout si l'on considère qu'Office 2010 n'a que trois ans. Donc le nombre de plaintes ne pourra qu'augmenter avec le vieillissement des machines.

Alors petite concession à la grogne naissante, Microsoft promet d'autoriser une nouvelle installation « au cas par cas » si la machine est encore sous garantie ou « si l'on rachète une machine similaire. » Une loterie en quelque sorte, car à la vitesse à laquelle sont renouvelées les gammes, impossible de retrouver une machine « similaire » un ou deux ans après le premier achat.

Au final, plutôt que pousser les accros de Word et Excel vers l'abonnement, Microsoft risque surtout de les pousser à s'intéresser un peu plus à des alternatives comme Libre Office, Open Office ou Google Docs. Il est loin le temps où la suite Microsoft était la pierre angulaire de l'informatique. Aujourd'hui, on s'en sort plutôt bien avec un navigateur et un client de messagerie.
Anicet Mbida
Par Anicet Mbida

On me présente souvent comme le vétéran de l'informatique et des nouvelles technologies. Ma plus grande fierté ? Avoir gagné le concours des "Deux Lignes" d'Hebdogiciel dans les années 1980 et d’avoir développé des jeux pour UbiSoft quand ils étaient encore installés à Créteil dans le Val de Marne. C’est totalement par hasard que j’ai bifurqué journaliste informatique en 1994, dans un titre de presse professionnelle qui plus est (01 Informatique). Une formidable expérience qui m’a permis de commenter toutes les transformations de ces vingt dernières années et d’interviewer les plus grands : Steve Jobs, Bill Gates, Andy Grove, John Chambers, Larry Ellisson, etc. Ce qui me passionne ? L’impact social des technologies : la façon dont Internet a changé notre façon de draguer, d’acheter, de s’informer ou de se distraire. Ce portable, dernier objet que l'on regarde avant de se coucher, le premier au réveil. C’est probablement pourquoi j’ai créé la chronique Culture Geek sur BFM TV en 2009. Et même si certains ne me connaissent aujourd'hui qu'à travers ce miroir grossissant de la télévision, l’essentiel de mon métier, de mon ADN, a toujours été lié à la presse écrite. Hier comme rédacteur en chef adjoint de 01Net et de 01 Business et Technologies, aujourd'hui comme Rédacteur en Chef de Clubic Pro. N’hésitez pas à me contacter. J’essaie, dans la mesure du possible, de répondre à tout le monde.

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