C'est la grande tendance web du moment : harceler les lecteurs pour qu'ils installent ces maudites applications de sites web. Je le répète, je ne veux pas encombrer ma tablette de dizaines de petites applis pour lire tel ou tel site. J'ai déjà une application universelle capable de lire tous les contenus, elle s'appelle NAVIGATEUR. Alors pourquoi réinventer la roue ?
La principale force du web, ce sont les liens hypertextes, la capacité à surfer d'un site à l'autre. On commence par lire quelque chose sur un site, pour finir sur un blog ultra pointu, en étant passé par un forum. Avec les applications mobiles, c'est impossible. Chaque contenu est enfermé dans son contenant. Impossible de sauter automatiquement d'une appli à l'autre.
Accéder au vrai web, le même que sur les PC de bureau
Si encore ces applications étaient bien conçues. Si elles apportaient un vrai plus. Mais non. L'expérience est bien pire. Pas de moteur de recherche, impossible de créer des raccourcis (bookmark), parfois même d'effectuer un simple copier/coller ou d'enregistrer la page dans un service comme Instapaper ou Read It Later. Elles bien sont rares les applis qui pré-chargent le contenu pour pourvoir le consulter dans le métro ou qui offrent des fonctions impossibles à reproduire sur le web.
Mais il y a pire. Certains sites ne vous posent même pas la question et vous redirigent automatiquement vers la version
Alors au final, je me retrouve à tricher. A faire passer mon navigateur mobile pour un autre (changement de « l'User Agent ») pour éviter le harcèlement et les redirections sauvages vers des sites primitifs. Pourtant, je ne demande qu'une chose : accéder au vrai web, le même que sur mon PC de bureau. Et tant pis si je dois scroller par-ci ou zoomer par là. Au moins, je sais exactement où sont les boutons, les liens et les menus de mes sites préférés.
Je ne comprends d'ailleurs pas cet engouement pour les applis. Bien sûr, il y a la fierté de pouvoir annoncer des millions de téléchargements. Mais au final, il est quand préférable d'avoir des millions de visiteurs uniques ou de pages vues. Surtout avec une publicité mobile aussi balbutiante. Sans oublier qu'il faut développer et maintenir autant d'applications que de plates-formes mobiles et de tailles d'écrans disponibles... Et agacer le mobinaute pour qu'il mette à jour l'application au moindre bug ou à la moindre nouveauté. Des problèmes évidemment inexistants avec un site web.
Il serait donc temps que les éditeurs rangent leur égo au placard et arrêtent de compter le nombre de téléchargements d'applis pour transformer leurs sites en vrais sites universels et ergonomiques.