Au commencement était le chat. Gros ou rachitique, l'oeil abruti ou ténébreux, souvent accompagné d'une légende cinglante en forme d'aphorisme à l'orthographe maltraitée, soi disant proférée par le félin illustré... bienvenue dans le royaume des LOLcats. Devenu un véritable mème, ce phénomène de mode né sur les grands image boards de la planète tels que 4Chan a permis à la société The Cheezburger Network de se tailler son premier succès grand public avec le site I can has cheezburger.
Aujourd'hui, elle édite une cinquantaine de sites, dont la plupart repose sur le ressort de l'idiosyncrasie en image. Parmi ses plus grands succès, l'incontournable Failblog, le truculent The DailyWhat ou le méchant Poorly Dressed (mal habillé) participent à la création d'une audience mensuelle estimée à 16,5 millions de visiteurs uniques, pour 375 millions de pages vues.
De quoi autoriser la création d'un véritable business autour de ce qui apparaît à première vue comme un simple délire d'étudiants amateurs d'humour à pas cher. The Cheezburger Network vient en effet annoncer avoir reçu 30 millions de dollars de la part d'investisseurs tels que The Foundry Group, Madrona Venture Group, Avalon Ventures, et SoftBank Capital, qui doivent lui permettre d'étendre son entreprise lolesque sur la Toile mondiale.
« La première génération du Web tournait autour du e-commerce et de l'actualité, elle n'était que collecte d'information. La deuxième génération tourne beaucoup plus autour de l'expression personnelle et se retrouve tirée par la création », prophétise Ben Huh, directeur général, interrogé par Reuters. Le chat, principale incarnation d'une nouvellement née culture Internet ? Lolera bien qui lolera le dernier.