Huit titres de la presse nationale réunis au sein du groupement ePresse.fr ont lancé cette semaine un moteur de recherche d'actualités dédié à leurs contenus, accessible à l'adresse presse.lemoteur.fr. Il fait appel au moteur de recherche d'Orange, et promet une « nouvelle manière de concevoir la recherche de l'information et la compréhension de l'actualité ».
Le service référence pour l'instant les articles émanant des sites Web des journaux et magazines L'Express, Le Figaro, Le Point, Le Nouvel Observateur, Le Parisien, Libération, Les Echos et L'Equipe. Au delà des outils de recherche standard, il offre la possibilité d'afficher les cinq requêtes les plus populaires du moment et promet, via un système de filtres, la possibilité de créer rapidement une revue de presse sur un sujet donné.
Mis en avant sur les huit sites partenaires par l'intermédiaire d'un cartouche listant ces cinq requêtes, ce nouveau moteur fait également l'objet d'une campagne de communication dans la version papier de deux des quotidiens concernés.
En dépit de la promesse d'une « synthèse ludique et attractive de l'actualité », on peut toutefois se demander quel sera, pour l'utilisateur final, la proposition de valeur d'un outil de recherche aussi exclusif, qui se limite de fait à huit titres de presse dont les contenus sont par ailleurs indexés dans les moteurs plus généralistes, à commencer par le leader du secteur, Google News.
Une partie de la presse « traditionnelle » mène en effet depuis plusieurs mois la guerre aux outils de recherche de Google. Elle estime en effet que le géant américain devrait leur rétrocéder, que ce soit sous la forme d'une taxe ou d'un droit voisin, une partie des revenus publicitaires générés par son moteur dans la mesure où ce dernier indexe - et donc nourrit ses pages de résultats de - leurs propres contenus.
La fronde concerne la France, où un médiateur a été nommé afin d'arbitrer les échanges entre les acteurs de la presse et Google, ainsi que d'autres pays européens, qui tous s'appuient sur l'exemple allemand pour inviter les pouvoirs publics à contraindre Google par le biais d'une loi.