Digitick, filiale de Vivendi, passe à l'attaque. Le service de billetterie en ligne vient en effet de saisir le tribunal de commerce de Paris pour obtenir réparation dans l'affaire d'entente illicite qui l'oppose à la Fnac et Ticketnet.
Ce n'est pas la première fois que les différends qui les opposent prennent une tournure judiciaire, puisque les deux concurrents ont déjà été reconnus coupables par l'Autorité de la concurrence, saisie par le ministère de l'économie. Le 20 décembre dernier, elle sanctionnait la Fnac et Tickenet à une amende de 9,3 millions d'euros pour deux motifs.
Il leur était dans un premier temps reproché d'avoir, entre 2004 et 2008, « fixé en commun les prix des commissions qu'elles demandaient aux organisateurs de spectacles pour commercialiser les places de spectacle », afin qu'elles soient les plus élevées possible, explique l'autorité dans sa décision. Pour ce grief, les deux entreprises ont écopé de 6 millions d'euros d'amende.
Entre 2007 et 2008, les deux concurrents se seraient également concertés pour empêcher Digitick d'arriver sur le marché. Ce qui leur a valu une amende de 3,3 millions d'euros. La Fnac comme Ticketnet avaient à l'époque avoué les faits et décidé de ne pas faire appel de la décision.
Ces pratiques auraient retardé le développement de la billetterie en ligne, assure Digitick
Digitick estime avoir perdu gros dans cette affaire, aussi bien en termes d'image que s'agissant du développement de son activité. Lorsque l'entreprise est arrivée sur le marché des billets dématérialisés, elle a offert « aux producteurs et organisateurs de spectacles , en contrepartie d'une exclusivité temporaire ou limitée de la distribution de billets électroniques, la mise en place d'un système informatique et humain de contrôle des billets à l'entrée des salles », relevait l'autorité de la concurrence dans sa décision.
Une stratégie qui lui a rapidement permis de gagner des parts de marchés, avant d'être perturbée par les pratiques illicites de ses concurrents. Ce qui aurait, regrette Digitick, retardé le développement de la billetterie en ligne en France, comparativement à nos voisins européens.
La filiale de Vivendi a donc fait appel à un tiers pour évaluer son préjudice. Selon Les Echos, le cabinet en question l'a évalué à 29 millions d'euros sur le plan économique, auxquels Digitick a décidé d'ajouter 5 millions d'euros au titre du préjudice d'image. Soit 34 millions d'euros au total.
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