Nouveau rebondissement dans la guerre que se mènent les taxis et les VTC : alors que le gouvernement avait saisi en octobre l'Autorité de la concurrence concernant un projet de décret visant à imposer 15 minutes de délai entre la réservation d'une VTC et la prise en charge d'un client, l'institution a finalement rendu public vendredi un avis défavorable sur le texte.
L'Autorité de la concurrence estime qu'un tel décret entraînerait une « distorsion de la concurrence » qui ne serait « ni nécessaire ni proportionnée aux impératifs d'intérêt général qui sont poursuivis ». L'organisme précise que le développement des VTC « est susceptible de rééquilibrer la demande et l'offre de transports particuliers et de permettre une diversification de cette dernière », notamment aux heures de pointe, où la seule présence des taxis n'est souvent pas suffisante pour satisfaire la demande.
Enfin, il est également rappelé que « sur le marché de la maraude, les taxis et les VTC ne sont pas en concurrence » et que cette perspective n'est pas prête de changer. En somme, c'est uniquement sur domaine de la réservation à l'avance que taxis et VTC sont en concurrence, et qu' « Imposer aux seuls VTC un délai de 15 minutes entre le moment de la réservation et celui de la prise en charge du client, alors qu'une telle contrainte n'est pas imposée aux radio-taxis sur ce marché, introduirait une distorsion de concurrence ayant des conséquences très négatives sur l'activité économique des sociétés de VTC, pourtant très dynamiques aujourd'hui. »
Parmi les recommandations de l'Autorité de la concurrence, on trouve l'abandon total du projet de décret, mais également l'accès à une « tarification plus libre » pour les taxis sur le marché de la réservation, qui leur permettrait de mieux rivaliser avec les offres des VTC. L'affaire est donc loin d'être tranchée.