Le conflit opposant taxis et VTC repart à nouveau pour un tour. Les représentants des taxis devraient en effet maintenir un mouvement visant à protester contre la concurrence jugée déloyale menée par les véhicules avec chauffeurs. La manifestation devrait toucher plusieurs pays européens dont la France, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, l'Espagne et la Grande-Bretagne.
Pour rappel, les représentants des taxis s'opposent aux règles de la concurrence permettant aux services dits de VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) de s'implanter en Europe. Il s'agit de services disponibles via des applications dédiées disponibles sur les magasins en ligne permettant de commander un véhicule avec chauffeur. Ces derniers sont alors accusés de faire de la concurrence d'une manière jugée déloyale aux taxis traditionnels.
En France, le député socialiste Thomas Thévenoud avait dévoilé en avril dernier les grandes lignes de son rapport sur la question. Il proposait alors d'interdire les applications qui permettent de voir les VTC se trouvant à proximité d'un client. En échange, cette fonction pouvait être appliquée aux taxis traditionnels.
Il s'agissait toutefois d'une option offerte aux centrales mais une nouvelle version du rapport viendrait les obliger à géolocaliser les taxis. Selon Les Echos, le député espère que ces informations pourront conduire au développement d'applications mobiles venant concurrencer celles des VTC.
Les taxis ne l'entendent pas de la même oreille et estiment au contraire qu'il s'agit d'une nouvelle obligation contraignante qui leur est imposée. Ils rejettent donc la mesure et maintiennent leur mouvement, lequel aura lieu le même jour que la grève de la SNCF.
Les taxis attaquent Uber en justice
En parallèle, les professionnels des taxis utilisent la carte juridique pour faire entendre leurs revendications. L'Association française des taxis a ainsi assigné Uber en justice devant le tribunal de commerce de Paris. Dans un communiqué, elle estime que le mode de tarification du service américain constitue une pratique déloyale au regard de la concurrence.
L'AFT précise que « le mode de tarification d'Uber, fonctionnant sur la base d'un tarif horokilométrique, constitue une violation de l'article R. 231-1-4 du Code du tourisme. Cet article impose aux voitures de tourisme avec chauffeurs (VTC) de communiquer au client le prix total de la course, au moment de la réservation ».
L'organisme demande donc à la justice de se prononcer sur la question et incite le député Thévenoud à entendre leurs arguments.
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