4G : les débits ne sont pas à la hauteur selon l'UFC-Que Choisir

Thomas Pontiroli
Publié le 21 octobre 2014 à 13h44
Dans son enquête sur la qualité de service des réseaux 3G et 4G en France, l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir constate, sans surprise, le décalage entre la qualité de service vendue et la réalité. Le principal enseignement se situe plutôt du côté des grands écarts entre les opérateurs.

D'après le site d'Orange « Qui a la meilleure 4G ? », l'opérateur historique est le meilleur dans l'exercice du débit descendant avec 150 Mb/s, à égalité avec Free Mobile, et peu devant SFR et Bouygues Telecom, à 115 Mb/s chacun. Si Orange offre bel et bien la meilleure qualité de service, ces chiffres commerciaux sont à des années lumières de la réalité, à laquelle nous rappelle encore l'UFC-Que Choisir dans sa dernière enquête.



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D'après cette enquête de terrain, réalisée à Paris, Bordeaux et Aix-en-Provence par Directique, un spécialiste des études qualité dans les télécommunications, Orange offrirait un débit médian descendant en 4G de 37,8 Mb/s. Mais faut-il le rappeler, le chiffre de 150 Mb/s correspond à un débit maximal théorique. Dans les faits, il est évidemment peu probable de l'atteindre. Les opérateurs l'intègrent d'ailleurs dans leur communication.

Sur son comparateur en ligne, Orange affirme qu'un utilisateur de la 4G peut télécharger un album de musique de 50 Mo en 8 secondes (contre 30 secondes en H+ et 80 secondes en 3G), ce qui correspond à un débit descendant équivalent à 50 Mb/s. Orange pondère donc lui-même son débit lorsqu'il propose des cas d'usage de sa 4G. Selon l'UFC, il faudrait 10 secondes pour 50 Mo, ce qui est proche du temps promis.

La 4G de SFR proche de la 3G d'Orange ?

L'histoire est d'ailleurs la même avec la 3G, où les débits constatés ne sont toujours pas au niveau de ceux annoncés. Alors que la H+ promet jusqu'à 42 Mb/s, Orange, le meilleur, n'atteint que 9,6 Mb/s (en médian). Lorsqu'on compare avec les débits réels obtenus en 4G, la performance est près de quatre fois supérieure. Ainsi, le ratio entre débit promis et débit mesuré reste quasiment le même entre les deux technologies.

Si cet écart entre débit théorique et débit constaté n'est pas une surprise, l'UFC-Que Choisir a en revanche raison de pointer du doigt un autre problème, plus important : l'énorme disparité entre les opérateurs. En 3G, le débit médian descendant de Bouygues Telecom atteint 6,3 Mb/s, contre seulement 4,8 Mb/s pour SFR et Free Mobile. Ce constat est le même en 4G où Free Mobile n'atteint que 24,8 Mb/s, Bouygues Telecom, 20,6 Mb/s et SFR 12,6 Mb/s. Dit autrement, 3 Mb/s séparent la 4G (médiane) de SFR de... la 3G d'Orange.

Cette différence de qualité de service dépend également fortement de la situation géographique. Alors qu'à Paris le débit médian en téléchargement 4G est de 35,1 Mb/s, il tombe à 28,3 Mb/s à Bordeaux pour chuter à 12,1 Mb/s à Aix-en-Provence. Comme l'année dernière, l'UFC-Que Choisir dénonce une 4G à deux vitesses.

Pourtant, Orange et SFR exploitent les mêmes bandes de fréquences pour leur réseau 4G : 800 et 2 600 MHz. Sur le papier, rien ne devrait justifier un tel écart de performances. Suite à la publication de cette enquête, SFR a rappelé que son réseau était en maintenance dans plusieurs villes, dont Bordeaux et Aix-en-Provence.


Antoine Autier, chargé de mission au service études de l'UFC, est conscient que ces travaux aient pu biaiser les débits enregistrés sur le réseau de SFR. Lui va jusqu'à dire que « chaque opérateur peut dire qu'il est en maintenance, c'est l'argument classique ». L'association ne modifiera donc pas ses résultats. Son but est de se mettre dans la peau d'un client et de mesurer un service à un instant T, sans les explications des opérateurs.

Cette enquête a enfin donné l'occasion à l'association de constater une nouvelle fois le problème de restriction sur l'itinérance Orange avec Free Mobile. « Sur le streaming vidéo, gourmand en bande passante, un abonné naviguant via l'itinérance aura dix fois moins de chance de pouvoir l'utiliser dans de bonnes conditions que s'il passe sur le réseau propre de l'opérateur », explique l'UFC, qui avait porté plainte en janvier 2013.


  • Consulter l'enquête dans son intégralité :




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