C'est le genre de start-up française qui s'expatrie dans la Silicon Valley et s'en prend aux plus grands. xBrain a choisi sa cible : Siri. La société fondée par Grégory Renard, anciennement connue sous le nom de xBrainsoft, a fait la démonstration de sa technologie de reconnaissance vocale au dernier Mondial de l'Automobile de Paris. Elle revient mardi 9 décembre à la conférence LeWeb pour vanter les atouts de son système embarqué.
Voilà un peu plus de trois ans, nous vous présentions Angie, une application de reconnaissance vocale capable de donner la météo, de rappeler les rendez-vous de la journée, bref, le b.a.-ba. Finalement, l'équipe se rend vite compte que l'application n'est pas satisfaisante. Grégory Renard et son équipe d'une vingtaine de personnes continue de travailler sur son projet et de trouver une porte d'entrée à même de l'accueillir.
Engouement de l'industrie auto
Le secteur est tout trouvé. Ce sera l'automobile. « Nous passons en moyenne 50 minutes par jour dans notre voiture, et souvent, les conducteurs utilisent leur téléphone pour passer des coups de fil, envoyer des SMS et même consulter leurs e-mails. Si bien que le téléphone est désormais responsable de 25% des accidents aux Etats-Unis, devant même l'alcoolémie », nous rappelle Grégory Renard, afin d'expliquer sa démarche.Pour lui, l'opportunité est triple : l'interface vocale dans l'automobile répond à un vrai besoin (qui n'est pas nouveau), la voiture est un endroit idéal pour tester ce système et enfin, il intéresse énormément les industriels du secteur. Une quinzaine de fabricants seraient partants pour ajouter xBrain à leurs autos.
« Nous nous sommes ensuite retrouvés propulsés dans la Silicon Valley où nous avons été approchés par plusieurs personnes pour nouer des partenariats et avoir des financements », confie Grégory Renard.
Mieux : un constructeur a fait pression auprès d'un fonds d'investissement pour donner un coup de fouet aux développements... Et au dernier Mondial de l'Automobile de Paris, la technologie a reçu un bon accueil.
Limiter au maximum les interactions
L'une des briques fondatrices du logiciel xBrain repose sur l'apprentissage automatisé. « Grosso modo, on essaie de comprendre le minimum dans une phrase, puis de se raccrocher au contexte pour comprendre », commence à expliquer le fondateur. La géolocalisation du conducteur et l'historique de navigation (sur route, pas sur le Web) sont par exemple des éléments pouvant aider à la compréhension d'une requête vocale.Lorsque le conducteur souhaite passer un appel, et qu'il existe des homonymes dans son répertoire, le système lui suggère de dire « 1 » pour le premier, « 2 » pour le deuxième, etc. Cette façon de procéder ne semble pas révolutionnaire a priori, mais selon Grégory Renard, elle participe d'un ensemble, dont la volonté finale est de « réduire les interactions homme/machine afin de limiter le temps de cerveau disponible ». Si le conducteur se concentre davantage sur la route, et moins sur ces interactions, il améliorera sa sécurité.
Le système se veut donc le plus malin possible, afin d'anticiper des demandes en apprenant des requêtes passées et du contexte, tout en y joignant l'interface la plus minimaliste possible. Grégory Renard est le premier utilisateur de sa solution, qu'il dit utiliser lors de ses deux heures de trajet quotidien, durant lesquels il envoie entre 15 et 20 e-mails et consulte les actualités, qui lui sont dictées. Proposé en marque blanche, xBrain s'intégrerait à n'importe quelle console. Il lui faudra maintenant jouer des coudes avec CarPlay.
Les informations techniques entourant xBrain ne permettent pas à ce jour de mesurer si la promesse sera tenue. Il faudra pour cela passer par la case test. Si la vidéo commerciale paraît convaincante, les démonstrations publiées par la société, via l'application smartphone, laissent encore entrevoir une voix artificielle quelque peu claudiquante et une interaction homme/machine pour le moins classique.
A suivre sur Clubic Pro du 9 au 11 décembre 2014 :
Mondial de l'Auto : CarPlay, pour utiliser son iPhone au volant d'une Ferrari