Un troisième "opérateur" pour les objets s'installe en France

Thomas Pontiroli
Publié le 09 juin 2015 à 09h04
L'infrastructure qui supportera les deux milliards d'objets connectés que l'on nous promet d'ici cinq ans se met en place. Après Sigfox et Bouygues Telecom, c'est au tour de l'angevin Qowisio de se développer.

Le marché français de l'Internet des objets s'apprête à accueillir un troisième opérateur - même s'il n'en a pas officiellement le statut, car il utilise des fréquences libres de droits : Qowisio. La start-up a vu le jour à Angers en 2009. Depuis ce temps, elle opère principalement à l'étranger auprès de grands groupes, à qui elle fournit des réseaux privés « machine to machine ». D'ici la fin 2015, elle veut couvrir le territoire français.


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Qowisio entre en concurrence avec Sigfox et Bouygues Telecom - Crédit : Qowisio.


« Nous nous sommes aperçus que notre technologie Ultra Narrow Band (UNB) pouvait largement convenir aux besoins des entreprises et du grand public pour les objets connectés », nous explique Cyrille Le Floch, le PDG de la société. Au total, Qowisio aura besoin de seulement 1 600 à 1 800 antennes pour couvrir la France avec son réseau ultra bas débit bidirectionnel, dont la vitesse en réception oscille entre 100 et 300 o/s.

Levée de fonds de 10 millions d'euros

Pour s'installer, la start-up compte sur l'appui financier de plusieurs investisseurs qui viennent de lui apporter 10 millions d'euros, dans le cadre d'une deuxième levée de fonds. Il s'agit de Ouest Croissance, Go Capital, BNP Paribas Développement, et Pays de la Loire Développement. La difficulté pour la société angevine sera de s'imposer face à son concurrent frontal Sigfox, installé depuis 2009, soutenu par Intel, capitalisé à plus de 100 millions d'euros, et ambitieux à l'international. Mais aussi Bouygues Telecom et sa technologie LoRa...

Pour se démarquer, Qowisio mise sur son modèle économique, qu'il veut mieux adapté « aux centaines de millions d'objets connectés à venir ». « L'enjeu n'est pas la bataille du coût de communication », insiste-t-on, expliquant qu'une facturation au mois ou à l'année n'est pas pertinente pour un objet connecté éphémère, ou ayant une durée de vie de quelques semaines. Plus de précisions sur ce modèle arriveront dans l'année.

Ouverture de la Cité de l'Objet connecté

Qowisio veut aussi se démarquer sur l'accompagnement des grands groupes et des start-up qui veulent se lancer, mais qui n'ont pas forcément le savoir-faire sur les objets. « Une entreprise qui a des besoins en matière de mesure de la température, nous lui fournissons un produit clé en main », indique-t-on. La société dispose d'un catalogue d'une quarantaine d'objets connectés, du « tracking GPS à la fidélisation client ».

Le but est de faire de la France « une vitrine pour démontrer la pertinence du réseau » développé par ses soins, afin de l'étendre ensuite à ses actuels clients à l'étranger. Membre fondateur et actionnaire de la Cité de l'Objet Connecté à Angers, inaugurée le vendredi 12 juin en présence de François Hollande, Qowisio veut développer l'écosystème de l'Internet des objets en accompagnant tous les porteurs de projets dans la cité.



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