Le secteur de l'impression 3D continue sa croissance. Il adopte de nouveaux matériaux à mesure que les machines se miniaturisent. Ouvert traditionnellement aux industries lourdes, le marché tente de mettre un pied auprès du grand public. L'objectif de certains spécialistes est de pouvoir installer une imprimante dans chaque foyer, notamment pour les besoins courants.
Une assertion encore difficile à vérifier. Invitée à l'occasion du salon 3D PrintShow 2015, le Dr Ludmila Striukova, conférencière à l'University Collège de Londres estime qu'en 2030 seulement, les particuliers utiliseront la 3D à domicile pour imprimer des objets du quotidien. Un horizon encore lointain dans la mesure où les besoins en matière d'impression 3D pour les foyers ne sont pas correctement définis.
La spécialiste précise : « l'impression 3D fait des déçus et la courbe d'adoption peut être revue à la baisse dans la mesure où la croissance du secteur sera non-linéaire. Tout le monde ne va pas interpréter cette technologie de la même manière. Les personnes de nature enthousiastes seront peut-être prêtes à faire le pas mais pas les pragmatiques. Nous risquons donc de voir un écart se creuser entre ces populations, limitant l'impact de la 3D ».
Besoin d'un boost, « comme Internet pour le PC »
Pour que l'impression 3D connaisse une croissance, un impact notoire dans les foyers, il est nécessaire que d'autres technologies viennent s'y greffer. Thierry Rayna, professeur d'économie explique : « je vois dans ce marché de nombreuses ressemblances avec celui des PC. L'arrivée des imprimantes et d'Internet a permis à ce secteur de faire des bonds et d'entrer massivement dans les foyers. Il y a donc à mon sens un besoin fort d'accompagnement pour que l'impression 3D progresse ».A présent, le responsable estime que le secteur de l'impression 3D devrait s'inspirer du bio-mimétisme pour élaborer de nouveaux procédés de fabrication. En simplifiant et en rendant plus rapides ces processus, il entrevoit une meilleure attractivité du secteur.
Un son de cloche entendu par Frédéric Vacher, directeur du marketing stratégique chez Dassault Systèmes. Le leader français du progiciel explique : « la numérisation de l'Homme et de la vie sont les prochains enjeux du secteur. De nombreux progrès ont déjà été réalisés mais un bond en avant est encore nécessaire ».
Le spécialiste note cependant un autre écueil au développement de l'impression 3D, en particulier auprès du grand public. « Pour concevoir ou personnaliser un produit, même basique, il faut être tout de même un peu designer. Mais tout le monde ne l'est pas. C'est un peu comme la photographie, tout le monde possède un super appareil mais nous ne sommes pas tous photographes. Pour que l'impression 3D progresse encore, la question des compétences va donc se poser ».
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