L'appétit vient en mangeant. Après avoir racheté respectivement 6,6 % d'Ubisoft et 6,2 % de Gameloft le 15 octobre dernier, Vivendi décide d'augmenter encore sa participation dans les deux éditeurs de jeux vidéo. Le groupe de Vincent Bolloré a annoncé le 22 octobre qu'il portait sa participation à 10,39 % dans Ubisoft, et à 10,20 % dans Gameloft. Un mouvement qui confirme l'intérêt renouvelé du groupe de médias pour le jeu.
Pour rappel, Vivendi avait cédé 85 % d'Activision Blizzard en juillet 2013 pour 8,2 milliards de dollars, ne conservant que 5,7 % du capital. Depuis la cession de SFR à Numericable fin 2014 (et aussi de Maroc Telecom et du brésilien GVT), il a engagé dans un recentrage sur les médias et la production de contenus.
Près de 280 millions investis
Avec cette prise de participation, le groupe de Vincent Bolloré devient premier actionnaire d'Ubisoft - le troisième éditeur de jeux vidéo dans le monde. Il devance le fonds FMR (9,99 %) et la famille Guillemot, à l'origine de l'entreprise (9,40 %). En ce qui concerne Gameloft, Vivendi en devient troisième actionnaire, derrière la même famille Guillemot (22,49 %), Amber Capital (13,13 %), mais devant le fonds FMR (9,99 %).Pour réaliser cette opération, Vivendi a acquis 11,6 millions d'actions Ubisoft et 8,68 millions de titres Gameloft, pour un montant total de respectivement 244 millions d'euros et 34,41 millions d'euros. Le tout, financé à l'aide de la trésorerie disponible, qui déborde de billets (9 milliards) suite à la revente de SFR.
Vers un mariage des deux ?
Vivendi en a-t-il assez ? Cette incursion « non-sollicité » - selon les propos des éditeurs de jeux concernés - de Vincent Bolloré à leur capital... pourrait continuer. Dans un communiqué, le groupe déclare qu'il « ne s'interdit pas d'augmenter sa participation dans ces deux sociétés en fonction des conditions de marché et se réserve la faculté, le moment venu, de demander à être représenté à leur conseil d'administration ».Derrière ces montées au capital, Vivendi aurait l'intention de fusionner les deux éditeurs, et de créer des synergies avec ses autres actifs, comme Canal+. Selon un analyste cité par Challenges, « l'idée est de marier Ubisoft et Gameloft et d'en prendre le contrôle ». Pour l'instant, les concernés restent discrets. Il y a une semaine, ils avaient accueilli la nouvelle froidement. Et rappelé vouloir « rester indépendants ».
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