En pleine vague d'annonces de nouveaux smartphones au salon MWC de Barcelone, l'institut OpinionWay a demandé à un panel d'un millier de Français quels étaient, selon eux, les constructeurs de smartphones qui pratiquent le plus l'obsolescence programmée. Commandée par Back Market, un vendeur de smartphones reconditionnés, cette enquête repose uniquement sur la perception des consommateurs sur cette pratique.
Résultat, 55 % des personnes interrogées suspectent Apple de s'adonner à l'obsolescence programmée. Depuis l'affaire de la batterie non-remplaçable (ce qui deviendra la norme) de son premier iPod, l'américain est devenu une icône de l'obsolescence programmée. Un statut qu'il entretient en 2016 avec le dépôt en janvier d'une action collective accusant le fabricant de rendre l'iPhone 4s trop lent, et obsolète, en forçant la mise à jour vers iOS 9.
Le couac de l'erreur 53, qui bloquait les iPhone munis d'un bouton Touch ID lorsque celui-ci était remplacé par un réparateur non-agréé, suivi du rétropédalage d'Apple, a également été de nature à mettre de l'eau au moulin.
Limites de l'exercice
Dans l'étude OpinionWay, le critère regardé par les consommateurs est celui du rythme de renouvellement des terminaux, qui se serait « considérablement accéléré ». Il serait passé de 12 mois à 4 mois et demi. Or, ce n'est pas vrai : Apple sort toujours un nouveau modèle d'iPhone chaque année, même s'il a décliné son iPhone en version plus grande (« Plus »), et que l'arrivée de la génération 6s a en effet été rapprochée de la précédente.Rythme de renouvellement de l'iPhone et du Galaxy S - Crédit : OpnionWay/BackMarket.
Même constat chez Samsung, dont le rythme de renouvellement serait passé de 12 mois en 2010, à 3 mois désormais. Si l'on se focalise sur la gamme Galaxy (le porte-étendard), le renouvellement continue de se faire chaque année. Il est vrai que le fabricant a lancé deux autres modèles (Mini, en 2014, Edge et Active en 2015), mais comme chez Apple, il ne s'agit que de variantes, mais pas d'un changement de génération du Galaxy S.
Toujours est-il que cette étude reste intéressante à au moins un titre : elle révèle la perception des clients. « Signe des temps et des stratégies des constructeurs, le smartphone a détrôné l'électroménager comme la première catégorie de produits touchée par l'obsolescence programmée aux yeux des 18-34 ans », souligne l'institut. En France, depuis le 22 juillet 2015, l'obsolescence programmée est considérée comme un délit.
Fabricants de smartphones perçus en France comme s'adonnant le plus à l'obsolescence programmée - Crédit : OpinionWay/BackMarket.
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