Sur l'App Store, il n'y a pas de place pour les seconds. Quiconque s'est déjà frotté à la boutique d'applications d'Apple pour essayer d'y faire émerger sa nouvelle trouvaille le sait : on ne devient pas une star si facilement. Une étude menée par Sensor Tower (une société proposant justement d'optimiser sa visibilité), partage des chiffres confirmant plus que jamais à quel point les revenus sont concentrés entre les mains de quelques-uns.
À peine 1 % des éditeurs d'applications présents sur l'App Store (aux États-Unis) sont à l'origine de 94 % du chiffre d'affaires global - qu'il s'agisse des applications payantes et des achats intégrés. Sur 1,43 milliard de dollars générés au premier trimestre 2016, 1,34 milliard étaient le fait de 623 éditeurs à peine, soit une moyenne de 2,15 millions de dollars chacun. Derrière ces arbres, se cache une forêt de 61 677 éditeurs...
Eux se répartissent les 85 millions de dollars restants, ce qui correspond à 1 378 dollars chacun. L'une des données corrélée à ce résultat est le taux de téléchargement : 1 % des éditeurs d'applications présents sur l'App Store sont à l'origine de 70 % des téléchargements, poursuit Sensor Tower. Comme toujours, pour être connu, une société doit avoir la capacité d'investir en communication et marketing pour attirer de nouveaux usagers.
L'économie numérique est un star-system
Cette forme d'économie où seuls quelques acteurs remportent la mise est bien expliquée par le chercheur et critique sur le numérique Jaron Lanier, dans son dernier ouvrage Internet, qui possède notre futur ? Il y décrit un écosystème où « seul un petit nombre (de start-up) réussissent, mais celles qui réussissent amassent des fortunes prodigieuses ». La disponibilité mondiale de ces services fait en sorte que « le gagnant rafle tout ».S'il est vrai que les géants du Net (GAFA, et désormais NATU, pour Netflix, Airbnb, Tesla et Uber), créent dans leur sillage un grand nombre de nouvelles opportunités d'entreprises, qui développent des compléments, elles limitent par leur puissance quasi-monopolistique (Amazon dans l'e-commerce, Google dans la recherche...) l'émergence de nouveaux acteurs. En se fondant sur la popularité, l'App Store tend à entretenir ce schéma.
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