La guerre des prix refait rage dans le mobile

Thomas Pontiroli
Publié le 20 juin 2016 à 12h58
On croyait les camps apaisés, après plusieurs années de guerre des prix, mais certains belligérants du secteur mobile restent engagés dans une conquête de parts de marchés.

Après la guerre de tranchées qui a duré trois ans, les opérateurs sont engagés depuis le printemps 2016 dans des assauts éclairs sur les prix. En mars, tous les acteurs - sauf Orange - avaient dégainé leur forfait à 4 euros, sur fond de rachat de Bouygues Telecom. Deux mois plus tard, les discussions ont achoppé et certains opérateurs en mal de parts de marché se relancent en pleine conquête, avec des prix tout aussi agressifs, comme chez Free.

À la mi-juin, l'opérateur de Xavier Niel a décidé de rendre tout simplement gratuit son principal forfait mobile, habituellement facturé 20 euros par mois. L'offre, disponible sur Vente-privée.com, est valable six mois. Dès le lendemain, riposte de Bouygues Telecom, qui relance son forfait à 4 euros par mois (et 1,5 euro pour les clients actuels, grâce aux remises multi-lignes). Et réponse de SFR, dont le forfait RED 500 Mo passe de 13, à 5 euros.

Des prix déjà saignés

Ces nouvelles baisses sont certes temporaires, mais contribuent tout de même à baisser globalement les tarifs, comme le constatait le régulateur des télécoms au premier trimestre 2016. En partie en raison des forfaits à 4 euros, le forfait mensuel moyen était tombé à 16,3 euros au premier trimestre 2016, relevait le régulateur des télécoms, un niveau historiquement bas. Mais entre temps, il y a eu l'échec du rachat de Bouygues Telecom.


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Avec la baisse des prix, l'Arcep s'inquiète des investissements futurs des opérateurs - Crédit : Fotolia.


Forcé à poursuivre sa route « durablement » seul, il y avait fort à parier que cet opérateur reprenne sa stratégie tarifaire agressive, afin d'exister entre deux géants et Free Mobile, également agressif. Cela n'a pas manqué. Les deux opérateurs sont les fers de lance de cette nouvelle vague de promotions. Avec l'hémorragie de clients vécue par SFR, et qu'il peine à enrayer, ces prix planchers permettent de récupérer une part du parc de déçus.

Gonfler ses troupes

Les bénéfices s'étaient clairement vus suite à la première vague en mars, où Bouygues Telecom avait engrangé 240 000 nouveaux clients, et Free, 215 000. Alors que la fin de la mutualisation sur la 3G est enclenchée, les deux plus petits acteurs ont intérêt à regonfler leur parc de clients. Car les abonnements d'aujourd'hui seront peut-être les revenus de demain. Et les plus petits acteurs du secteur en auront bien besoin pour investir.


Les prix planchers font du bien aux consommateurs, mais le régulateur des télécoms s'inquiète de leur effet sur les investissements. « Si les opérateurs gardent leurs nerfs et évitent de partir dans des guerres de promotion inconsidérée, le marché est viable à quatre », soulignait en avril Sébastien Soriano, le président de l'Arcep.


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