La publicité ciblée sur internet rapporte énormément d'argent. Sur ce principe, David Larramendy, président du Syndicat national de la publicité télévisée, s'est confié aux Echos quant aux réformes qu'il souhaiterait mettre en place dans le paysage audiovisuel français.
La publicité télévisuelle en France génère à elle seule 3,4 milliards d'euros. Trop peu, selon le président du syndicat qui explique que ce compte a baissé de 5% depuis la crise de 2008. En outre, il constate que les résultats de la publicité sur internet ont doublé, pour atteindre les 4,6 milliards en quatre ans. Selon lui, les médias traditionnels doivent s'associer afin de pouvoir rivaliser avec les GAFAM, qui monopolisent le marché. Aussi, David Larramendy songe à proposer des réformes afin d'initier l'ouverture au marché de publicités différentes.
Une série de propositions pour lutter contre le web
« Lever les interdits sur les secteurs comme la distribution et le cinéma, ou autoriser la publicité segmentée en télévision nous donnerait enfin les moyens de nous battre à armes égales, explique David Larramendy, les groupes de télévision investissent beaucoup d'argent dans la technologie pour la publicité de demain ».Parmi les propositions du président du syndicat, une publicité plus ciblée avec la diffusion d'annonces plus locales, mais aussi adaptées au calendrier afin d'annoncer les soldes, par exemple. De même, il aimerait s'associer avec les opérateurs des télécoms afin de pouvoir encore élargir le potentiel de la publicité télévisée.
« Aujourd'hui, avec le SIRTI, qui représente les radios indépendantes, nous avons des discussions très fructueuses autour d'une proposition commune. Celle-ci permettrait aux chaînes de faire un ciblage très fin et géolocalisé mais sans donner les adresses des magasins, ce qui permettrait aux médias locaux de continuer à capter ces annonces "drive-to-store", qui sont en forte croissance ».
Associer le grand et le petit écran
De même, David Larramendy souhaiterait ouvrir le marché aux bande-annonces de cinéma. Il estime en effet que lorsqu'elles sont diffusées avant les films, ces bande-annonces démarchent un public déjà habitué des salles obscures, là où une diffusion télévisuelle pourrait appeler un public différent, plus âgé et aussi avec plus de temps libre.Il rassure cependant quant à ses réflexions de réformes : il ne souhaite ni envahir les chaînes télévisées de publicité, ni prendre des parts aux radios locales ou à la presse locale, mais plutôt faire en sorte que tout le monde puisse travailler ensemble. De la même manière, le syndicat discute avec les chaînes, afin de permettre des réductions des prix allant jusqu'à 60% pour les films indépendants souhaitant diffuser leur bande-annonce à la télévision française.
Source : Les Echos