Décidément, la période est difficile pour les salariés du monde de la tech.
Après les mastodontes comme Meta et Twitter entre beaucoup d'autres, c'est en en effet au tour de Parler, réseau social ultra conservateur pour les uns ou repaire de nazillons pour les autres, de licencier une grande partie de ses employés. Snobé par des figures comme Trump, et largement inaccessible sur les boutiques d'applications les plus utilisées, on voit mal comment Parler pourrait rebondir aujourd'hui.
Qu'est-ce que Parler ?
C'est en 2018, alors que Donald Trump est en pleine bataille médiatique contre les réseaux sociaux mainstream, que Parler voit le jour. Avec une promesse simple : la liberté d'expression totale pour ses adhérents, et une équipe de modération presque inexistante. Clairement destiné aux supporters du 45e président des États-Unis et à tout ce que les USA comptent de complotistes et de suprémacistes blancs, Parler connaît d'abord un franc succès. Ainsi, pendant la campagne présidentielle de 2020, il enregistre jusqu'à 7 000 nouveaux membres chaque minute. Mais plus dure fut la chute.
Le 6 janvier 2021, en effet, les partisans du désormais ex président républicain attaquent le capitole pour tenter d'empêcher la validation de l'élection de Joe Biden. Conscients de leur responsabilité, les géants des nouvelles technologies prennent enfin des mesures : Trump est banni presque partout, et Apple et Google suspendent Parler de leurs stores, qui aurait été utilisé par les émeutiers pour s'organiser. Le déclin n'allait pas s'arrêter là.
2022, année catastrophique pour Parler
Quatre mois plus tard, Parler était de retour sur l'App Store après avoir considérablement revu sa politique de modération, mais c'était peut-être déjà trop tard. Car Parler est loin d'être le seul réseau social « conservateur » à avoir vu le jour depuis. Et la main invisible du marché lui a mis une belle claque : en 2022, la concurrence est loin devant. Donald Trump, pour commencer, n'est aujourd'hui présent que sur une seule plateforme du type, Truth Social, dont il possède la majorité des parts et avec laquelle il a une clause de non concurrence. Poster sur Parler signifierait un procès de plus à la collection de celui qui est candidat pour 2024.
En septembre dernier, Parlement Technologies, qui possède Parler, a tenté de le vendre, ce qui a permis à des acheteurs potentiels de regarder ses chiffres d'un peu plus près : le site compterait aujourd'hui moins de 50 000 utilisateurs actifs. Une personnalité a également signifié son souhait d'acquérir la plateforme, Kanye West, qui venait alors de se faire virer de presque partout, pour ses attaques antisémites. Dans un rare accès de lucidité, lui-même a fini par se retirer du deal.
Ce qui nous amène à début 2023. Au cours des dernières semaines, Parler a choisi de s'inspirer des plus grands en licenciant 75 % des employés et des cadres de l'entreprise. Parmi eux, le service des relations publiques, qui n'a donc pas communiqué sur le mouvement.
Source : The Verge