Même s'il ressemble, en substance à d'autres réseaux sociaux, Pheed comporte quelques particularités qui le démarquent de Facebook et compagnie : on trouve, par exemple, la possibilité de diffuser du contenu en direct, comme des concerts ou des échanges avec la communauté - un point sur lequel Hangout de Google+ peut néanmoins rivaliser - mais surtout des fonctions de monétisation comme jamais un réseau social n'en a proposé jusqu'ici.
Pheed offre ainsi la possibilité à ses utilisateurs de créer un compte dont le flux ne sera accessible que sur abonnement payant, ou encore de monétiser des publications spécifiques - typiquement, des vidéos - pour des tarifs allant de 1,99 à 34,99 dollars selon le contenu. Rares sont aujourd'hui les artistes ayant passé le cap du payant sur Pheed - la page de David Guetta est accessible pour 4,99 dollars mensuels, celles de Chris Brown et Slash pour 2,99 dollars... la plupart, pour l'heure, proposent un accès gratuit comme on en trouve sur la plupart des réseaux sociaux.
Le modèle économique du site est simple et fonctionne sur la base du 50-50 : l'artiste touche la moitié des gains, la plateforme récupère le reste. Si la démarche peut être lucrative en cas de succès, encore faut-il « assurer le spectacle » derrière : si quelques centaines de célébrités ont ouvert un compte sur Pheed, peu le monétisent pour l'heure, et on imagine mal un utilisateur lambda parvenir à s'imposer avec un compte payant. Il s'agit donc bel et bien d'une démarche d'échange entre les célébrités et leurs fans, qui ont déjà, souvent, de solides bases ailleurs.
Un site qui dérange Twitter ?
Interrogé par Techcrunch, OD Kobo, le PDG de Pheed, a déclaré qu'un million de comptes ont été créés en quelques jours sur la plateforme. « Ca a été une semaine folle » a-t-il résumé. Mais ce nouveau réseau social s'attire visiblement déjà les foudres de la concurrence, à commencer par Twitter, qui n'a pas tardé à lui bloquer l'accès à l'API permettant de s'inscrire via un compte existant sur le service de microblogging.
Twitter ayant refusé de communiquer sur la question, difficile de savoir, pour l'heure, s'il s'agit d'une manœuvre stratégique ou d'une simple mise en garde en raison d'une violation des conditions d'usage de l'API. Pheed profitait en effet de son lien avec Twitter pour y publier des tweets automatiques sans en informer l'utilisateur, ce qui n'a pas plus à certains. Une situation dont Pheed se défend, arguant appliquer une démarche similaire à celle de bien d'autres services.
Pour l'autre, Pheed a supprimé Twitter des méthodes de connexion de sa page d'accueil, qui n'affiche plus que Facebook et la méthode « traditionnelle », qui consiste à remplir un formulaire. Le réseau social indique néanmoins travailler au rétablissement de cette possibilité d'inscription. Un buzz pas forcément élogieux, mais un buzz quand même pour cette plateforme qui cherche à se faire une place sur une Toile déjà saturée de réseaux sociaux.