L'ONG Freedom House s'est penchée sur l'étendue de la liberté sur Internet dans différents pays du monde. Au-delà du recul observé dans plusieurs États, l'association s'est alarmée de la propension croissante des gouvernements à employer la propagande pour manipuler l'opinion publique.
Quel est le moyen le plus efficace pour contrôler l'information : la désinformation ou la censure ? D'après une récente étude, il semblerait que la deuxième option soit le plus souvent privilégiée. Et malheureusement, cela ne concernerait pas que les dictatures.
La Chine toujours dernière
Freedom House est une ONG américaine, qui s'intéresse à la présence de la démocratie dans le monde. Dans son dernier rapport, elle a étudié l'état de la liberté sur Internet dans 65 pays. Et après analyse, l'organisme considère une absence de liberté dans près d'un tiers des cas.Si l'Islande et l'Estonie font office de bons élèves, en queue de classement, on retrouve l'Iran et la Chine. Celle-ci figure même à la dernière place pour la quatrième année consécutive, sanctionnant notamment ses efforts pour endiguer les protestations se déroulant à Hong Kong.
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Les États-Unis de moins en moins exemplaires
Mais le rapport met également en évidence un nouveau mode de contrôle de la part des autorités. Le président de Freedom House, Mike Abramowitz, déclare ainsi : « Beaucoup de gouvernements se rendent compte que sur les réseaux sociaux, la propagande fonctionne mieux que la censure ». Par conséquent, ces plateformes seraient devenues un véritable terreau de la désinformation orchestrée par les États. En 2018, une douzaine d'entre eux n'auraient donc pas hésité à faire appel à des partisans pour faire circuler des informations déformées et influencer le résultat d'un scrutin. De plus, une quarantaine de gouvernements emploieraient également les réseaux sociaux à des fins de surveillance.De telles pratiques entraînent alors une décroissance de la note accordée par Freedom House. Parmi les pays où la liberté sur Internet a le plus reculé, on trouve notamment le Soudan, le Kazakhstan, le Brésil ou... les États-Unis. Même si l'ONG les place toujours en bonne position, elle a pointé du doigt certaines méthodes des forces de l'ordre américaines, en particulier la fouille des téléphones des voyageurs, sans mandat accordé par un tribunal.
Concluons tout de même sur une note d'espoir : la liberté sur Internet a gagné du terrain dans 16 pays, dont l'Éthiopie et le Liban.
Source : TechCrunch