Il faut avouer qu'on avait de quoi être un peu sceptique quant aux innovations présentées par Jean-Paul Lieux, le directeur associé de Dolist.net, sur le marketing par email. Dans les allées du salon e-commerce de Paris, qui se termine ce soir, les stands parlent tous d'analytics avancés, de mobile, d'iPhone et d'Android. Et Dolist.net met en avant ses deux solutions d'emailing.
Ringard, l'email ? Jean-Paul Lieux balaie ce préjugé assez vite. Avec deux solutions, dont une lancée ce mois-ci, Dolist.net emprunte au modèle SaaS (Software-as-a-Service). « Si on parle de campagnes d'emailing larges, sans savoir à qui on parle, si les messages seront lus, c'est vrai qu'on est dans une pratique un peu dépassée. Mais nous mettons en avant la relation transactionnelle du mail, qui reste un moyen à privilégier pour la propulsion d'informations générales, les informations éditoriales ou la gestion de transaction. »
Et c'est vrai que pour les suites à donner à un achat, sur un site d'e-commerce par exemple, on n'a rien inventé de mieux que le mail en dix ans. « L'envoi de masse s'essouffle, » confirme Jean-Paul Lieux, « mais quand l'email est légitime, le taux d'ouverture pour rebondir sur une stratégie marketing est énorme. »
Le problème, ce serait donc surtout l'éducation des services marketing. « Si on envoie un email par un SMTP classique, on n'a aucun retour. On ne sait pas s'il a été lu, si le message est passé. Plus de 80% des acteurs n'ont aucun contrôle. Nous nous sommes rendus compte qu'un professionnel du marketing sur deux ne vérifiait même pas si l'email avait une présentation adaptée sur les différents appareils, ou s'il passerait les filtres anti-spam. Si votre message fait un centimètre de large sur trente de haut, c'est sûr qu'il ne sera jamais lu. »
A côté de sa solution Dolist V8, dédiée à l'emailing professionnel, Dolist.net a donc ajouté un nouveau logiciel en SaaS, Dolist EMT. Ce dernier permet l'envoi d'emails à l'unité, dans le cadre d'une transaction, comme pour les confirmations de commande. « Notre premier client, en début d'année, a vu une réduction d'appels à son call center baisser de 30% après la mise en place de notre solution. C'est beaucoup d'argent économisé, qui peut être investi dans des choses plus intéressantes. »
Deux grands types d'utilisation sont donc mis en avant par Jean-Paul Lieux. Le transactionnel, qui permet essentiellement de gérer le cycle de la commande, et le trigger. Ce dernier sert à réagir à des évènements. « Le mobile est une tendance forte dans l'email marketing, » explique le directeur associé de Dolist.net. « Mais il y a des contraintes techniques, et des applications nouvelles. Nous intégrons donc une prévisualisation sur tous les smartphones et l'iPad. »
Autres nouveautés mises en avant par Dolist.net, le speedtesting, qui permettra de voir ce qui marchera mieux sur un échantillon de base, afin d'optimiser les campagnes de vente autour d'un objet. Les solutions de l'entreprise bordelaise se couplent aussi désormais avec les outils de web analytics, affichent des modules d'enquête et de sondage, et donnent des indicateurs sur la qualité d'une campagne.
On s'en doutait tout de même un peu, l'email marketing n'est donc pas mort. C'est même le deuxième budget des e-marchands, selon Jean-Paul Lieux. « C'est vrai qu'il est en baisse sur les cibles jeunes, au niveau interpersonnel. Mais regardez le nombre d'emails que génèrent les réseaux sociaux ! »