Banques et opérateurs de téléphonie mobile ont un point commun : les deux secteurs tentent de développer des moyens de paiement, faciles d'utilisation par le biais des smartphones et autres tablettes. Dans cette bataille, les acteurs cherchent à multiplier les moyens de proposer leurs services aux clients.
Cette stratégie dite « multicanale » a déjà fait quelques victimes. Du côté des opérateurs, plusieurs services ont fermé leurs portes. C'est le cas notamment de Buyster, le service de paiement sur mobile soutenu par Orange, SFR, Bouygues Telecom et Atos Origin. L'ambition de concurrencer Paypal étant visiblement trop ambitieuse, la plateforme a cessé de fonctionner en juin dernier après seulement 3 années et demi d'existence.
De leur côté, les banques misent sur les réseaux sociaux, non plus pour régler des sommes à des commerçants, mais afin de transférer de l'argent. Dans ce champ d'expérimentation, Twitter et Facebook jouent des coudes.
La Banque Populaire et la Caisse d'Epargne misent sur Twitter
Mettant de côté le paiement entre un client et un commerçant, l'application S-Money permet le transfert de sommes d'argent entre utilisateurs de Twitter. Le service de micro-blogging sert ici d'initiateur à la transaction entre deux comptes. Le fonctionnement est certes simple mais se réfère entièrement à l'application développée par BPCE (Banque Populaire et Caisse d'Epargne).
Pour fonctionner, il est en effet nécessaire de posséder un compte bancaire en France, d'un compte Twitter en France, d'un compte S-Money et d'appairer ces deux derniers éléments. Ces échanges entre particuliers sont également limités à 250 euros et à 500 euros lorsqu'il s'agit de dons auprès d'associations.
Pour transférer des fonds, il suffit simplement d'envoyer un message du type « @Smoneyfr #envoyer 10 euros @superpipou » sur Twitter. Le service va ensuite appeler l'application S-Money. L'utilisateur va devoir valider la transaction en tapant son code de sécurité, puis une notification sera émise au destinataire.
Au-delà de l'échange entre particuliers, ce type d'outil cherche désormais à séduire les professionnels comme les plateformes de financement participatif, de cagnottes ou de dons. Action contre la faim ou le service de crowdfunding spécialisé dans le vin fundovino peuvent par exemple dès à présent recueillir les subsides des utilisateurs.
Facebook et sa riposte au Japon
Si Twitter pousse, avec son API, les banques à utiliser son service, Facebook ne semble pas en reste. Récemment, un spécialiste a repéré dans le code source de Facebook Messenger des éléments pouvant être relatifs à des transferts d'argent. Le réseau social pourrait être en mesure d'accueillir les cartes bancaires de ses utilisateurs pour permettre de s'échanger des fonds entre titulaires de comptes.
La fonctionnalité devrait être déployée prochainement. Le réseau social devrait alors être autorisé à stocker des sommes d'argent pouvant être utilisées pour de l'achat ou des échanges.
En attendant, Facebook a d'ores et déjà mis sur pied un système de transfert sur un parc de clients défini. Il a signé au Japon un partenariat avec la banque Rakuten afin de mettre en place un tel outil. « Transfer by Facebook » permet là encore de réaliser des transactions à un contact s'il dispose d'un compte sur l'application Rakuten Bank. Un système identique à celui proposé par BPCE avec Twitter...
Pour en savoir plus