Passer d'une offre à une autre d'un geste du doigt et postuler en un clic, c'est la conception de la recherche d'emploi de Kudoz. Une mécanique qui a déjà fait le succès de l'appli de rencontre Tinder. Depuis septembre 2014, deux français tentent de répliquer ce modèle dans la recherche de job, qu'ils veulent simplifier au maximum. Pour s'inscrire, il suffit de s'identifier avec LinkedIn, choisir son secteur, sa ville et son salaire.
En 6 mois, 60 000 candidats ont déjà afflué sur ce nouveau service. - Crédit : Kudoz.
« L'idée est partie du besoin identifié en 2014 par LinkedIn de postuler depuis son mobile », raconte Pierre Hervé, le cofondateur de Kudoz. Selon une étude publiée par le réseau professionnel, 86 % de ses membres aimeraient répondre à une offre d'emploi depuis leur smartphone, mais seulement 24 % le feraient. En août 2013, LinkedIn avait justement rendu l'opération possible. Mais la start-up française désire aller plus loin.
Car Kudoz supprime l'étape de... la recherche. Les offres sont en effet suggérées au candidat selon le CV défini sur LinkedIn. D'ailleurs, l'application se permet même de formuler des propositions pour compléter son curriculum vitae - sans avoir rien à inscrire manuellement - dans le but d'élargir le rayon de sa recherche.
S'ouvrir aux candidats absents sur LinkedIn
Pour alimenter sa base d'annonces (10 000 à ce jour), Kudoz a développé une interface pour les recruteurs, afin qu'ils déposent leurs propositions - 650 ont répondu présent. Le plus gros des offres vient ensuite d'un partenariat avec le service Multiposting. Mais pour s'étoffer, Kudoz devra nouer d'autres partenariats.Des discussions ont été entamées avec Pôle emploi, qui voudrait s'ouvrir à d'autres services. L'agence pour l'emploi serait même en train de développer un « Emploi Connect », fonctionnant comme celui proposé déjà par LinkedIn ou Facebook, afin de se connecter à un site ou une application. Avec déjà 60 000 candidats sur Kudoz en un semestre à peine, il devient en effet urgent pour le service de proposer plus d'offres d'emploi.
De par sa dépendance à LinkedIn, Kudoz affiche une surreprésentation de professions dans le marketing, la vente, la finance et le juridique. Afin d'élargir son champ d'action et cibler des emplois peu représentés sur LinkedIn, le jeune service planche sur un système d'inscription par e-mail avec un rapide questionnaire pour se créer un CV. « Cette fonction ne sortira pas tant qu'elle ne sera pas simplifiée », justifie Pierre Hervé.
Postuler sans rédiger de lettre de motivation
Autre originalité : la lettre de motivation se résume en 140 caractères, comme sur Twitter. Trop fastidieuse, elle serait de moins en moins intéressante pour les recruteurs, selon le patron de Kudoz. « Ils sont très peu à exiger une lettre de motivation. La grande majorité se contente de la mini-lettre, qui peut faire passer autant de choses. Et elle est adaptée au mobile », estime Pierre Hervé. Pour le reste, il y a l'entretien.Avec d'autres partenariats et une ouverture aux profils moins présents sur le Web, Kudoz espère satisfaire davantage de candidats et de recruteurs. En discussion avec des investisseurs, la start-up envisage de lever un peu moins de 1 million d'euros d'ici la fin de l'année, afin de financer son développement. Sa prochaine étape est d'enrichir les annonces de photos professionnelles réalisées par ses soins, à la façon d'Airbnb.