Jack Ma

Le milliardaire a progressivement abandonné ses fonctions de dirigeant de machines économiques pour se consacrer à la philanthropie.

Jack Ma est évidemment connu pour avoir fondé Alibaba, le Amazon chinois et plateforme mondialement connue, mais l'influent homme d'affaires fait aussi partie du conseil d'administration de SoftBank Groupe, dont il a décidé d'abandonner le siège. La holding japonaise, spécialisée dans les investissements technologiques, détient près de 30% des parts du e-commerçant Alibaba.

SoftBank accuse le coup

SoftBank Corp a annoncé, lundi 18 mai, la décision du fondateur d'Alibaba, Jack Ma, de quitter le conseil d'administration du groupe. Le natif de Hangzhou (55 ans) quittera son siège le 25 juin prochain. Son départ sera compensé par l'arrivée de trois nouvelles têtes au conseil d'administration de SoftBank : Yuko Kawamoto, professeur à la Waseda Business School ; Lip-Bu Tan, Président-fondateur de Walden International et PDG de Cadence Design Systems (conception de puces) ; et surtout Yoshimitsu Goto, Directeur financier du groupe.

Le groupe SoftBank n'en est pas à sa première défection. Son conseil d'administration avait déjà été amputé fin 2019 du départ de Fast Retailing (Uniqlo), Tadashi Yanai.

La holding est en souffrance. Ce lundi, elle a publié des résultats annuels (2019/2020) décevants, symbolisés par une perte de 8,3 milliards d'euros, la plus importante de son histoire. Et le groupe paie des investissements trop importants dans des entreprises comme Uber et WeWork, qui pour cette dernière ne doit sa survie qu'aux dollars injectés dans sa trésorerie. SoftBank, qui a annoncé il y a quelques semaines un programme de cessions d'actifs à hauteur de 38 milliards d'euros, s'est engagée à financer un plan de rachat de ses propres actions de plus de 21 milliards d'euros, pour maintenir son cours de Bourse.

Jack Ma, sur les pas de Bill Gates et à la lutte contre le coronavirus

Pour Jack Ma, c'est une page qui se tourne. Celui dont on estime la fortune à près de 40 milliards d'euros avait déjà dit adieu à Alibaba, après avoir quitté la direction du groupe en septembre 2019, lui qui aura érigé un véritable empire de la vente en ligne, fort de plus de 100 000 salariés. Désormais, le voici dépourvu de ses fonctions commerciales et prêt à se concentrer pleinement sur la philanthropie, sa seconde peau.

À l'instar d'un Bill Gates, Jack Ma est devenu au fil des années l'un des plus généreux humanistes de la planète. Issu d'un milieu modeste, celui qui a fait d'Alibaba une incroyable machine à cash a fait acheminer des millions de masques en Afrique, ces dernières semaines, en soutien à la lutte contre le coronavirus. Le média éthiopien New Business Ethiopia indiquait au mois de mars que le milliardaire s'était engagé à fournir 100 000 masques, 20 000 kits de dépistage et 1 000 combinaisons de protection à chacune des 54 nations du continent africain. La Chine, les États-Unis mais également l'Europe ont aussi reçu des fournitures médicales provenant de la Jack Ma Foundation, qui devrait, à terme, fournir 100 millions de masques dans plus de 150 pays du monde.