Le groupe, basé à Limonest, a officialisé une mesure qui ne manquera pas de faire réagir, tout en assurant que celle-ci n'entraînera ni baisse, ni gel des salaires, bien au contraire.
Alors que certains, comme le MEDEF, militent pour un retour généralisé aux 39 heures ou encore la suppression de jours de congés, le groupe LDLC vient de faire un joli contre-pied en officialisant, ce jeudi 2 juillet, le passage aux 32 heures par semaine de ses 1 000 salariés, avec l'instauration d'une semaine de quatre jours travaillés, et ce à partir de 2021.
Une stratégie gagnant-gagnant
Le groupe LDLC, spécialiste du e-commerce et du high-tech en France, a décidé d'insister sur la qualité de vie au travail (et à la maison) de ses salariés. Tous disent être convaincus (dirigeants et salariés) par les bienfaits du télétravail et de la confiance mutuelle. L'entreprise lyonnaise indique désormais être en train de préparer la réduction du temps de travail de ses salariés.
Dès 2021, LDLC assure pouvoir basculer sur une semaine de quatre jours, avec 32 heures travaillées.« J'ai la conviction qu'en travaillant quatre jours, nous serons dans de meilleures conditions qu'en travaillant cinq », estime le président-fondateur du groupe LDLC, Laurent de la Clergerie. Et le dirigeant de poursuivre que « cela va permettre à chacun de prendre des rendez-vous qu'on n'arrive jamais à caler, de faire des courses, du sport et des tâches du quotidien. Et du coup de passer de vrais temps de qualité le week-end avec leurs familles et amis. J'ai hâte de voir les sourires sur les visages lorsque ce sera en place ».
Les salariés sont les grands gagnants de cette annonce. Car malgré le temps de travail effectif de 32 heures, ils conserveront leur rémunération sur la base de 35 heures. Sur les réseaux sociaux, la CGT-LDLC confirme qu'il n'y aura aucun salaire minimum en-deçà des 1 770 euros brut (ce qui est 15 % supérieur au SMIC mensuel minimum imposé par l'État), outre une prime de participation qui devrait être versée. Et les augmentations annuelles de salaires (2,5 % pour les salariés avec majoration de 2% pour les personnes des sites logistiques) seront au rendez-vous, et ce dès cette année.
Le bien-être au service de la productivité, le modèle économique de demain ?
LDLC développe sa stratégie autour de « l'intelligence collective » et de « la coopération », rouages essentiels au moteur de la performance de l'entreprise, et du monde professionnel en général. Il pourrait presque s'agir d'un luxe, mais pourtant, le groupe de Limonest semble s'être assuré de faire de l'entreprise une société régie par l'harmonie et la confiance.
Le thème peut paraître pompeux au premier abord, mais il est réfléchi. Le groupe a formé ce qu'il appelle des « facilitateurs », qui ont le rôle « d'accompagner et d'apporter une structure aux discussions lors des travaux d'équipe ». Ce facilitateur, qui doit être neutre, offre accessibilité et fluidité dans les échanges. « Notre rôle de facilitateur est de permettre à chaque participant de contribuer à l’atteinte d’un objectif commun, de la divergence d’idées vers une convergence en lien à une problématique posée », explique Carole Agullo, facilitateur et coach chez LDLC. Ce facilitateur sera épaulé par un coach en interne, qui aura une mission un peu plus personnelle.
LDLC entend donc clairement faire baisser au maximum la pression et la tension qui pourraient peser sur les salariés, après une période de confinement qui aura définitivement bousculé les codes. Mais surtout, le groupe montre la voie de ce que pourrait être le modèle économique des entreprises de demain. À savoir, un partenariat gagnant-gagnant basé sur une productivité renforcée par le bien-être et qui pourrait, en plus, déboucher sur de nombreuses embauches. Un schéma qui a fonctionné pour Microsoft au Japon, qui a inspiré Laurent de la Clergerie.
Source : Communiqué de Presse