Le constructeur Italo-américain a décidé de retirer son offre après les demandes formulées par l'Etat français et les garanties exigées pour le maintien des emplois dans le pays.
Les fiançailles n'auront duré que neuf jours, seulement. Le groupe Fiat-Chrysler (FCA) vient de retirer sa proposition de fusion avec le Groupe Renault, indiquant dans son communiqué que toutes les « conditions politiques n'étaient pas actuellement réunies » pour assurer la réussite de cette opération.
Les exigences de l'Etat français ont échaudé les propriétaires de Fiat-Chrysler
Cette décision fait suite aux demandes de l'Etat français, actionnaire de Renault, de repousser le vote final du conseil d'administration du constructeur à mardi prochain. Le gouvernement souhaitait obtenir des garanties concrètes quant au maintien de l'emploi sur le territoire hexagonal.Ces exigences auraient été vues comme une forme d'interventionnisme par la famille Agnelli, propriétaire de Fiat-Chrysler, qui souhaitait boucler la négociation en 15 jours. La position de Nissan dans la nouvelle entité aurait également représenté un problème dans le cadre d'une alliance entre les deux groupes; le constructeur italien a donc préféré y renoncer pour le moment. Lors d'un vote, les administrateurs de l'Etat et de Nissan s'étaient abstenus, dans l'attente de détails sur le projet de fusion.
La porte n'est pas fermée à un nouvel accord dans les prochains mois
À Boulogne-Billancourt, au siège de Renault, la nouvelle a été accueillie avec déception. Le constructeur indique, dans un communiqué, regretter la décision de FCA, tout en indiquant que cette proposition était « opportune, ayant beaucoup de mérite industriel et d'attractivité financière, créant un leader mondial de l'automobile, basé en Europe » et qu'elle « soulignait l'attractivité de Renault et de l'Alliance ».Du côté du gouvernement, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire « prend acte de la décision de FCA » mais se veut optimiste quant à l'avenir du groupe Renault, qui « détient l'ensemble des atouts pour relever les défis auxquels fait face le secteur de l'automobile, notamment en matière de véhicule électrique et de réduction des émissions ». Bercy était depuis le départ réticent à donner son accord à un tel projet, dans les délais imposés par FCA.
Les discussions pourraient reprendre dans les prochains mois entre les deux groupes, qui se donneraient alors plus de temps pour finaliser un accord complexe visant à créer un nouveau géant mondial de l'automobile.
Source : Les Echos