Amazon France

Les deux salariées d'Amazon concernées poussaient l'entreprise à changer sa politique climatique et les conditions de travail internes durant la pandémie. Leur licenciement n'a pas été approuvé par l'agence indépendante américaine du travail.

Aux États-Unis, la colère gronde contre Amazon. Le National Labor Relations Board (NLRB), qui est l'agence indépendante fédérale américaine en charge des pratiques illégales dans le monde de l'entreprise, a déclaré ce lundi qu'Amazon avait justement procédé au licenciement de deux de ses employées de façon illégale. Les deux salariées, Emily Cunningham et Maren Costa, poussaient publiquement pour que le géant américain adapte ses politiques sanitaire et de travail.

Les deux ex-salariées avaient publiquement pris position contre Amazon

Avant leur licenciement, entériné l'année dernière, Emily Cunningham et Maren Costa avaient frontalement pris position contre Amazon dans la sphère publique. Les deux suggéraient en effet fortement à l'entreprise d'améliorer ses conditions de travail en cette période pandémique, notamment dans ses entrepôts.

Mais elles poussaient également Amazon à en faire plus pour réduire son impact sur le climat (l'origine première de leurs diverses revendications, démarrées en 2018 avec le groupe « Amazon Employees for Climate Justice ») et accusaient la société d'avoir des pratiques discriminatoires, le tout empêchant le personnel d'exercer ses pleins droits.

Les deux ex-salariées, qui occupaient des postes à responsabilité au sein d'Amazon, ont aussi été soutenues depuis l'an dernier par plusieurs dizaines d'autres employés de l'entreprise, qui ont donc fini par informer le NLRB, l'agence fédérale indépendante, des conditions de travail au sein de la firme.

« Exiger que nos entreprises se comportent aussi bien que tout bon citoyen (…) ne devrait jamais entraîner de représailles ou gâcher une carrière »

Ce n'est pas la première fois qu'Amazon est accusée, surtout aux États-Unis, par des salariés ou ex-salariés qui dénoncent certaines pratiques au sein de l'entreprise. Récemment, une cadre afro-américaine, Charlotte Newman, a déposé une plainte contre Amazon, reprochant à la firme d'être moins bien payée que les salariés masculins blancs de cette dernière et pointant du doigt le manque de diversité dans l'entreprise fondée par Jeff Bezos.

Invitée à réagir sur les cas d'Emily Cunningham et Maren Costa, une porte-parole d'Amazon a indiqué que l'entreprise soutient « le droit de chaque employé de critiquer les conditions de travail de son employeur », mais que cela « ne vient pas avec une immunité totale contre nos politiques internes, qui sont toutes légales ».

La communication d'Amazon affirme en effet que ce ne sont pas les sorties publiques et les dénonciations des deux employées qui ont été la cause principale de leur licenciement, mais bien les multiples violations des politiques internes.

« Se faire virer d'Amazon est l'une des choses les plus significatives qui me soient jamais arrivées en raison de la solidarité inestimable d'innombrables autres membres d'"Amazon Employees for Climate Justice" (Ndlr : le collectif d'employés d'Amazon qui lutte pour la justice climatique) qui nous soutenaient, qui se sont prononcés et qui continuent de le faire » a pour sa part déclaré Maren Costa sur Twitter il y a quelques heures, en indiquant aussi qu'« exiger que nos entreprises se comportent aussi bien que tout bon citoyen n'est pas seulement raisonnable mais nécessaire, et cela ne devrait jamais entraîner de représailles ou gâcher une carrière ».