Plutôt que d'améliorer les conditions de travail pour éviter les protestations, Amazon a eu l'idée de payer des salariés pour faire la promotion de l'entreprise.
En effet, il y a quelques années, nous apprenions que le géant du e-commerce avait mis en place un programme prévoyant de rémunérer ses salariés qui publient des messages positifs sur l'entreprise sur les réseaux sociaux. D'après le Financial Times, ce système a été abandonné.
Payés pour des tweets ou des posts Facebook
Selon des sources citées par le média, Amazon a discrètement procédé à la fermeture du programme dit « ambassadeur » et supprimé toute trace de son existence à la fin de l'année 2021.
Les responsables d'Amazon ont estimé que cette initiative ne parvenait pas à produire les résultats escomptés, à savoir améliorer l'image du géant de la distribution auprès des consommateurs et des potentiels candidats pouvant rejoindre l'entreprise.
Non seulement les messages publiés par les salariés dans le cadre de ce programme n'ont pas eu la portée visée, mais la révélation de l'existence même du projet a contribué à attiser la colère envers la direction de la firme de Seattle.
Amazon visé par plusieurs rapports
L'origine du programme ambassadeur vient des critiques croissantes à l'égard des conditions de travail et du manque de sécurité dans les entrepôts d'Amazon. En 2018, un rapport accablant accusait la société d'appliquer une telle pression sur ses employés que certains se sentaient contraints d'uriner dans des bouteilles plutôt que d'aller faire une pause aux toilettes.
Des accidents entraînant des blessures survenus au sein de centres de distribution ont également été documentés, tout comme le fait d'obliger certains employés en mauvaise santé à revenir sur le terrain. Amazon est aussi pointé du doigt pour avoir sapé des tentatives de regroupements syndicaux et ne pas être intervenu pour empêcher l'instauration d'une culture d'entreprise toxique dans certains endroits.
Les employés payés pour diffuser des messages positifs devaient adopter un style direct, mais un ton poli dans leurs écrits. Il leur était parfois demandé de répondre à des affaires spécifiques reprises par la presse et la classe politique. Un exemple de message pouvait être : « Je travaille chez Amazon depuis quatre ans, et je n'ai jamais vu quelqu'un uriner dans une bouteille. »
Source : Financial Times