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Amazon vient de se faire pincer pour laisser des vendeurs tiers vendre des kits permettant de débrider les vélos à assistance électrique (VAE) sur sa marketplace.

Et pour seule défense, la firme avance qu'il s'agit de produits vendus par des… tiers, et non par elle directement.

Mieux vaut ne pas se laisser tenter par ces kits

Le régulateur européen contraint ceux qui possèdent un vélo électrique de circuler avec sur des voies publiques sans qu'il puisse dépasser la vitesse de 25 km/h. Or, le débat ne porte pas, dans le cas présent, sur cette mesure en tant que telle, mais sur son respect, ou non. Dans cette perspective, certains kits vendus sur Amazon permettant de débrider les vélos électriques font tache.

Comme l'explique le directeur délégué au lobbying auprès des autorités publiques britanniques de Cycling UK à Electrek, « les modifications illégales où vous n'avez plus besoin de pédaler, où le moteur est surpuissant ou permet d'aller plus vite que 25 km/h, ne sont pas seulement un risque pour le pilote et les autres, mais signifient que vous conduisez une moto. Vous commettriez donc une infraction pénale en roulant sur les routes britanniques sans assurance, plaques d'immatriculation et casque de moto. »

En ce qui concerne la France, la note est pour le moins salée, d'abord pour le particulier possédant le VAE, puisque le débrider revient à faire circuler un véhicule non déclaré, non assuré et non immatriculé. Les amendes encourues sont de respectivement 750, 1 500 et 7 500 euros, soit une facture totale de 9 750 euros sans compter l'immobilisation jusqu'à régularisation de la situation. Autant dire que la prise de risque est élevée pour un bénéfice minime. Pour le professionnel, que ce soit par la fabrication, l'importation, la modification ou même l'incitation à l'achat d'un VAE débridé, l'article L317-5 du Code de la route dispose que 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende peuvent être requis.

Amazon se planque derrière ses conditions d'utilisation de la marketplace pour des vendeurs tiers

De fait, ce n'est pas Amazon qui vend elle-même ces kits, mais des vendeurs tiers, principalement pour des moteurs Bosch équipant les VAE fabriqués entre 2014 et 2020. Ils se monnayent entre 150 et 200 euros pièce sur la marketplace Amazon. Et ces vendeurs, tels que SpeedBox, se défendent comme ils le peuvent, comme vous pouvez le voir sur la capture d'écran ci-dessous.

© Amazon
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Le scandale vient du fait que ces kits font partie des best-sellers d'Amazon au Royaume-Uni. Pas de quoi inquiéter la plateforme manifestement, qui, dans un court communiqué, indique que « les vendeurs tiers sont des entreprises indépendantes et sont tenus de respecter toutes les lois, réglementations et politiques Amazon applicables lors de la mise en vente d'articles dans [sa] boutique ».