Les Amazon Go, ces magasins sans caissiers qui se destinaient à réinventer le modèle de la consommation de proximité, ne parviennent pas à trouver le succès.
Sont-ils arrivés aux mauvais endroits au mauvais moment ? Amazon a annoncé la fermeture de 8 de ses magasins automatisés de proximité aux États-Unis, dans une logique de réduction des coûts post-pandémiques. Les points physiques concernés baisseront le rideau dès le 1er avril, ouvrant ainsi la question de l'intérêt de ces magasins.
Huit Amazon Go vont disparaître aux États-Unis
Fidèle à la réputation des entreprises américaines, Amazon ne cède pas à la panique, loin de là. Le géant du e-commerce a officialisé, il y a quelques jours, la fermeture de 8 de ses 28 magasins Amazon Go aux États-Unis, expliquant avoir pris cette décision « d'optimisation » en cours de route, après avoir évalué son portefeuille de magasins.
Une manière habile donc de dire qu'il fallait arrêter les frais, sans mauvais jeu de mots. Les fermetures concernent deux Amazon Go installés à Seattle, siège historique de la firme ; deux autres sites à New York et quatre magasins de San Francisco, ville de la croissance des inégalités par excellence.
Malgré l'annonce récente des 18 000 licenciements au sein d'Amazon, les employés des magasins prochainement fermés devraient être reclassés ailleurs au sein de l'entreprise. C'est en tout cas la promesse faite par le groupe.
Le succès n'est pas au rendez-vous, malgré un concept ultra-technologique
Le concept du magasin Amazon Go tient en un point de vente physique de proximité qui fourmille de technologies, allant des caméras aux capteurs, pilotés par le machine learning et la vision artificielle, et qui permet de faire ses courses sans avoir à faire la queue ni à passer par la caisse. À l'entrée, il suffit de s'identifier à l'aide de l'app Amazon, ou en se servant de la paume de sa main. L'entreprise a développé sa propre solution, baptisée Just Walk Out, qui détecte de façon automatique les produits pris ou reposés dans les rayons. Un panier virtuel permet, dès que le client quitte le magasin, de le facturer par le biais de son compte Amazon.
Mais le succès n'est pas au rendez-vous, même si Amazon explique encore exploiter 20 magasins de ce type aux États-Unis, sans perdre espoir sur le développement potentiel futur de cette division. « Nous continuerons à apprendre quels emplacements et fonctionnalités résonnent le plus avec les clients », précise l'entreprise dans un communiqué.
Si Amazon règne sur le commerce en ligne, l'ironie du sort veut que la société n'arrive pas à s'imposer sur le retail. Les boutiques et librairies physiques sont déjà passées par la case fermeture, et les supermarchés boostés à la technologie Amazon Fresh ferment ou voient leur projet d'ouverture abandonné. Seule la filiale de produits alimentaires Whole Foods Market (rachetée par Amazon pour 12 milliards d'euros en 2017) est aujourd'hui pérenne.
Source : Bloomberg