Le brevet, nommé « Second marché pour les objets numériques », détaille un système qui permettrait la revente de livres électroniques, fichiers audio et vidéos, ou encore logiciels et jeux dématérialisés. Les différents types de fichiers seraient stockés dans la bibliothèque numérique de leur possesseur, qui pourrait les proposer à la vente ou en streaming payant un nombre limité de fois avant que ces derniers ne disparaissent purement et simplement du catalogue du premier propriétaire.
Un tel service nécessiterait donc l'application d'un DRM fortement restrictif qui permettrait de lier un fichier à son nouvel utilisateur, tout en empêchant le précédent possesseur d'y accéder à partir du moment où il est vendu : une problématique qui est également détaillée dans le brevet. En d'autres termes, un tel système, s'il permettrait la revente de contenu dématérialisé, rendrait ce dernier encore plus verrouillé en le liant à un « casier numérique » qui n'est pas sans rappeler celui de l'UltraViolet.
Dans la pratique, la revente de contenu numérique d'occasion existe déjà : c'est notamment ce que propose le service ReDigi, qui s'apprête d'ailleurs à se lancer sur le marché européen. Mais le service, même s'il revendique sa légalité, est actuellement en procès aux USA contre la maison de disques EMI, preuve que les majors voient d'un mauvais oeil la mise en place d'un tel marché de l'occasion numérique.
Amazon, qui vient de lancer sa propre monnaie virtuelle, n'a pour l'heure pas indiqué s'il comptait suivre cette voie : le commerçant, qui propose déjà le prêt de livres électroniques par le biais de sa plateforme Kindle, avait déposé ce brevet de revente d'occasion en 2009, ce qui indique qu'il y pense depuis déjà un moment. Mais appliquer un tel modèle sera sans nul doute une autre paire de manches...