Lancé il y a un peu plus d'un an aux États-Unis, ReDigi se présente comme le premier service de musique dématérialisée d'occasion. Le service rachète plus ou moins cher les MP3 (ou autres formats) des internautes puis les revend entre 0,49 et 0,69 dollar.
ReDigi affiche depuis peu sur son site Internet qu'il sera bientôt disponible en Europe. Une page permet d'ailleurs de s'inscrire pour obtenir une invitation. Dans un article du quotidien britannique Financial Times, le fondateur du service John Ossenmacher précise qu'il prévoit un lancement d'ici la fin du premier trimestre. Il annonce également que le service s'ouvrira aux livres électroniques dès son lancement, puis aux films, aux jeux vidéo et aux logiciels.
Encore en procès contre EMI aux États-Unis, John Ossenmacher assure que son service est légal dans le monde entier. Pour ce faire, le logiciel servant à vendre les fichiers vérifie leur légitimité avant de les transférer et de les supprimer. Il offrirait ainsi les mêmes garanties qu'avec un support physique, qui peut tout autant être copié avant d'être revendu. En Europe, la jurisprudence a déjà interdit à un éditeur d'interdire la revente d'un logiciel dématérialisé.
Quelle légitimité pour des fichiers numériques d'« occasion » ?
Une fois n'est pas coutume, on peut toutefois se mettre à la place des éditeurs et s'interroger sur la légitimité de l'occasion avec des fichiers numériques qui, par définition, ne se détériorent pas dans le temps. Mais doit-on pour autant interdire aux consommateurs de revendre ce qu'ils n'utilisent plus ? Ou les priver d'un droit qui ne leur a jamais été démenti sur des biens matériels ? D'autant que, selon le fondateur du service, « les gens utilisent l'argent des reventes pour acheter d'autres contenus neufs ».Quoi qu'il en soit le marché du dématérialisé d'occasion se développe. En France, le service Cheesemusic vous propose depuis peu de numériser vos CD audio avant de vous les diffuser en streaming ou de les revendre sous forme dématérialisée.