Le P.-D.G. de la marque à la pomme, Tim Cook, a déclaré que son entreprise avait acquis une centaine d’entreprises en six ans, ce qui équivaut au rythme d’un rachat tous les trois-quatre mois environ.
Cette information a été révélée lors de la réunion annuelle des actionnaires de la firme de Cupertino, qui s’est exceptionnellement tenue de manière virtuelle le mardi 23 février.
Des rachats à répétition qui ne sont pas forcément du goût des autorités
Tim Cook a donc profité de l’occasion pour donner des nouvelles des acquisitions réalisées par l’entreprise lors des dernières années : « Nous n'avons pas peur d'envisager des rachats de quelque taille que ce soit. L'accent est mis sur les petites entreprises innovantes qui complètent nos produits et contribuent à les faire avancer », a-t-il déclaré. En 2020, Apple a notamment racheté NextVR, ainsi que la start-up spécialisée dans le paiement mobile Mobeewave, ou encore Dark Sky, une application dédiée à la météo.
Les acquisitions massives d’entreprises et de start-up par les géants technologiques, à l’image de Google, de Facebook ou encore d’Amazon, sont de plus en plus pointées du doigt par les régulateurs. D’ailleurs, la firme de Mark Zuckerberg est inculpée pour abus de position dominante justement à cause de ses rachats de WhatsApp et d’Instagram. Selon Tim Cook toutefois, Apple ne risque pas d’être dans le viseur des autorités pour ses nombreuses acquisitions car sa « stratégie a consisté à acheter des entreprises dans les domaines où il y a des défis à relever », plutôt que de réaliser de simples rachats pour éviter d’avoir à être en compétition avec une autre firme.
Apple n’exerce aucun monopole, selon Tim Cook
Malgré cela, un rapport établi par le comité permanent chargé de la justice de la Chambre des représentants affirmait au mois d’octobre dernier que les GAFA « étaient, autrefois, des start-up qui défiaient le statu quo et sont devenues le genre de monopoles que nous avons vu pour la dernière fois à l'époque des barons du pétrole et des magnats du chemin de fer ». Leurs pratiques empêcheraient ainsi à de nouveaux venus dans le secteur de se développer et d’apporter de nouvelles idées, puisqu’ils seraient automatiquement rachetés par l’un de ces mastodontes de la technologie.
Si Apple est davantage dans le viseur des autorités pour ses pratiques dans l’App Store, Tim Cook, lui, se défend d’un supposé monopole exercé par son entreprise : « Apple n'a pas de position dominante sur aucun des marchés où nous sommes en concurrence, ni dans aucune catégorie de produits ni dans aucune catégorie de services ni dans les logiciels ou les applications. Ce marché concurrentiel nous pousse tous à être meilleurs. Ainsi, bien qu'un examen minutieux soit toujours juste, des accusations comme celles-ci s'effondrent après un examen raisonnable des faits ».
Pour l’heure, les régulateurs n’ont pas mentionné les très nombreux rachats de la marque à la pomme, car ils concernent souvent de petites entreprises. Il est néanmoins possible qu’ils s’y intéressent prochainement, puisque les Big Tech sont de plus en plus ciblées par les gouvernements.